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Un nouveau profil de formation spécifique aux personnes bachelières en psychologie

Contrer la pénurie de main-d’œuvre en santé et services sociaux

Photo : Michel Caron UdeS

Considérant le manque de main-d'œuvre criant dans les services du réseau de la santé et des services sociaux, les besoins soutenus de la population québécoise en matière de relation d’aide et le faible nombre de personnes étudiantes admises au doctorat en psychologie, l’Université de Sherbrooke innove par le développement d’un profil de formation s’adressant spécifiquement aux personnes détenant un baccalauréat en psychologie qui souhaitent se réorienter vers la psychoéducation.

La psychologie et la psychoéducation sont deux professions fortement touchées par la pénurie de main-d'œuvre. Elles figurent d’ailleurs parmi les besoins prioritaires de formation, tels que décrétés par le ministère de l’Enseignement supérieur du Québec.

Une formation unique à l’UdeS

Offert dès l’automne 2024 au Campus de Longueuil, ce nouveau profil de formation d'une durée de trois ans permettra d’augmenter de 40 % le nombre de personnes diplômées à la maîtrise en psychoéducation. Ce profil de formation répond donc aux priorités ministérielles de développer des formations courtes donnant accès au titre réservé de psychoéducateur et psychoéducatrice.

Auparavant, les possibilités étaient limitées pour les personnes ayant un baccalauréat en psychologie et n’ayant pas pu accéder au doctorat en psychologie. Pour accéder au titre professionnel de psychoéducateur ou psychoéducatrice, il s’avérait nécessaire de recommencer une formation universitaire d’une durée de 5 ans. Ce nouveau profil de formation leur permet plutôt d’accéder à un titre professionnel après 3 ans de formation, en s’appuyant sur les forces et compétences développées au cours de leurs études antérieures.

Nous souhaitons permettre aux personnes détenant un baccalauréat en psychologie de concrétiser leur rêve d’exercer une profession dans le domaine de la relation d’aide.  Pour l’équipe du Département de psychoéducation de l’Université de Sherbrooke, il est essentiel de reconnaître et de miser sur les compétences acquises lors des études en psychologie afin d’offrir une formation personnalisée et spécifique à la psychoéducation, ce qui leur permettra, dans un laps de temps raisonnable, d’exercer une profession très en demande.

Isabelle Thibault, professeure au Département de psychoéducation et responsable du développement et de l’implantation de ce nouveau profil de formation

Isabelle Thibault, professeure au Département de psychoéducation de l’Université de Sherbrooke
Isabelle Thibault, professeure au Département de psychoéducation de l’Université de Sherbrooke
Photo : Fournie

Former des psychoéducateurs et psychoéducatrices habiletés à répondre aux besoins complexes des personnes en difficulté

Le profil de formation développé par le Département de psychoéducation offre un équilibre entre la théorie et la pratique. Lors de la première année (propédeutique), les personnes étudiantes suivront des cours d’appoint en psychoéducation et réaliseront des stages d’intervention avec la supervision étroite de psychoéducateurs et psychoéducatrices d’expérience.  Au cours des deuxième et troisième années de cette formation, les personnes étudiantes complèteront une maîtrise en psychoéducation avec un cheminement recherche. Un stage clinique au sein d'un milieu d'intervention aura également lieu au cours de la dernière année de formation.

C’est un privilège de pouvoir offrir une alternative à ces personnes étudiantes dont le potentiel pour la relation d’aide et la recherche est indéniable. Nous sommes convaincus qu’au terme de leur formation dans notre programme, ces professionnels seront en mesure de se distinguer sur le marché du travail en offrant des services de qualité pour soutenir les personnes en difficulté.

Marie-Josée Letarte, professeure et directrice du Département de psychoéducation

Marie-Josée Letarte, professeure et directrice du Département de psychoéducation
Marie-Josée Letarte, professeure et directrice du Département de psychoéducation
Photo : Michel Caron UdeS

Offrir un climat d’études favorisant la motivation et l’entraide

La qualité de l’expérience étudiante est au cœur des priorités de l’Université de Sherbrooke. Au Département de psychoéducation, cela s’actualise au sein de l’équipe enseignante et de soutien par l’incarnation au quotidien des valeurs de la profession comme le respect, la considération et la bienveillance. De plus, les personnes étudiantes évoluent dans un climat d’études axé sur l’entraide entre les personnes étudiantes et la proximité avec le corps enseignant, exempt de compétition. À cet effet, selon ce qui est déjà en place au baccalauréat en psychoéducation, si les personnes étudiantes conservent une moyenne cumulative de 3,0 sur 4,3 dans le cadre des cours d’appoint (propédeutique), elles bénéficieront d’une admission automatique à la maîtrise.

