Aller au contenu

Des pistes pour un vieillissement cérébral réussi

Demeurer actif physiquement, mais aussi socialement, est l'une des clés d'un vieillissement cérébral réussi.
Demeurer actif physiquement, mais aussi socialement, est l'une des clés d'un vieillissement cérébral réussi.
Photo : UdeS

À quel âge le cerveau commence-t-il à vieillir? À 20, 40, 60 ans? En fait, le processus de vieillissement du cerveau s’enclenche… à la naissance! D'où l’importance de veiller à la santé de ses neurones toute sa vie. Coup d’œil sur le phénomène avec Stephen Cunnane, professeur-chercheur à la Faculté de médecine et des sciences de la santé et au Centre de recherche sur le vieillissement.

C’est à l’occasion de la conférence Vieillissement du cerveau, offerte le 13 mars lors de la Semaine du cerveau 2019, que le professeur Cunnane nous a éclairés, avec d’autres chercheuses et chercheurs invités, sur le processus de vieillissement du cerveau.

Le vieillissement du cerveau n’est pas un phénomène chronologique, explique le chercheur. C’est vraiment lié à l’influence de notre génétique, mais aussi à notre mode de vie. Par exemple, les gens qui sont sédentaires ou qui sont diabétiques peuvent, dès l’adolescence, être touchés par les effets d’un déclin cognitif.

Mon cerveau est-il en santé?

Qui n’a pas déjà perdu ses clés ou oublié le prénom d'un voisin? Est-ce là le signe d’une dégradation précoce des fonctions cérébrales? Difficile à dire, puisque le déclin cognitif n'est pas simple à mesurer. Chose certaine, l’hygiène de vie est un excellent indicateur de la santé du cerveau.

Stephen Cunnane est professeur-chercheur à la Faculté de médecine et des sciences de la santé et au Centre de recherche sur le vieillissement.

Stephen Cunnane est professeur-chercheur à la Faculté de médecine et des sciences de la santé et au Centre de recherche sur le vieillissement.


Photo : Fournie

« Avec l’âge, on va peu à peu perdre certaines capacités de cognition touchant la mémoire, mais on va rester autonome. Chez une personne de 75 ans qui a des pertes de mémoire, par exemple, c’est difficile de dire si elle est en train de développer l’Alzheimer ou si elle restera stable. Ce qu’on sait, par contre, c’est que la personne qui essaie de rester active physiquement, socialement et cognitivement va résister plus longtemps que la personne qui vient de perdre son épouse ou son époux et qui reste clouée dans son fauteuil parce qu’elle est déprimée ou qu’elle ne dort pas bien. Et ces facteurs sont cumulatifs. »

Le sucre blanc, ennemi juré du cerveau

Selon le professeur Cunnane, il suffit d’intégrer quelques habitudes saines à son quotidien pour préserver la santé de son cerveau. Puisque le sucre raffiné est l’un des grands responsables de la perte cognitive liée à l’âge, il faut d’abord penser à réduire sa consommation d’aliments contenant du sucre blanc.

« On a longtemps été préoccupé par les gras, reconnaît le chercheur, mais ce qui remplace le gras est pire que le gras lui-même. Quand on va vers des aliments faibles en gras, on a tendance à les remplacer par des calories de sucre raffiné. Trop de sucre, ça met un stress sur l’hormone qui s’occupe du sucre, l’insuline. »

Le chercheur explique qu’à la longue, le sucre gêne le travail de l’insuline et occasionne un état de résistance. L’utilisation du glucose, qui est le principal carburant du cerveau, est alors perturbée. « Et ça touche les ados comme les jeunes adultes, les personnes d’âge mûr et les personnes âgées », ajoute le chercheur. À mesure qu’on avance en âge, ce déséquilibre compromet le fonctionnement normal du cerveau.

Le glucose comme carburant cérébral

Le professeur Cunnane reconnaît que la recommandation de limiter le sucre peut porter à confusion. « C’est mêlant pour les gens parce qu’on leur dit de limiter le sucre, sauf que le glucose est essentiel pour les organes, surtout le cerveau. Or ce n’est pas essentiel d’avoir un apport alimentaire en glucose. »

En effet, le corps puise le glucose dont il a besoin à partir des glucides qu’on ingère : féculents, fibres alimentaires, légumes, etc. « Le corps va bien gérer son glucose à partir de là, poursuit-il. Ce n’est pas nécessaire de manger du sucre de table pour alimenter le cerveau. »

Rester actif physiquement et socialement

L’activité physique est un autre facteur favorisant la bonne santé du cerveau. Lorsqu’on bouge, le système cardiovasculaire s’active et alimente tous les organes en oxygène. « La forme de l’exercice n’a pas d’importance, précise le professeur Cunnane. Ce qui compte, c'est d’activer son système légèrement et de façon durable. »

Nul besoin, donc, de faire pomper son cœur à plein régime pour en retirer des bienfaits. Et le mieux, comme le rappelle le chercheur, est de jeter son dévolu sur une activité qui procure du plaisir. Les hormones sécrétées lors d’une activité plaisante amélioreraient l’utilisation du glucose dans le cerveau.

Bref, les pistes pour un vieillissement cérébral réussi pointent toutes vers un mode de vie sain. Et comme le souligne le chercheur, on peut adopter de bonnes habitudes de vie à tout âge. Comme quoi il n’est jamais trop tard pour préserver cette merveille entre ses deux oreilles!


Informations complémentaires