Neurodiversité, accommodements, arts et médecine

Les arts et la médecine, la neurodiversité et les accommodements ont été au coeur des Journées du programme de doctorat en médecine les 20 et 21 octobre. Les personnes participantes des 4 sites de formation se sont réunies au Club de golf de Sherbrooke en vue d’apprendre des spécialistes de ces diverses questions et de les intégrer dans le programme.

Intégrer les arts dans la formation en médecine

Les Journées du programme ont débuté par une activité sur les arts et la médecine qui s’est articulée en deux volets visant à explorer l’intégration des arts dans l'enseignement de la médecine.

En 1^re partie, la conférence Un duo transformateur en soutien au développement des soignants a permis d’examiner l’apport des arts dans la formation des professionnels de la santé. Les étudiants de 3^e année Ludovick Drolet et Ze Ming Liu ont présenté un projet encadré par la P^re Ghislaine Houde illustrant l’intégration des arts dans le programme de médecine de l’Université de Sherbrooke. Les personnes participantes ont exploré des idées concrètes pour intégrer des éléments artistiques dans l’enseignement ou la supervision clinique, tout en découvrant leur impact potentiel sur l’éducation médicale. Les discussions ont également porté sur les conditions nécessaires, comme les ressources et l’ouverture du milieu, ainsi que sur les avantages, les limites et les défis de cette approche.

En seconde partie, l’atelier Mieux observer, réfléchir et apprendre ensemble a mis l’accent sur l’analyse d’œuvres d’art pour enrichir l’apprentissage médical. L’atelier invitait les personnes participantes à analyser une œuvre en mobilisant leurs perspectives personnelles, à reconnaître leurs biais et à discuter des divers points de vue exprimés par leurs pairs. L’atelier encourageait une réflexion critique en établissant des parallèles entre l’expérience artistique et la pratique médicale.

Neurodiversité : favoriser l'apprentissage et l'engagement

La neuropsychologue Mélissa Lortie a présenté une conférence sur les divers profils d’apprentissage liés à la neurodivergence et les enjeux qui y sont associés en vue d’adopter des pratiques pédagogiques inclusives.

La conférencière a abordé les particularités des fonctions exécutives (mémoire, attention, planification), souvent affectées chez les personnes neurodivergentes, particulièrement en situation de stress ou de complexité. Elle a présenté des solutions pour répondre aux besoins des apprenants neurodivergents, tout en valorisant leurs forces uniques, comme la créativité, l’hyperfocalisation ou l’attention aux détails.

Les personnes participantes ont été amenées à réfléchir à la question du dévoilement du diagnostic : cette décision appartient à la personne concernée, avec ses avantages (ex. : accès à des accommodements) et ses risques (ex. : biais ou rejet). On recommande de mettre en place des pratiques pédagogiques universelles, qui ne dépendent pas d’un diagnostic. Par exemple : être flexible par rapport au mode de communication, diversifier les sources, faire des rétroactions rapides et fréquentes ou encore offrir des choix de modalité de présentation d’un travail. Ces approches pédagogiques soutiennent les apprenants neurodivergents, tout en bénéficiant à tous.

Accommodements étudiants : mécanismes, ressources et évolution

Hélène Lauzier, directrice administrative des Études médicales prédoctorales, et Suzy Girard, coordonnatrice à la Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS), ont présenté les mesures d’accommodements offertes dans le contexte du parcours prédoctoral en médecine.

Elles ont abordé le cadre réglementaire des accommodements au Québec, qui impose des aménagements raisonnables en vue d’éviter la discrimination. La présentation a détaillé les types d’accommodements offerts selon les motifs : handicap, religion, statut d’athlète ou de parent. Les mesures d’accommodements au programme de médecine s’appuient sur les directives et politiques de l’UdeS, notamment celles relatives à l’intégration des étudiants en situation de handicap.

En 2024-2025, à la FMSS, 335 étudiantes et étudiants ont bénéficié d’accommodements pour handicap, 14 pour motifs religieux, 70 pour leur statut d’athlète et 417 en tant que parents. À titre d’exemple, on pourra accorder à un étudiant atteint de TDAH des mesures adaptatives telles que l’utilisation d’un local à distraction réduite.

À l’aide de vignettes et de discussions animées par la P^re Chantal Vallée, les personnes participantes ont exploré les rôles et responsabilités des acteurs impliqués dans les mesures d’accommodements ainsi que les implications pédagogiques, éthiques et professionnelles. On vise une approche équilibrée, tenant compte des besoins individuels et des exigences académiques.

Cérémonie des prix de reconnaissance

Les Journées du programme ont également été l’occasion de remettre des prix de reconnaissance aux membres du personnel ainsi qu'aux étudiantes et étudiants.

Prix Innovation

• Amélie Bertrand
  Professeure

Prix César Galéano

• Aboubacar Cissé
  Professeur d'enseignement clinique
• Dany Burke
  Professeur d'enseignement clinique

Prix Qualité

• Marie-Pierre Villemure
  Professeure

Prix Humanisme

• Isabelle Moreau
  Coordonnatrice
  

Prix Coup de coeur respect

• Louis Gagnon
  Doyen associé

Prix Maurice-Groleau

• Fanny Lapointe
  Coordonnatrice
  

Prix Denise-Théberge

• Isabelle Bérubé et Sophie Gauthier-Thibodeau
  Programme de simulation humaine et de participation citoyenne

Une trentaine d'étudiantes et d'étudiants ont également reçu une bourse ou un prix à l’occasion de cette cérémonie de reconnaissance : voir autre texte en lien ci-dessous