Ayant obtenu mon baccalauréat à Sherbrooke et ma maîtrise au Campus de Longueuil, je conserve des souvenirs marquants. La qualité de la formation est indéniable. Elle repose sur une équipe exceptionnelle de personnes dévouées à la mission commune de former des psychoéducateurs de qualité. Leurs écoute, expérience, disponibilité et rétroaction ont été des éléments déterminants tout au long de mon parcours. Le traitement équitable, que ce soit à Sherbrooke ou à Longueuil, souligne l’engagement envers chaque étudiant.

Gabriel Lamarche-Durand, diplômé de l’UdeS

Toutes les personnes étudiantes ayant un baccalauréat en psychologie seront réunies au sein d’une même cohorte comportant une trentaine de personnes. Cette orientation a été prise par l'équipe du Département de psychoéducation afin de favoriser un fort sentiment d'appartenance au sein du groupe. Ce choix est notamment basé sur les témoignages des personnes étudiantes des programmes de psychoéducation qui affirment vivre une expérience sociale unique lors de leurs études. L'équipe départementale est aussi soucieuse que les personnes étudiantes évoluent en ayant un parcours scolaire similaire permettant de répondre à leurs besoins de formation sur le plan du développement de leurs compétences et de leur identité professionnelle.

Soutenir les personnes en difficulté grâce à la recherche en psychoéducation

La maîtrise en recherche donne accès au permis d’exercice de l’Ordre des psychoéducateurs et psychoéducatrices du Québec. Ainsi, en plus d’offrir une solide formation en évaluation et intervention psychoéducative, ce profil de formation permet aux personnes étudiantes de réaliser un projet de recherche stimulant et d’acquérir les notions essentielles à la recherche en psychoéducation. Tout au long de la maîtrise en recherche, les personnes étudiantes peuvent compter sur le soutien étroit de l’équipe professorale pour réaliser leur projet. Si les thématiques de recherche au sein de l’équipe professorale du Département de psychoéducation sont variées (anxiété, pratiques parentales, préparation scolaire, traits psychopathiques, violences sexuelles, anorexie mentale, mieux-être des peuples autochtones), tous les projets ont comme dénominateur commun d’avoir des retombées pour l’intervention.

En recherche en psychoéducation, il y a un soutien personnalisé et un contact étroit entre les personnes étudiantes et les chercheurs. Ma directrice de recherche fait preuve de sensibilité. Elle a bien su me cerner et me proposer des défis à la hauteur de mes capacités, me permettant ainsi de me dépasser. Je sens que les idées que j’apporte dans le cadre de mon projet de recherche sont considérées. C’est une collaboration qui répond à la fois à mes intérêts de recherche et aux besoins du milieu. Je me sens appréciée et j’ai le sentiment que je contribue à la communauté scientifique.

Léa Tremblay, diplômée de l’UdeS

La psychoéducation et la psychologie : deux professions avec plusieurs similitudes

Encore parfois méconnue ou réduite à l’intervention auprès des enfants, la psychoéducation est une profession attrayante et diversifiée. Les psychoéducateurs et psychoéducatrices œuvrent auprès de populations de tous âges au sein de milieux d’intervention diversifiés, notamment en pratique privée, en milieu scolaire, en CIUSS ou CISS, en protection de la jeunesse ou dans les organismes communautaires. Encadrée par un ordre professionnel, la pratique s’articule autour des difficultés d’adaptation et mise sur les forces et les capacités des personnes pour favoriser leur adaptation avec leur environnement. Les personnes diplômées des programmes de formation en psychoéducation détiennent toutes les aptitudes pour occuper des postes en intervention directe auprès de la clientèle (personne psychoéducatrice, agente de relation humaine ou agente de réadaptation), mais aussi d’autres titres d’emplois variés et utiles en relation d’aide (personne spécialiste en activités cliniques, agente de programmation, de planification et de recherche, gestionnaire, etc.).

La psychoéducation, c’est de la relation d’aide, comme la psychologie. Si ces professions sont souvent mises en opposition afin de les distinguer, il m’apparait pourtant essentiel de rappeler que ce sont deux professions qui sont aussi très proches. Dans les deux cas, ce sont des professions basées sur la relation avec l’autre. Les distinctions concernent beaucoup la conceptualisation des difficultés et les stratégies d’intervention préconisées. 

Isabelle Thibault, professeure au Département de psychoéducation

Avec un taux de placement de plus de 90 % dès la fin des études à l’Université de Sherbrooke, la psychoéducation est une profession dont les perspectives sont excellentes. Les inscriptions à ce nouveau profil de formation offert aux personnes bachelière en psychologie sont en cours.


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