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GRICCUS

Groupe de recherche sur l’identité et ses constructions culturelles

Le Groupe de recherche sur l'identité et ses constructions culturelles (GRICCUS) reçoit une reconnaissance institutionnelle officielle ainsi qu’une subvention de 60 000 $

Les questions identitaires traversent de part en part nos actualités politiques et culturelles : remise en questions des rôles traditionnels associés au sexe, affirmation des droits des homosexuels, soulèvement de la jeunesse (grèves, émeutes) au nom d’injustices générationnelles, affirmations de nouvelles élites et déclassement de groupes sociaux marginalisés par la restructuration du marché de l’emploi, etc. Dans ce contexte changeant, le problème de l’appartenance, de l’altérité et des rapports au monde se pose différemment et il convient de mettre en lumière les racines profondes de ces mutations. À cet égard, l’éclairage qu’apportent les disciplines des lettres et sciences humaines s’avère essentiel car il permet de dépasser la compréhension souvent trop superficielle et spontanée que nous avons de ces phénomènes. Comme l’affirme l’anthropologue Jean-François Gossiaux, « penser l’identité, c’est surtout penser un rapport plutôt qu’une qualification définitive » et le défi des recherches actuelles consiste précisément à restituer le sens des catégorisations réifiées, c’est-à-dire données pour « naturelles », en montrant comment elles sont historiquement construites et qu’elles sont le fruit de rapports de pouvoir en constante évolution.

Le GRICCUS est constitué de trois chercheures principales : les professeures Louise Bienvenue (responsable) et Christine Hudon, du Département d’histoire et de sciences politiques, de même que la professeure Isabelle Boisclair du Département des lettres et communication. À ce jour, une bonne part de nos activités communes de recherche en histoire et en études littéraires a porté sur les identités de sexe/genre et plus particulièrement sur le développement d’un créneau novateur : l’identité masculine et ses mutations sociohistoriques (voir nombreuses publications). Nos résultats de recherche ayant indiqué le caractère intrinsèquement pluriel des phénomènes identitaires étudiés, il nous a semblé essentiel, dans cette seconde phase de développement, d’élargir notre questionnement à de nouveaux axes d’analyse permettant de comprendre de manière plus fine les mutations socioculturelles des identités survenues au cours des 19e et 20e siècles. Aussi, dans les prochaines années, notre groupe de recherche explorera de manière complémentaire trois créneaux de recherche correspondant à autant de pôles identitaires : 1) les identités de sexe/genre ; 2) les identités d’âges et de générations ; 3) les identités socio-économiques. Cette démarche d’ouverture aura l’avantage mieux refléter la diversité de nos travaux tout en favorisant l’intégration de nouveaux membres au GRICCUS.

La reconnaissance accordée par le Programme interne de financement d’infrastructure des équipes de recherche (PIFIÉ) constitue un appui déterminant dans le déploiement de ce secteur novateur à l’Université de Sherbrooke. La reconnaissance du GRICCUS favorisera la croissance de nos programmes de recherche de 2e et 3e cycles en histoire et en études littéraires. Le démarrage du projet de doctorat en histoire, fortement axé sur la problématique identitaire, bénéficiera du dynamisme de cette équipe de recherche. Les étudiant-e-s intéressé-e-s à poursuivre des travaux de recherche sur les enjeux liés à l’identité sont invités à nous contacter.