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Journée internationale des femmes et des filles de science

Laurie Mouchel : la réalité des femmes en génie

Portrait de Laurie Mouchel, doctorante en génie mécanique
Portrait de Laurie Mouchel, doctorante en génie mécanique
Photo : Fournie

La Journée internationale des femmes et des filles de science, adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2015, vise à assurer aux femmes et aux filles une participation et un accès pleins et égaux à la science.

Pourquoi avez-vous entrepris des études supérieures dans votre spécialité?

J’ai fait des études dans le domaine de la physique et plus précisément des nanosciences, car j’ai toujours trouvé fascinant de comprendre les choses qui sont tout autour de nous et que nous ne voyons pas. Par exemple, comprendre les interactions à l’échelle atomique, qui impactent les matériaux finaux est vraiment intéressant.  De plus, les nanotechnologies sont au cœur des avancées majeures de notre époque, ce qui permet de prendre part à de nombreux domaines d’innovation. Mon sujet de doctorat, qui porte sur l’amélioration des cellules solaires tout en limitant leur coût, permet de poursuivre dans la voie de l’innovation en ayant un impact positif sur notre société.

En tant que femme, quel sentiment ressent-on d'avoir du succès dans un domaine majoritairement masculin?

Honnêtement, je n’y ai jamais vraiment pensé, car j’ai toujours été habituée à étudier dans des domaines majoritairement masculins, c’est devenu une « norme ».

Laurie Mouchel

Je pense que c’est gratifiant, dans le sens où je suis fière d’être rendue où je suis maintenant! C’est valorisant d’évoluer dans un domaine où on se sent un peu seule en tant que femme et où l’on rencontre (plus ou moins souvent) des obstacles liés à notre genre, qui peuvent en décourager certaines. De plus, j’ai sans doute aussi un sentiment de revanche sur ceux qui ont pu me dire que, justement, je n’étais pas faite pour cela à cause de mon genre, mais surtout un sentiment de gratitude pour ceux qui ont su faire taire les premiers, et qui m’ont toujours m’encouragée vers cette voie.

Quel conseil donnerais-tu à une jeune fille qui veut se lancer dans le domaine scientifique?

Le conseil que je donnerais est de se faire confiance et de savoir ce qu’on vaut comme personne, dont par exemple nos points forts et nos points faibles. Cet exercice permet de diminuer le syndrome de l’imposteur que beaucoup de femmes ont dans le domaine scientifique. Et cela permet aussi d’écouter les conseils et les remarques, bons comme mauvais, avec davantage de recul, pour mieux se focaliser sur notre but, et sur ce qui nous anime réellement dans ce domaine.

As-tu une idole femme scientifique?

Je n’ai pas vraiment d’idole scientifique. Cependant, j’ai été motivée par des femmes que j’ai rencontrées durant mon parcours scolaire, comme certaines de mes professeures ou collègues. Elles m’ont montrée, et me montrent toujours, leur manière de gérer et de prendre leur place dans ce domaine majoritairement masculin, ce qui est très inspirant. Mais plusieurs femmes scientifiques célèbres, allant de Émilie du Châtelet à Vera Rubin, sont également des sources d’inspiration et d’admiration pour moi.