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Étude réalisée par le Centre RBC d’expertise universitaire en santé mentale de l’Université de Sherbrooke

Des effets très variés sur la santé mentale des élèves du 1er cycle du secondaire au Québec

Sherbrooke, le 26 mai 2021 – Depuis le début de la pandémie, plusieurs études et sondages mettent de l’avant les nombreux effets négatifs de cette dernière sur la santé psychologique des jeunes. Selon une nouvelle étude réalisée par une équipe de chercheuses et de chercheurs affiliés au Centre RBC d’expertise universitaire en santé mentale de l’Université de Sherbrooke auprès d’environ 2 000 élèves de 1er et 2e secondaire provenant de 11 écoles, la crise sanitaire a bel et bien eu des effets négatifs, mais il apparait que dans l’ensemble, la pandémie a eu des impacts variables sur les élèves du premier cycle du secondaire. Certains d’entre eux rapportent un effet négatif de la pandémie sur leur vie, d’autres ne rapportent pas d’impact et certains parlent même d’un impact positif.

Les données ont été recueillies en deux temps de mesure dans le cadre du Programme HORS-PISTE qui vise la prévention de l’anxiété qui est déployé dans plusieurs écoles secondaires. La première collecte de données a eu lieu avant la pandémie de la COVID-19, entre les mois d’octobre et de décembre 2019, auprès de 1610 élèves de 1er et 2e secondaires. La deuxième partie de la collecte de données a eu lieu durant la pandémie de la COVID-19, entre les mois d’octobre et de décembre 2020, auprès de 1380 élèves de 1er et 2e secondaire de 12 écoles. Le protocole d’évaluation des élèves comporte plusieurs instruments de mesure standardisés et une question a été ajoutée pour mesurer les effets du confinement lié à la COVID-19 pour la collecte réalisée à l’automne 2020.

Principaux résultats obtenus

  • 14,4 % des participants de l’automne 2020 rapportent que le confinement lié à la COVID-19 a été bénéfique pour leur bien-être et leur santé mentale, contre 23,5 % qui rapportent que le confinement lié à la COVID-19 a nui à leur bien-être et leur santé mentale. Les autres participants (62,1 %) rapportent que le confinement lié à la COVID-19 n’a pas eu d’impact sur leur bien-être et leur santé mentale.
  • Les élèves de 2e secondaire sont plus nombreux à rapporter que le confinement lié à la COVID-19 a nui à leur bien-être et à leur santé mentale par rapport aux élèves de 1re secondaire (29,4 % vs 19,7 %).
  • Les filles sont plus nombreuses à rapporter que le confinement a nui à leur bien-être et leur santé mentale, en comparaison avec les garçons (28,3 % vs 17,6 %).
  • En comparant les données obtenues avant et durant la pandémie, il n’y a pas de différence significative pour les scores mesurant 1) les symptômes du trouble panique, de la phobie sociale, du trouble obsessionnel-compulsif et du trouble de stress post-traumatique, 2) la peur jugement des autres, 3) l’intolérance à l’incertitude, 4) l’attitude négative face aux problèmes et 5) l’évitement cognitif.
  • Durant la pandémie, les élèves rapportent des scores plus élevés pour les symptômes d’anxiété généralisée, l’anxiété liée aux tests, le perfectionnisme et l’impact de l’anxiété dans leurs vies scolaires et familiales.

Pistes d’explications

  • La différence entre les élèves de 1er et 2e secondaire pourrait être expliquée par le fait que les élèves plus vieux semblent plus affectés par les impacts du confinement lié à la COVID-19.
  • La différence entre les filles et les garçons pourrait être influencée par le fait que Les filles ont habituellement une plus grande habileté à reconnaître les symptômes d’anxiété que les garçons.
  • La différence observée entre les données de 2019 et de 2020 sur le plan des symptômes d’anxiété généralisée pourrait s’expliquer par les changements de cap fréquents sur les règles socio-sanitaires imposées, qui amplifient les stresseurs auxquels les adolescents sont exposés. Ces stresseurs ont pu contribuer à briser l’équilibre parfois déjà fragile de certains adolescents.

À propos du Centre RBC d’expertise universitaire en santé mentale

Le Centre RBC a pour mission de favoriser la collaboration interdisciplinaire et intersectorielle. Il souhaite, en ce sens, mettre en commun les expertises de la communauté dans le but de répondre de façon la plus optimale possible aux besoins des enfants, des adolescents et des jeunes adultes présentant ou à risque de présenter des problématiques de santé mentale.

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Renseignements :

Geneviève Lussier, conseillère en relations médias
Service des communications | Université de Sherbrooke
819 212-3813 | medias@USherbrooke.ca


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