Aller au contenu

Nouvelle publication | Sous la direction de Marie-Pier Luneau et Adrien Rannaud

D'amour et d'encre fraîche. Place et discours de l'amour dans la presse québécoise des 20e et 21e siècles

« D’amour et d’encre fraîche. Place et discours de l’amour dans la presse québécoise des 20e et 21e siècles », sous la direction de Marie-Pier Luneau et Adrien Rannaud, Recherches sociographiques, volume 62, numéro 2, mai-septembre 2021, p. 257-498.
« D’amour et d’encre fraîche. Place et discours de l’amour dans la presse québécoise des 20e et 21e siècles », sous la direction de Marie-Pier Luneau et Adrien Rannaud, Recherches sociographiques, volume 62, numéro 2, mai-septembre 2021, p. 257-498.

Le nouveau numéro (vol. 62, no 2) de la revue Recherches sociographiques, intitulé « D'amour et d'encre fraîche. Place et discours de l'amour dans la presse québécoise des 20e et 21e siècles », a été dirigé par la professeure Marie-Pier Luneau et le professeur Adrien Rannaud.

Présentation

Un double constat fournit le point de départ de ce numéro. D’une part, on observe depuis plusieurs années une intensification des études sur la presse au Québec. Dans la foulée des travaux fondateurs d’André Beaulieu et Jean Hamelin (1979-1985), et de ceux de Jean de Bonville sur la presse québécoise du tournant du 20e siècle (1988), le journal figure dorénavant au coeur de plusieurs chantiers, non plus en sa qualité de document historique, mais en tant qu’objet d’étude en soi, qui permet le renouvellement des perspectives d’analyse. Les études littéraires et culturelles, en particulier, ont généré une riche historiographie sur la presse comme laboratoire des pratiques culturelles (Lefebvre, 2016; Cambron, Gagnon et Côté, 2018), dans le même temps qu’elles ont oeuvré à une nouvelle histoire intégrée de la communication au Québec, en misant autant sur ses actrices, acteurs et ses pratiques (Cambron et Bédard, 2017), que sur les discours et supports qui fondent le régime et l’imaginaire médiatiques (Pinson, 2016). Le processus de numérisation des collections de journaux et revues entrepris par Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) n’est pas étranger à un tel engouement, et on peut s’attendre, dans les prochaines années, à une augmentation significative des projets portant sur ce patrimoine immense que constituent les périodiques au Québec.

D’autre part, le discours amoureux, dont Roland Barthes disait qu’il était « d’une extrême solitude » (1977), fait l’objet d’un regain d’intérêt de la part des sciences humaines et sociales québécoises. Outre un numéro de la revue étudiante Postures consacré aux langages poétiques de l’amour (Godin et Pelletier, 2015), relevons un dossier de la revue Sociologie et sociétés qui s’intéresse précisément à l’intimité amoureuse (Piazzesi, 2014). L’inconvénient réfléchissait également aux rapports entre amour et sexualité au Québec, dans son numéro consacré à l’après mouvement Moi aussi (Collectif, 2018). Le sentiment amoureux constitue en ce sens le point de départ de recherches plus poussées invitant à repenser les relations entre individus, sociétés et institutions à travers le prisme des expériences collectives et personnelles, et de l’imaginaire qui en découle.

Le présent dossier fait le pari de croiser ces deux grands axes d’étude, en s’attachant à comprendre la place qu’accorde la presse à l’amour au Québec et, inversement, à tenter de saisir l’éventail des discours, des représentations, des poétiques et des pratiques médiatiques qui ont accaparé le sentiment amoureux dans les revues et journaux québécois. [suite]

À propos de la directrice et du directeur de ce numéro

Professeure au Département des arts, langues et littératures de l’Université de Sherbrooke, Marie-Pier Luneau est directrice du GRÉLQ et codirectrice de la revue internationale Mémoires du livre/Studies in Book Culture. Elle s’intéresse aux stratégies d’écrivains et à la littérature populaire.

Adrien Rannaud est professeur adjoint à l’Université de Toronto, où il enseigne la littérature et la culture québécoises. Ses travaux portent sur l’histoire des pratiques littéraires et culturelles des femmes au Québec, les rapports entre presse et littérature, et la culture moyenne (middlebrow culture). Son premier livre, De l’amour et de l’audace. Femmes et roman au Québec dans les années 1930, est paru en 2018 aux Presses de l’Université de Montréal et s’est vu décerner le prix Gabrielle-Roy. Son plus récent ouvrage sur l’histoire et la poétique du magazine La Revue moderne entre 1919 et 1960 est paru aux éditions Nota Bene (2021). Il dirige actuellement le projet de recherche « Presse et culture de la célébrité au Québec (1930-1972) » (CRSH 2020-2025).


Informations complémentaires