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Étude pancanadienne

Faire bouger la recherche sur la question de l'inactivité physique

Photo : Michel Caron - UdeS

Bouger est bon pour la santé, la science l’a maintes fois démontré. Pourtant, les bas niveaux d’activité physique demeurent un enjeu de santé publique, toutes tranches d’âge confondues. Que peut-on faire de plus pour aider la population à être plus active? La réponse : mieux équiper… la recherche!

Qu’est-ce qui nous manque comme connaissances pour aider monsieur et madame Tout-le-Monde à faire plus d’exercice?

Cette question, le professeur de médecine Mathieu Bélanger se l’est posée plusieurs fois. À titre de spécialiste en épidémiologie des habitudes de vie, il suit des cohortes d’individus pendant plusieurs années pour voir comment leurs niveaux d’activité physique changent dans le temps, ce qui influence ces changements, et quel impact cela a sur leur santé.

Mathieu Bélanger est professeur au Département de médecine de famille et de médecine d’urgence à la Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS) du site de Moncton de l’UdeS.
Mathieu Bélanger est professeur au Département de médecine de famille et de médecine d’urgence à la Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS) du site de Moncton de l’UdeS.

Photo : Fournie

Dans son laboratoire de recherche néo-brunswickois, au site de Moncton de l’UdeS, il a élaboré toute une programmation de recherche sur ce sujet dans le but de mettre au point des interventions efficaces pour contrer l’inactivité physique.

Or je voulais m’assurer que ma programmation de recherche répondait bien aux besoins de ceux et celles qui travaillent sur le terrain à mettre en place des initiatives pour rendre les gens plus actifs.

Professeur Mathieu Bélanger

Avec sa petite équipe, il a lancé, en 2019, une étude pancanadienne visant à mieux comprendre ce qui entrave la participation au sport et à l'activité physique. « L’objectif, c’est d’amener un plus grand nombre de Canadiennes et de Canadiens à s’impliquer dans le sport et l’activité physique, explique-t-il. Pour y arriver, on a identifié les thèmes prioritaires en matière de recherche sur ces comportements. »

Pour que les études comptent des buts à tout coup

À quoi bon savoir tirer au panier si la partie se déroule dans la noirceur la plus totale? Pour compter des buts, il faut savoir où viser. C’est vrai dans le sport, mais c’est vrai aussi en recherche.

« Pour identifier les manières de rendre les gens plus actifs physiquement, on s’est dit que ce serait opportun d’aller consulter les gens sur le terrain qui utilisent les résultats de recherche en matière de sport et d’activité physique pour aider plus de gens à adopter une vie active. »

Le professeur Bélanger et son équipe ont agi en véritables éclaireurs pour la communauté de recherche en ce domaine.

Photo : UdeS

Dans un premier temps, ils ont invité, à un atelier de travail à Moncton, 24 acteurs clés en promotion du sport et de l’activité physique au Canada : « On a consulté des gens issus d’organismes gouvernementaux et non gouvernementaux, du monde sportif, du milieu de la santé, du secteur de l’éducation et du secteur du développement social. Cette étape nous a permis de dégager 68 thèmes de recherche prioritaires. »

Des sondages ont ensuite permis de cibler les thèmes les plus urgents en fonction de trois critères, dont le niveau de connaissances actuelles sur le sujet, la pertinence du sujet, et son importance.

« On a travaillé avec des groupes d’experts canadiens qui se spécialisent dans le transfert de connaissances en matière de sport et d’activité physique, comme le Centre de documentation pour le sport. On a utilisé une approche rigoureuse basée sur la science. »

Ce sur quoi la recherche devrait se pencher au cours des prochaines années

1. La question du soutien financier des athlètes et des organisations sportives
2. Les stratégies de communication efficaces entourant le sport et l'activité physique
3. Les conséquences de l’abandon d’un sport ou d’une activité physique, notamment sur la santé mentale
4. Les caractéristiques des meilleures interventions pour la participation au sport et à l'activité physique
5. L’activité physique et la participation sportive chez les populations autochtones
6. La promotion d'expériences sûres, inclusives et de qualité dans le sport et l'activité physique
7. Le maintien de l’engagement des bénévoles dans le sport et l'activité physique
8. L’échange de connaissances entre la communauté de recherche et les personnes sur le terrain

Bien communiquer ce qu’on sait déjà

Photo : UdeS

Fait intéressant : la plupart des priorités identifiées sont liées à un problème de communication. « Les gens sur le terrain éprouvent de la difficulté à faire passer le message. Il y a plein d’information qui existe, mais on ne sait pas comment communiquer cette information de manière efficace à la population pour vraiment bien véhiculer l’importance de l’activité physique. »

L’étude pancanadienne a été publiée le 22 mars dans la revue scientifique CMAJOpen. Pour la suite, le professeur Bélanger et son équipe pourront compter sur l’appui de différents groupes, dont le Centre de documentation pour le sport, ParticipAction, Le sport c’est pour la vie, afin de diffuser leurs résultats plus largement. Un travail d’équipe qui pourrait contribuer à réduire au Canada les problèmes de santé occasionnés par le manque d’exercice.

À propos du professeur Mathieu Bélanger
Mathieu Bélanger est professeur au Département de médecine de famille et de médecine d’urgence à la Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS) du site de Moncton de l’UdeS. Il est aussi Directeur de la recherche du Centre d’information médical du Nouveau-Brunswick.

Spécialisé dans l’épidémiologie des habitudes de vie, il est notamment impliqué dans plusieurs initiatives de la stratégie de recherche axée sur le patient des IRSC.
L’équipe de recherche qu’il a mise sur pied est issue du projet MATCH, qui mesure l’activité de 936 jeunes depuis plusieurs années.


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