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Recherche en géomatique appliquée

Un premier rover canadien roulera sur la Lune

L'ASC prévoit d'envoyer dès 2026 un rover sur la Lune pour explorer une région polaire.

L'ASC prévoit d'envoyer dès 2026 un rover sur la Lune pour explorer une région polaire.


Photo : Capture d'écran - Vidéo ASC

L’honorable François-Philippe Champagne, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, a récemment annoncé l’attribution d’un contrat de 43 millions de dollars à la société Canadensys Aerospace Corporation (Canadensys), de Bolton, en Ontario, et à ses partenaires industriels et universitaires pour la construction du premier rover lunaire canadien.

Parmi ces partenaires universitaires, on note la présence de l’Université de Sherbrooke (UdeS) grâce à l’implication de Myriam Lemelin, professeure à la Faculté des lettres et sciences humaines. La professeure du Département de géomatique appliquée sera la chercheuse principale pour tout ce qui concerne la science entourant l'imageur Lyman-Alpha (LAIPI). Cet instrument permettra de déterminer avec plus de certitude la présence de glace d'eau à la surface de la Lune. Il mesurera le facteur de réflexion de la surface lunaire à partir de la faible lumière solaire (ou de la lumière des étoiles), à 121,6 nm. À cette longueur d'onde, la glace d'eau a une réflectivité inférieure à celle du sol lunaire.

Ces données serviront, entre autres, aux travaux sur la sélection des sites d’alunissage. Cette préparation passera par diverses étapes allant de la planification scientifique et du développement de tout outil logiciel nécessaire pour soutenir l'interprétation de l'imagerie de ces instruments jusqu’à la participation à des simulations et à des exercices de formation aux opérations.

La géomaticienne de l’UdeS agira également en tant que chercheuse principale adjointe de secours pour la mission Lunar Rover (LRM).

La professeure du Département de géomatique appliquée, Myriam Lemelin sera la chercheuse principale pour tout ce qui concerne la science entourant l'imageur Lyman-Alpha (LAIPI). Elle agira également en tant que chercheuse principale adjointe de secours pour la mission Lunar Rover (LRM).
La professeure du Département de géomatique appliquée, Myriam Lemelin sera la chercheuse principale pour tout ce qui concerne la science entourant l'imageur Lyman-Alpha (LAIPI). Elle agira également en tant que chercheuse principale adjointe de secours pour la mission Lunar Rover (LRM).
Photo : UdeS

C’est à la suite d’un concours de l’Agence spatiale canadienne (ASC) pour déterminer quelle équipe canadienne construirait et opèrerait le rover lunaire canadien que la professeure Lemelin s’est impliquée dans le projet.

Des équipes d’ingénieurs et de scientifiques se sont formées et ont soumis leur candidature. Je me suis jointe à l’équipe dirigée par Canadensys à ce moment. Deux équipes ont remporté le contrat pour la phase A : l’équipe dirigée par Canadensys et une équipe dirigée par MDA. Au terme de ce contrat, l’ASC a révisé le progrès des deux équipes et les deux équipes ont soumis une proposition de projet pour la suite du développement du rover. C’est l’équipe dirigée par Canadensys, dont je fais partie, qui a été sélectionnée. Notre équipe construira et opèrera donc le rover. Je collabore avec Canadensys sur ce projet depuis donc environ 2 ans.

Myriam Lemelin, chercheuse principale du volet Imageur Lyman-Alpha (LAIPI) et professeure au Département de géomatique appliquée

Objectif 2026

Grâce à une collaboration étroite entre la NASA et l’Agence spatiale canadienne, le rover lunaire canadien sera envoyé sur la Lune dans le cadre de l’initiative des Services commerciaux de charges utiles lunaires de la NASA. Il devrait se poser dans la région du pôle Sud de la Lune dès 2026.

C’est la première fois qu’un rover canadien explorera la Lune et contribuera à la recherche internationale de glace d’eau, un élément clé pour l’avenir de l’exploration habitée de l’espace. Ce rover est l’aboutissement de dizaines d’années consacrées à peaufiner la conception du rover et à accroitre l’expertise canadienne dans le domaine. Il incitera toute une génération à s’intéresser à l’exploration de destinations lointaines du Système solaire, comme Mars.

Six charges utiles scientifiques (cinq canadiennes et une américaine) seront embarquées sur le rover. La mission est une démonstration technologique, mais permet aussi de tester ces charges utiles destinées à jeter les bases de l’exploration lunaire canadienne à venir. Grâce à ce contrat, Canadensys continuera d’innover dans des domaines techniques où le Canada se démarque, comme la robotique, la visionique de pointe et les instruments scientifiques.

Concevoir un rover capable de résister à l’environnement hostile de la Lune est très complexe, mais nous avons la preuve aujourd’hui que le secteur spatial canadien est à la hauteur des grands défis et qu’il est prêt à surpasser les attentes. Il aurait été impossible d’y arriver sans l’ambition et les compétences de nos talentueux travailleurs canadiens. Avec cette future mission extraordinaire, Canadensys et ses partenaires assoient la réputation du Canada en tant que chef de file mondial du domaine spatial.

L’honorable François-Philippe Champagne, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie

Quelques faits

  • Le rover pourra se rendre et fonctionner dans les régions polaires lunaires qui ne reçoivent jamais la lumière directe du soleil. Il est conçu pour résister aux longues nuits lunaires, ou la température peut descendre à moins de ‑200 °C.
  • Le Programme d’accélération de l’exploration lunaire (PAEL) de l’Agence spatiale canadienne a été créé pour offrir un large éventail de possibilités d’activités scientifiques et technologiques canadiennes en orbite lunaire, à la surface de la Lune et dans l’espace lointain.
  • Le PAEL dispose d’un budget de 150 millions de dollars pour aider les entreprises à développer des technologies spatiales et à en faire la démonstration dans l’espace en vue de créer des débouchés commerciaux au Canada.
  • L’expertise du Canada dans le domaine des rovers s’est développée au fil du temps. Plus de 40 entreprises et universités canadiennes ont collaboré à la construction de la flotte de prototypes de rovers terrestres et aux tests rigoureux de ces prototypes dans diverses conditions, comme des simulations de mission.

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