Nouvelle collaboration entre l’Université de Sherbrooke et la France
S’allier pour accélérer les découvertes et diversifier les possibilités en faveur de la communauté étudiante
L’Université de Sherbrooke et le CNRS accentuent leur collaboration en matière de recherche en sciences quantiques en créant un « International Research Laboratory » (IRL). Les deux institutions souhaitent ainsi consolider leur position respective parmi les figures de proue de la recherche en matériaux, circuits et dispositifs quantiques.
La collaboration formalisée entre l’Université de Sherbrooke et le CNRS remonte à 2017 alors qu’était mis sur pied le Laboratoire Circuits et Matériaux Quantiques (Laboratoire International Associé) créé pour faciliter la mise en commun d’expertise scientifique entre groupes de recherches sherbrookois et français. Des physiciennes et physiciens à Sherbrooke se sont engagés activement dans cette collaboration avec des homologues français répartis au départ dans cinq laboratoires à Grenoble, Paris, Saclay et Toulouse.
Intitulé Laboratoire Frontières Quantiques, le nouvel IRL axera ses travaux sur deux domaines de pointe de la physique, les matériaux quantiques et les circuits et dispositifs quantiques.
L'équipe de direction de ce nouveau laboratoire est composée du professeur Louis Taillefer, directeur, et Cyril Proust, directeur de recherche au CNRS, en sera le directeur adjoint. Ils partagent un long historique de recherche ensemble.
Le potentiel de découverte réside dans la complémentarité
Pour Cyril Proust, le potentiel de découverte réside dans la complémentarité : « Au fil du temps, notre longue collaboration s’avère des plus prolifiques et a permis de faire des découvertes exceptionnelles. L’IRL permet de profiter de la complémentarité des dispositifs de mesure expérimentaux entre Sherbrooke et les laboratoires français, l’utilisation des grandes infrastructures de recherche en France, le partage des moyens de calcul, ainsi que sur le Quantum Fab Lab à l’IQ de l’Université de Sherbrooke. L’IRL favorise des projets émergents entre les deux communautés de l’IRL, soit les matériaux quantiques et l’information quantique, comme c’est le cas entre le groupe de Bertrand Reulet et mon groupe. »
La réunion de deux communautés scientifiques constitue pour Louis Taillefer l’élément distinctif de l’IRL : « En science des matériaux, le succès dépend crucialement de la collaboration entre chercheurs et chercheuses. Nos travaux avec Cyril depuis 15 ans en sont un bel exemple : il maîtrise un outil puissant mais très sophistiqué – les champs magnétiques intenses à Toulouse – dont mon équipe a absolument besoin pour ses études sur les supraconducteurs. Avec le nouvel IRL quantique, Cyril et moi voulons favoriser et soutenir ce genre de collaboration pour chercheurs et chercheuses en France et membres de l’Institut quantique à Sherbrooke, dans toutes les sphères de la science quantique. Cela passera en particulier par la cosupervision d’étudiants et étudiantes. »
Le vice-recteur à la recherche et aux études supérieures de l’Université de Sherbrooke, le Pr Jean-Pierre Perreault, voit un univers de possibilités s’ouvrir à la communauté étudiante : « La rapidité avec laquelle nous pourrons multiplier les découvertes dans ce domaine dépend en grande partie de notre capacité à unir les forces. C’est ce que cette alliance promet, avec des chercheurs de grande renommée et au passé jalonné de prix importants récompensant des découvertes marquantes. Ce projet facilitera l’échange d’étudiantes, d’étudiants, de chercheuses et de chercheurs entre la France et Sherbrooke, ce qui ouvre grand l’éventail des possibilités pour les étudiants qui entrent dans des programmes »
Pour le président-général Antoine Petit, l’International Research Laboratory en sciences quantiques à Sherbrooke s’inscrit dans le positionnement stratégique du CNRS au Canada.
« Le CNRS apporte son soutien aux collaborations internationales les plus prometteuses afin de pouvoir amplifier leur impact sur la création des savoirs et de contribuer à la recherche de réponses aux grands défis sociétaux. La coopération en sciences quantiques avec l’Université de Sherbrooke a déjà fait ses preuves depuis plusieurs années. C’est pour cela que nous avons souhaité créer un véritable laboratoire de recherche conjoint et y dédier des moyens financiers et humains. Ce nouvel IRL représente une opportunité pour le CNRS de renforcer sa présence non seulement au Québec, mais plus largement au Canada où nous sommes en train de bâtir un réseau transatlantique en sciences quantiques, en partenariat avec plusieurs universités françaises et canadiennes et en résonance avec les stratégies nationales respectives », se félicite Antoine Petit, PDG du CNRS.