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Prix des Presses de l’Université du Québec

Chercheuse-auteure de la relève, Magaly Brodeur verra son mémoire publié

Magaly Brodeur reçoit le prix des mains de Céline Fournier, directrice générale des Presses de l’Université du Québec.
Magaly Brodeur reçoit le prix des mains de Céline Fournier, directrice générale des Presses de l’Université du Québec.

Lors du congrès de l’ACFAS, à la mi-mai, Magaly Brodeur, chargée de cours à l’École de politique appliquée, a remporté le concours Chercheur-auteur de la relève 2010 organisé par les Presses de l’Université du Québec. Ce prix consiste à publier le manuscrit de son mémoire de maîtrise, réalisé en 2008 au Département d’histoire de l’UdeS.

Sous le titre Vice et corruption à Montréal : l’époque de la prohibition des jeux de hasard et d’argent au Canada, l’ouvrage sera lancé au prochain congrès de l’ACFAS, en mai 2011 à Sherbrooke.

Magaly Brodeur poursuit actuellement un doctorat à l’École nationale d’administration publique (ENAP). C’est ce qui a permis à la gagnante de se démarquer, puisque le concours visant la publication d’un tout premier livre était destiné aux étudiants et aux récents diplômés au doctorat du réseau de l’Université du Québec, dont fait partie l’ÉNAP.

La chercheuse s’intéresse principalement au rôle de l’État quant à la gestion et à la régulation des produits et des activités qui peuvent entraîner une dépendance. Son mémoire de maîtrise, dirigé par le professeur Peter Gossage, couvrait quant à lui la période 1930 à 1970. La doctorante y a dépeint le contexte historique ayant mené à la création de la société des loteries du Québec – aujourd’hui Loto-Québec – et de la Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec.

Histoire méconnue

Ce mémoire et l’ouvrage à paraître apportent un regard neuf, alors que l’histoire du jeu au Canada, et en particulier au Québec, reste un domaine qui est encore très peu connu. «Plusieurs ouvrages en font état, mais la question n’a jamais été réellement approfondie», notamment à l’égard du «potentiel fiscal que représentaient les loteries et les autres jeux de hasard à cette époque», indique l’auteure dans son mémoire.

Dans le résumé destiné à la 4e de couverture, l’auteure postule que si aujourd’hui acheter un billet de loterie ou se rendre au casino représentent des actions plutôt anodines, entre 1892 et 1970, de telles activités se faisaient dans la clandestinité : «À Montréal, les maisons de jeu et les loteries illégales opéraient au vu et au su de la population. Au cours de cette période, la métropole a été confrontée à d’importants problèmes financiers qui l’ont poussée à être inventive en matière de fiscalité. La légalisation des jeux de hasard et d’argent est rapidement devenue un enjeu important pour la municipalité. Après quatre décennies de luttes, le jeu sera finalement légalisé au pays. Dans quel contexte le jeu a-t-il été légalisé? Pourquoi la ville de Montréal a été un joueur central dans ce combat? Comment fonctionnait l’industrie du jeu avant l’arrivée de l’État dans ce secteur? Voici des questions qui se retrouvent au coeur de cette étude historique», écrit-elle.

Jointe par courriel, Magaly Brodeur se dit fière de voir son mémoire publié : «C'est une belle tape dans le dos», indique-t-elle. Questionnée à savoir si l’adaptation de son manuscrit pour publication a commandé des efforts particuliers, elle explique : «En raison du style d'écriture, de la structure de mon mémoire, ainsi qu'en raison de l'encadrement offert par mon directeur Peter Gossage et les suggestions des membres du jury Louise Bienvenue et Peter Southam, le travail de réécriture a été minime pour le déposer aux Presses de l’Université du Québec.»

Distinctions nombreuses

En plus de ce dernier honneur, Magaly Brodeur a eu l’occasion de recevoir plusieurs distinctions ces dernières années. Elle est titulaire de plusieurs bourses, dont les prestigieuses bourses d’études supérieures du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, la bourse de recherche du Fonds québécois de la recherche sur la société et la culture (déclinée) et la bourse de la Fondation Trudeau. Elle s’est vu décerner, par l’Institut d’administration publique du Canada, le Thought Leadership Award – Gold winner pour ses travaux.