CUFC : entente exceptionnelle en formation continue
L'Université de Sherbrooke formera 8500 travailleurs sociaux
Les nouvelles formes de désintégration sociale, de violence et de pauvreté chambardent la pratique des travailleurs sociaux. Ces changements sociaux sont accompagnés de l'arrivée du projet de loi 21 sur la modernisation des pratiques professionnelles en santé mentale; cette loi qui entrera en vigueur cette année aura aussi un effet sur la pratique des travailleurs sociaux.
C'est dans ce contexte que l'Université de Sherbrooke et l'Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec concluent une entente, avec l'objectif de répondre aux besoins grandissants des membres de l'Ordre en matière de formation continue. Un partenariat de cette nature entre une institution universitaire et un ordre professionnel est un fait rare au Québec.
De meilleurs outils pour les travailleurs sociaux
La loi sur la modernisation des pratiques professionnelles en santé mentale et en relations humaines aura effectivement un impact considérable sur la pratique des membres de l'Ordre. En vertu de cette loi, plusieurs activités seront désormais réservées aux travailleurs sociaux et aux thérapeutes conjugaux et familiaux, en partage avec certains autres professionnels. De plus, cette loi accorde aux travailleurs sociaux la réserve exclusive de l'évaluation psychosociale des personnes en besoin de protection, en lien avec les régimes de protection et les mandats en cas d'inaptitude.
«Cette transformation des conditions de pratique est majeure, signale Roch Hurtubise, directeur du Département de service social de l'Université de Sherbrooke. À ce contexte légal s'ajoute l'alourdissement de plusieurs problématiques et la réorganisation des milieux de pratique. Il est maintenant nécessaire d'enrichir la formation initiale et la formation continue pour mieux préparer les professionnels et leur permettre de développer de nouvelles compétences.»
L'entente couvre donc les besoins de formation continue des quelque 8500 membres de l'Ordre, qui sont incités à faire un minimum de 15 heures de formation continue par année. D'une durée de trois ans, l'entente mise entre autres sur le développement d'activités à partir des nouvelles technologies de la communication et de l'enseignement. Le Département de service social, qui est rattaché à la Faculté des lettres et sciences humaines, entend mettre à profit son expertise en formation initiale des travailleurs sociaux ainsi que son ferme engagement à favoriser le développement de la profession.
Travailleuse sociale, secrétaire et directrice générale de l'Ordre, Ghislaine Brosseau se réjouit de l'entente : «Je suis convaincue que l'expertise de l'Université de Sherbrooke en matière de formation continue enrichira notre programmation, tout en maintenant la rigueur et la crédibilité qui ont fait sa réputation.»
Une programmation construite avec le milieu
En plus des expertises conjuguées des professionnels de l'Ordre et du Département de service social, les travailleurs sociaux bénéficieront du savoir-faire du Centre universitaire de formation continue (CUFC) en matière de développement des compétences professionnelles.
«Le CUFC s'applique à concevoir des solutions de formation continue en proposant des partenariats, fait valoir Isabel Dunnigan, directrice du développement de la formation continue. Notre but est de soutenir les milieux professionnels face à leurs nombreux défis, qui évoluent et se complexifient continuellement.»