Première rencontre du comité consultatif
Une Chaire de recherche en action pour transformer les résidus miniers amiantés en ressources d’avenir
Photo : Mathieu Lanthier - UdeS
Les travaux ayant officiellement débuté en mai 2024, la Chaire de recherche sur la valorisation des résidus miniers amiantés s’inscrit dans une volonté régionale et provinciale de transformer une problématique environnementale en levier économique et technologique. Échelonnée sur 5 ans, elle bénéficie du soutien du gouvernement du Québec qui a accordé en 2023 une subvention maximale de 3 M$ par l'entremise du ministère des Ressources naturelles et des Forêts.
L’état d’avancement des travaux présenté aujourd’hui confirme l’importance de la chaire pour la région et pour le Québec, qui cherche à valoriser au maximum ses minéraux critiques et stratégiques, afin notamment de soutenir la transition énergétique. En transformant l’héritage minier de la région en valeur ajoutée, l’Université de Sherbrooke se positionne comme un partenaire clé pour faire des minéraux critiques et stratégiques un levier de prospérité et d’innovation pour l’avenir durable du Québec.
Jean-François Simard, ministre des Ressources naturelles et des Forêts et ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale
Un contexte régional et historique porteur
L’idée de créer une chaire de recherche remonte aux audiences publiques sur l’environnement de 2018-2019, puis a pris forme au fil des discussions entre les acteurs locaux, le gouvernement et l’Université de Sherbrooke, seule université présente dans la région. Le besoin était clair : développer des solutions concrètes pour traiter et valoriser les résidus miniers amiantés tout en aidant les industries locales à travers des processus de fabrication rentables.
Située à proximité des régions de Val-des-Sources et de Thetford Mines, l’Université de Sherbrooke est aux premières loges d’un enjeu majeur : plus de 800 millions de résidus miniers issus des différentes industries de l’amiante (dont la dernière a fermé en 2012) marquent le paysage. Ces résidus, bien que problématiques, recèlent également des métaux critiques et stratégiques : le magnésium, le nickel et le cobalt, prisés dans plusieurs domaines comme la santé ou les nouvelles technologies.
Une expertise unique au service de la transition
La chaire, co-dirigée par les professeurs Gervais Soucy, directeur du Département de génie chimique et biotechnologique de la Faculté de génie, et Jean-François Boulanger, ingénieur spécialisé dans le génie chimique et la métallurgie extractive, s’appuie sur une solide équipe déjà à l’œuvre : étudiants et étudiantes au doctorat, stagiaires ainsi que des techniciens et techniciennes professionnels. Leurs travaux ont commencé par une revue littéraire retraçant les 50 dernières années afin de dresser un état des lieux et de guider les prochaines étapes.
Photo : Mathieu Lanthier - UdeS
Avec le soutien de cette chaire, l’embauche du cotitulaire, le Pr Jean-François Boulanger, permet de consolider une équipe dynamique qui assurera un appui important à la valorisation des résidus miniers amiantés tout en formant la relève, ressource indispensable pour nos entreprises qui exploiteront la richesse de ces résidus.
Gervais Soucy, professeur et directeur du Département de génie chimique et biotechnologique de la Faculté de génie, cotitulaire de la chaire de recherche
Une ambition à long terme pour la région
La chaire s’articule autour de quatre grands axes de recherche et portera sur les livrables suivants :
Le développement de procédés de valorisation pour extraire les métaux critiques et stratégiques présents dans les résidus miniers amiantés
La caractérisation minéralogique et chimique des matériaux
La mise au point de technologies mini-pilotes, en vue d’une échelle industrielle, pour la valorisation des sous-produits des résidus
La formation de personnel hautement qualifié, pour alimenter l’industrie émergente
Les applications envisagées sont multiples : batteries NMC (nickel-manganèse-cobalt), alliages de magnésium-aluminium, production de silice amorphe, production de MgO (oxyde de magnésium) comme sous-produit intermédiaire, étude sur le potentiel de captation de CO₂ grâce à la production de carbonate, etc. Les travaux contribueront à réduire l’empreinte environnementale en débarrassant les sols de ses résidus et auront des applications actives possibles dans la lutte contre les changements climatiques.
Photo : Mathieu Lanthier - UdeS
Outre l’innovation scientifique, la chaire vise également à accompagner les entreprises de la région en apportant une base scientifique rigoureuse. L’histoire de nombreuses compagnies régionales démontre les défis du secteur et la chaire aura pour but d’offrir la création et la pérennisation de projets industriels viables et porteurs.