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Recherche sur la protection des écosystèmes

Et si la nature avait un prix?

Photo : Pixabay

Indispensable à l’humanité et aux collectivités, la nature fournit des services essentiels aux activités économiques, comme la purification de l’air, la filtration de l’eau, la fertilisation des sols et bien d’autres. Actuellement, le système économique considère ces services écosystémiques comme gratuits. Et si la nature avait un prix? Est-ce que l’attribution d’une valeur monétaire à la nature pourrait avoir un effet protecteur sur les écosystèmes? 

Les économistes de l’environnement, dont la professeure Jie He de l’École de gestion de l’UdeS, proposent d’attribuer une valeur monétaire correspondant à la valeur intrinsèque des services rendus par la biodiversité. « Quand on analyse les activités productives d’une entreprise, on réalise qu’elle dégage de la pollution, qui est par la suite absorbée et neutralisée par l’environnement. » Présentement, si le gouvernement décide de ne pas intervenir, cette entreprise ne paie aucun montant pour bénéficier de ce service. Toutefois les calculs du coût de production et des profits espérés devraient tenir compte de la valeur des services écosystémiques.

Dans la plupart des processus décisionnels économiques, nous avons tendance à ignorer cette contribution de la nature, et plus précisément la valeur de l’environnement, explique l'économiste. Or, la gratuité des services rendus par la nature cause souvent un problème de surutilisation dans notre société. Au Québec, par exemple, nous observons des problèmes de pollution et de détérioration de la qualité de l’eau.

Comment fixer le bon prix?

Ce concept économique propose donc de chiffrer la valeur monétaire des écosystèmes et des services qu'ils nous rendent. Toutefois, il pose aussi un grand défi : comment fixer la valeur monétaire adéquate pour chacun des services?

Parmi les nombreuses méthodes d’évaluation, la professeure Jie He préconise notamment d’avoir recours à l’opinion des citoyens. Une valeur monétaire serait quantifiée en évaluant le niveau de satisfaction des québécois envers des projets publics et les répercussions environnementales qu’ils entraînent. « Avec des collègues et des doctorants, nous travaillons à établir un algorithme qui sera capable de mesurer l’importance relative des différentes dimensions de l’acceptation sociale des Québécois pour des projets miniers », souligne la chercheuse.

Ce travail pourrait aider les gouvernements et les organismes à contrebalancer les impacts négatifs d’un projet sur l’environnement par rapport aux profits réalisés par des entreprises.

Selon l'Organisation des Nations Unies, on recense quatre principaux types de services découlant des écosystèmes, appelés « services écologiques ».

- Les services d’approvisionnement, comme la fourniture de bois, d’eau ou de ressources halieutiques.
- Les services de régulation, notamment en lien avec le climat ou la maîtrise des crues.
- Les services culturels, tels que les usages récréatifs ou la beauté des paysages.
- Les services de soutien, prodigués par les grands cycles naturels, comme le cycle des nutriments ou la photosynthèse.


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