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Nouvelle Chaire de recherche du Canada en inclusivité et vieillissement actif

Les personnes vieillissantes : des atouts pour la recherche et la société

Ruth Ndjaboue dirige la toute nouvelle Chaire de recherche du Canada en inclusivité et vieillissement actif.
Ruth Ndjaboue dirige la toute nouvelle Chaire de recherche du Canada en inclusivité et vieillissement actif.

Photo : UdeS - Michel Caron

Rester utile à soi-même et à la société, un objectif noble que tout adulte souhaite maintenir malgré l’avancement en âge. Facile à dire, mais pas toujours aussi facile à faire. Comment maintenir une bonne santé physique et psychologique dans un corps en proie au vieillissement? Et si la réponse passait par un vieillissement actif?

Cette notion de vieillissement actif représente le processus qui optimise les possibilités de bonne santé, de participation sociale et de sécurité des personnes vieillissantes. À travers ses recherches, Ruth Ndjaboue, professeure en travail social et chercheuse au Centre de recherche sur le vieillissement, a adopté une vision qui s’appliquerait à l’ensemble de notre société de manière encore plus générale. Pour cette chercheuse en gérontologie sociale, le vieillissement actif devrait en plus tenir compte de tout ce qui permet de contribuer de près ou de loin au développement personnel, familial et sociétal des adultes avançant en âge.

Il faut considérer une diversité de facteurs complexes et interreliés exerçant une influence sur la participation et le bien-être des personnes vieillissantes.

Ruth Ndjaboue, professeure à l’École de travail social et chercheuse au Centre de recherche sur le vieillissement

Ce défi est cependant loin de décourager la professeure Ndjaboue, qui croit fermement que le développement de la société canadienne passera inévitablement par l’inclusion des personnes vieillissantes, dont celles qui sont marginalisées ou minoritaires, dans la recherche et les interventions qui les concernent. Une telle approche permettrait de tenir compte de toutes les voix des personnes vieillissantes concernées par la recherche, incluant les personnes immigrantes ou autochtones. À travers ses travaux de recherche, elle souhaite ainsi favoriser l’engagement des personnes vieillissantes dans la recherche en gérontologie d’une façon qui respecte, reflète et promeut ce qui compte le plus pour ces personnes.

Mes recherches visent à comprendre et à réduire autant que possible les facteurs modifiables qui ont un impact sur le bien-être et la qualité de vie des personnes vieillissantes.

Les personnes aînées au cœur de la recherche

Comprendre le vieillissement actif et ses relations complexes ne passe pas seulement par la recherche, mais également par l’expérience de ceux et celles qui le vivent. Pour la chercheuse en gérontologie sociale, l’inclusion des personnes vieillissantes dans la recherche et la formation qui les concernent est primordiale et devrait être une invitation active avec une attitude de collaboration avec ces personnes.

Les experts du vieillissement ne sont pas seulement les personnes qui ont une formation académique ou professionnelle dans ce domaine, mais aussi les personnes qui expérimentent les aspects biologiques, psychologiques ou sociaux du vieillissement. Ces gens ont un bagage et une riche expérience qui est complémentaire à celle des chercheurs universitaires.

Prendre en considération le point de vue des personnes vieillissantes et de leurs proches aidants et aidantes permet de créer un environnement sécuritaire et durable pour mettre en valeur leur voix. Il est également primordial d’appliquer leurs connaissances expérientielles de façon éthique, rigoureuse et respectueuse. La professeure Ndjaboue est convaincue que l’inclusion n’est pas une contrainte déguisée ou une façon de manipuler les personnes vieillissantes au profit de la recherche. Elle affirme que la collaboration se doit d’être réciproque.

Prendre en considération le point de vue des personnes vieillissantes et de leurs aidants naturels permet de créer un environnement sécuritaire et durable pour mettre en valeur leurs voix.
Prendre en considération le point de vue des personnes vieillissantes et de leurs aidants naturels permet de créer un environnement sécuritaire et durable pour mettre en valeur leurs voix.
Photo : UdeS

C’est avec ses objectifs en tête que la professeure Ndjaboue dirige maintenant la toute nouvelle Chaire de recherche du Canada en inclusivité et vieillissement actif. Cette chaire de recherche a pour but, d’une part, de développer des connaissances nouvelles concernant les relations complexes entre des facteurs psychosociaux et les facteurs de santé associés au vieillissement actif. D’autre part, elle vise à faciliter l’application optimale des connaissances complexes sur le vieillissement actif en tenant compte des besoins, défis et priorités des personnes vieillissantes. Les recherches qui y seront menées tiendront compte des personnes vieillissantes qui pourraient autrement être exclues ou marginalisées, telles que celles issues de groupes minoritaires ou défavorisés.

J’aspire à mettre en valeur la diversité des personnes vieillissantes en matière d’âge, de sexe et de race en faisant l’écho des voix peu ou pas entendues et pourtant pertinentes pour trouver des solutions aux défis du vieillissement démographique de la société canadienne.

À travers ses travaux de recherche, la professeure Ndjaboue aspirerait par exemple à améliorer ou faciliter le maintien du lien d’emploi des personnes aînées qui le souhaitent sans que cela ne crée un risque pour leur santé physique ou psychologique. Dans cette perspective, le maintien en emploi des personnes en fin de carrière permettrait entre autres de faciliter la création des liens intergénérationnels et le transfert d’expériences dans un modèle gagnant-gagnant pour tous.

Mon rêve et ma motivation, c’est de contribuer à la valorisation des personnes vieillissantes en reconnaissant les diverses formes d’activités qu’elles font et en facilitant leur maintien en activité tout au long de l’avancement en âge.

L’interdisciplinarité : la clef du succès!

L’expertise interdisciplinaire est un élément important de la recherche à la Faculté des lettres et sciences humaines. Le parcours et l’expérience riches de la professeure Ndjaboue en témoignent bien, car elle a développé des compétences et des collaborations touchant différents aspects du vieillissement, dont l’environnement psychosocial, les maladies chroniques et la participation sociale. En tirant profit de sa formation multidisciplinaire (épidémiologie, psychologie, santé publique, pédagogie des sciences de la santé), elle développe des approches conceptuelles et méthodologiques qui contribueront à rapprocher encore plus les sciences sociales et les sciences de la santé.

« Mes travaux impliquent étroitement les savoirs provenant des disciplines comportementales telles que la psychologie; les disciplines sociales telles que les relations industrielles et la sociologie; les disciplines de santé telles que la santé publique, l’épidémiologie, la réadaptation, les biostatistiques, ainsi que des savoirs expérientiels issus du transfert des connaissances des patients/usagers. »


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