Concert de l’École d’été en chant choral 2025
La lumière du chant choral australien
Photo : UdeS
Il y a presque un an, en juillet 2024, le professeur Robert Ingari termine de diriger un concert inspirant de musique sacrée marquant la fin de son annuelle École d’été de chant choral. Alors que le public se lève et couvre les choristes d’applaudissement, le chef, lui, songe déjà à sa prochaine édition qu’il souhaite inoubliable.
C’est qu’après avoir été le directeur artistique de 17 éditions de cette formation intensive, le professeur Ingari est mûr pour un changement.
J’imaginais quelque chose qui prendrait presque la durée totale du concert, une œuvre méconnue et aventurière un peu.
Robert Ingari, professeur à l’École de musique de l’Université de Sherbrooke
Être aventurier en chant choral n’est pas une mince affaire puisque le répertoire peut parfois être teinté des mêmes influences ou tourner autour de thèmes récurrents. Un défi qui n’effraie pas le compositeur aguerri, reconnu pour son innovation dans le domaine du chant choral. Rapidement, il trouve la pièce idéale pour l’édition 2025 de l’École d’été de chant choral : la symphonie no 5 Brought To Light (Ramené à la lumière) du compositeur australien Stuart Greenbaum.
Mais interpréter cette pièce ne lui suffit pas. N’oublions pas que ce concert doit être inoubliable et différent de ce qui s’est fait par le passé. Ainsi, ne faisant rien à moitié, Robert communique directement avec Stuart Greenbaum, professeur de composition à l’Université de Melbourne, pour lui parler de son projet. Les discussions entre Sherbrooke et l’Australie se multiplient et Robert invite finalement le compositeur australien à être officiellement l’artiste en résidence de cette édition 2025.
Il y avait des atomes crochus entre nous deux. Moi, avec mon énergie et mon organisation, et lui avec ce feu qu’il a pour la composition, mais aussi pour cette œuvre.
Photo : Fournie
Durant les neuf jours de l’école d’été, Stuart Greenbaum participera donc à différentes conférences, répétitions et ateliers avec les participantes et les participants : une occasion en or pour ces derniers.
Il y a toute une vie chorale en Australie et de notre côté de l’océan, on est moins habitué à entendre ça. Si je pouvais, avec cette école d'été, mettre en lumière la création et la musique australienne, je serais très fier. C’est une collaboration et un geste qui démontrent une amitié entre deux pays aussi.
Une thématique d’actualité
Le texte de la pièce rejoint également des éléments chers au professeur de l’École de musique. Le thème de la « lumière », il l’a déjà exploré par le passé et il se réjouit de le retrouver chez un collègue compositeur.
Il y a longtemps, j’ai composé une œuvre sacrée, Ô lumière bienheureuse. Cette œuvre-là représente beaucoup la quête personnelle que j'ai pour la lumière. Pour moi, c’est synonyme de libération et de quelque chose de positif dans nos vies.
Rien d’étonnant alors que Brought To Light ait touché une corde sensible. Le professeur Ingari ne cache pas qu’il a choisi cette pièce lumineuse pour contrer la noirceur que vit parfois l’humanité. Alors que les relations internationales instables sont à l’avant-plan dans l’actualité des derniers mois, l’idée de collaborer avec quelqu'un de l'autre côté de la planète donne un sens différent à cette pièce qui offre un message d’espoir et de solidarité.
On entend dans la pièce une gradation de tempo. Le début de la pièce est rapide, elle ralentit vers le milieu, puis au sixième mouvement, c'est un accelerando et ça devient plus vite à la fin et on commence vraiment à sentir qu’on peut sortir des ténèbres.
Un ensemble grandiose
Outre la pièce, c’est aussi l’ensemble dirigé par le professeur Ingari qui fera de cette école une édition toute particulière. Pour la première fois depuis la pandémie, le nombre de choristes ne sera plus limité. Ainsi, le concert du 6 juillet, qui sera présenté à l’Abbaye de Saint-Benoît-du-Lac, comptera 60 choristes, dont 11 cheffes et chefs de chœur de la maîtrise en direction chorale et 18 étudiantes et étudiants du baccalauréat en musique. L'autre moitié sera composée de choristes chevronnés provenant de l’extérieur des programmes en musique de l’UdeS.
Montrer cette œuvre et faire vivre une expérience musicale hors du commun autant aux choristes qu’à l’auditoire, c’est ce qui me rend fier dans mon travail. C'est de mettre un mélange de personnes dans une situation, puis bâtir quelque chose ensemble. Pour moi, c'est extrêmement important!
À titre de directeur artistique, c’est dans cet esprit de collaboration et d’espoir que Robert Ingari tiendra sa 17e École d’été de chant choral qu’il travaille depuis près d’un an et qui illuminera certainement la magnifique Abbaye de Saint-Benoît-du-Lac.