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Face au virus de l’Ebola, des gestes qui peuvent sauver des vies

Dr Lamontagne, médecin intensiviste à l’Hôpital Fleurimont du CIUSSS de l’Estrie – CHUS, professeur-chercheur au Centre de recherche du CHUS et à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke.

Dr Lamontagne, médecin intensiviste à l’Hôpital Fleurimont du CIUSSS de l’Estrie – CHUS, professeur-chercheur au Centre de recherche du CHUS et à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke.


Photo : Photo fournie

The Lancet, une des plus importantes revues médicales au monde, vient de publier les recommandations d’une trentaine d’experts pour la prise en charge des personnes infectées par le virus Ebola, sous la direction du Dr François Lamontagne, médecin intensiviste à l’Hôpital Fleurimont du CIUSSS de l’Estrie - CHUS.

Lors de la dernière grande épidémie en Afrique de l’Ouest (2013 - 2016), la communauté médicale internationale ne disposait pas de lignes directrices suffisamment établies pour faire face à la situation. Dans certaines régions, le taux de mortalité des patients infectés a atteint 70 %, alors que dans d’autres il était beaucoup moindre.

Améliorer les chances de survie

Après la crise, ces experts ont cherché comment proposer un cadre systématique pour la prise en charge de patients, applicable dans tous les contextes sanitaires. « À partir des données scientifiques, notre panel a conclu qu’on peut améliorer les chances de survie d’un patient et freiner la propagation de la maladie en suivant des protocoles de soins standards, adaptés au contexte spécifique d’une maladie à haut degré de contagion », dit le Dr Lamontagne, médecin intensiviste à l’Hôpital Fleurimont du CIUSSS de l’Estrie – CHUS, professeur-chercheur au Centre de recherche du CHUS et à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke.

Par exemple, ces experts soulignent l’impact d’une bonne hydratation pour sauver des patients et recommandent de recourir de façon systématique à des solutions de réhydratation, que ce soit par voie orale ou par voie intraveineuse, dans le cas de patients qui ont perdu trop de liquide ou qui sont incapables de boire adéquatement.

L’article propose une série de lignes directrices pour encadrer des interventions tels la réanimation, la correction des troubles biochimiques du corps, un suivi étroit des signes vitaux ou l’accès à des analgésiques pour le soulagement de la douleur, par exemple. Il propose aussi des mesures pour soutenir le bien-être psychologique et moral des patients et de leurs familles.

« Bien sûr, il faut investir dans la recherche de traitements, mais notre analyse démontre qu’investir de la bonne façon dans des soins de base permettra déjà de sauver beaucoup de vies », dit le Dr Lamontagne, dont la recherche a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC).

« L'émergence croissante de grandes épidémies, telles que celle du virus Ebola et de diverses maladies infectieuses, pose des défis importants pour la santé et la sécurité des personnes dans le monde entier, dit Dr Marc Ouellette, directeur scientifique de l’Institut des maladies infectieuses et immunitaires des IRSC. Nous reconnaissons l’urgence de poursuivre la recherche pour élaborer des solutions tangibles et concrètes aux enjeux de santé mondiale. Au nom des IRSC, je salue le travail du Dr Lamontagne. C'est grâce aux recommandations d'experts et de recherches dans ce domaine que nous réussirons à cesser la propagation de la maladie. »

Publication dans la revue médicale The Lancet : http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(17)31795-6/