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Nouvelle publication | Sous la direction de Domenico A. Beneventi, Roxanne Rimstead et Simon Harel

La lutte pour l'espace : ville, performance, et culture d'en bas

La lutte pour l'espace : ville, performance, et culture d'en bas, sous la direction de Domenico A. Beneventi, Roxanne Rimstead et Simon Harel, Presses de l'Université Laval, Québec, 2017, 366 pages.
La lutte pour l'espace : ville, performance, et culture d'en bas, sous la direction de Domenico A. Beneventi, Roxanne Rimstead et Simon Harel, Presses de l'Université Laval, Québec, 2017, 366 pages.

Sous la direction de Domenico A. Beneventi, Roxanne Rimstead et Simon Harel

Dans ce volume collectif, les auteurs examinent le profond enchevêtrement de l'espace et du pouvoir dans les paysages locaux, dans les vies individuelles, et sur les scènes nationale et mondiale. Les luttes pour l'espace marquent et définissent les subjectivités incarnées du soi et de l'autre, ainsi que les espaces matériels et imaginés. Les auteurs cherchent également à dépasser les barrières linguistiques, les frontières nationales, les catégories conceptuelles, les communautés et les silences, afin de relire des textes et des auteurs canoniques tout en écoutant de nouvelles voix et en captant des performances d'espaces contestés qui sont nouvellement reconnues ou inscrites dans la mémoire collective.

Les textes du présent ouvrage collectif témoignent d’un engagement social à différents degrés, et cherchent à introduire un certain « optimisme » dans les pratiques de la lecture en se penchant sur des espaces à la fois contestés et conflictuels qui ont souvent été naturalisés, oubliés, inaperçus ou non entendus dans les études littéraires et culturelles du Québec et du Canada. Malgré le « tournant spatial » (Soja, 2010) de la théorisation à travers les disciplines dans les années 1990, plusieurs de ces espaces sont négligés depuis quarante ou cinquante ans, ou plus, dans notre
propre discipline.

Le corpus comprend les espaces de représentation dans les romans, les nouvelles, les autobiographies et le journalisme, ainsi que dans d’autres types de performance qui ne sont pas circonscrits par la textualité (dont le théâtre, la mémoire populaire, l’activisme urbain, la traduction, la culture de la rue et le slumming). Ainsi, ce corpus met l’accent sur des espaces qui sont visuels, architecturaux, incarnés, performés et vécus plutôt que tout simplement textuels. Certains articles constituent des tentatives engagées de relire les géographies matérielles de l’exclusion économique et de classe en regard de questions postcoloniales, féministes, multiculturelles et globales, alors que d’autres se consacrent plutôt à l’analyse des espaces de représentation du point de vue de la représentation et non en premier lieu en tant que sites de reproduction sociale.

Plusieurs auteurs analysent également avec acuité la présence des sujets incarnés dans les espaces physiques et la manière dont ils sont fixés par l’imaginaire et le discours. En effet, si les populations examinées dans cet ouvrage sont exposées aux éléments et aux discours sociaux qui cherchent à les effacer, c’est souvent sur leurs corps mêmes que s’inscrit la vulnérabilité de leur position. En présentant des analyses d’espaces contestés à travers la production d’espaces symboliques et discursifs et à travers les espaces vécus et concrets, les auteurs proposent un projet de relecture oppositionnel qui contribue à la lutte pour l’espace.


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