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Enquête menée par l’Université de Sherbrooke sur les pratiques enseignantes en plein air du préscolaire au secondaire

L’enseignement et l’apprentissage à l’extérieur, un legs de la pandémie

Sherbrooke, le 10 mars 2021 – Le système scolaire québécois a été bouleversé depuis le début de la pandémie et les personnes enseignantes ont dû modifier leurs pratiques afin de respecter de nouvelles règles sanitaires. L’enseignement à l’extérieur a fait partie des stratégies proposées par la santé publique du Canada pour diminuer les risques associés à la COVID-19, car cela permet à la fois la distanciation physique des jeunes, une bonne ventilation et une réduction des contacts.

Dans ce contexte, le ministère de l’Éducation du Québec a mandaté les professeurs de l’Université de Sherbrooke Jean-Philippe Ayotte-Beaudet, de la Faculté d’éducation, et Félix Berrigan, de la Faculté des sciences de l’activité physique, afin de dresser le portrait des pratiques et des effets perçus de l’enseignement en plein air sur les apprentissages et l’activité physique. Ils dévoilent aujourd’hui les premiers résultats de leur enquête.

Au total, ce sont 1008 personnes enseignantes à travers le Québec qui ont répondu à l’enquête en ligne, dont 682 au préscolaire et au primaire et 326 au secondaire. Cette importante participation permet de brosser un portrait des pratiques qui prévalaient en septembre et en octobre 2019 par rapport à septembre et octobre 2020, c’est-à-dire avant et pendant la pandémie.

Les faits saillants de l’enquête :

  • Sur l’ensemble des personnes répondantes, plusieurs ont affirmé avoir animé des activités d’apprentissage à l’extérieur au cours des deux dernières années, et ce, tant au préscolaire et primaire (63 %) qu’au secondaire (45 %) et près de la moitié d’entre elles ne l’avaient jamais fait avant la rentrée 2020 (30 % au primaire et 24 % au secondaire).
  • Les disciplines où l’enseignement à l’extérieur a davantage été préconisé sont l’éducation physique, le français, les mathématiques, les sciences, les arts et l’univers social pour le primaire. Au secondaire, il s’agit surtout de l’éducation physique (65 %) et les sciences et technologies (19 %).
  • Au préscolaire, la majorité des personnes enseignantes estiment que les activités à l’extérieur permettent de développer toutes les sphères du développement de l’enfant (psychomoteur, affectif, social, langagier, cognitif, méthodes de travail).
  • Les motivations de tenir des activités d’enseignement à l’extérieur visent surtout à connecter les jeunes à la nature, à utiliser des contextes concrets d’application des apprentissages, à bénéficier d’un plus grand espace et à mettre les élèves physiquement en action.
  • Les deux principaux défis rencontrés par les répondants du préscolaire et du primaire sont les conditions météorologiques et l’organisation matérielle, alors qu’au secondaire, il y a aussi les conditions météorologiques, mais également la gestion des élèves.
  • La presque totalité des spécialistes en éducation physique et à la santé sondés, tant au primaire qu’au secondaire, estime que les activités à l’extérieur favorisent l’adoption d’un mode de vie sain et actif chez les élèves.

Pour le professeur Jean-Philippe Ayotte-Beaudet, les résultats sont sans équivoque et démontrent que l’enseignement et l’apprentissage à l’extérieur seront un legs de la pandémie, surtout chez les enseignantes et enseignants au primaire qui ont pu vivre l’expérience à travers une grande variété de disciplines.

« Sur l’ensemble des personnes qui ont animé des activités à l’extérieur au cours des deux dernières années au préscolaire et au primaire, 84 % disent qu’elles le feront après la pandémie, alors qu’au secondaire, c’est 89 % qui affirment qu’elles continueront à le faire. On peut donc supposer que la pandémie a servi de prétexte pour plusieurs personnes enseignantes à s’initier à l’enseignement à l’extérieur et c’est de très bon augure pour l’avenir », mentionne-t-il.

Les activités pédagogiques à l’extérieur permettent également de diminuer la sédentarité, puisque les résultats de l’enquête auprès des personnes enseignantes titulaires ou en adaptation scolaire qui ont déjà fait des activités pédagogiques à l’extérieur au primaire donnent des résultats diamétralement opposés. En effet, lorsqu’ils sont à l’intérieur, 89 % des personnes enseignantes estiment que les élèves sont souvent ou presque toujours en position sédentaire. À extérieur, 89 % de ces mêmes personnes enseignantes estiment que les élèves sont que rarement ou parfois en position sédentaire.

« Ce contraste marqué signifie que lorsque les personnes enseignantes au primaire font des activités d’apprentissage à l’extérieur, elles favorisent l’activité physique chez les élèves. Ces résultats sont particulièrement encourageants et prometteurs, surtout dans le contexte de la pandémie où les recherches démontrent généralement que les élèves sont moins physiquement actifs », ajoute le professeur en kinésiologie, Félix Berrigan.

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Renseignements :

Geneviève Lussier, conseillère en relations médias
Service des communications | Université de Sherbrooke
819 821-8000 poste 65472 | medias@USherbrooke.ca


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