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CAPTECH-VFC : la technologie portable au service de la saine performance

Photo : Michel Caron - UdeS

Pierre Boulay, professeur en kinésiologie à la Faculté des sciences de l’activité physique (FASAP), amorce les travaux d’un projet de recherche pour lequel il a obtenu un financement dans le cadre de la Stratégie Vert & Or. Dans la prochaine année, lui et son équipe effectueront un suivi de la variabilité de la fréquence cardiaque (VFC) auprès de 16 athlètes du Vert & Or. Toutefois, le projet CAPTECH-VFC ne bénéficiera pas qu’aux membres de ce groupe, loin de là.

Nous avons rencontré le professeur Pierre Boulay et son cochercheur principal, l’étudiant à la maîtrise Philippe Gendron, afin qu’ils nous partagent leur engouement pour le projet Analyse de la capacité de la technologie portante à mesurer avec précision la variabilité de la fréquence cardiaque : une approche pour optimiser la surveillance et l'entraînement des athlètes universitaires (CAPTECH-VFC).

Les technologies sont une passion qui anime Pierre Boulay depuis fort longtemps. L’avènement des montres intelligentes n’y a pas fait exception. Cette technologie portable a soulevé son intérêt à un point tel qu’il a souhaité pousser plus loin son application dans le milieu du sport.

« Dans le cadre de cette étude, nous effectuerons un suivi de la variabilité de la fréquence cardiaque (VFC) sur une année auprès de notre groupe composé de 16 athlètes universitaires – 8 hommes et 8 femmes dont l’âge varie entre 19 et 25 ans », nous dit d’emblée le professeur Boulay, en précisant que les retombées rejailliront bien au-delà de ce groupe.

Les résultats du projet bénéficieront non seulement au groupe-test, mais également à l’ensemble des athlètes, entraîneuses et entraîneurs du Vert & Or ainsi qu’à la clientèle étudiante au baccalauréat en kinésiologie.

Toutes ces personnes auront accès aux résultats de cette étude puisque l’on prévoit déjà le transfert des connaissances au moyen de présentations et de diffusions vulgarisées.

Technologie accessible. Mais compréhensible?

Depuis plusieurs mois, le professeur Pierre Boulay et son étudiant Philippe Gendron monitorent les résultats issus de leur propre montre intelligente. Ils en sont arrivés au constat suivant : analyser les données issues de la montre n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît.

Certaines études ont démontré que la VFC est un biomarqueur clinique qui peut fournir un avertissement précoce d’adaptations physiologiques anormales lorsque nous en observons la baisse chez l’athlète. D’ailleurs, la VFC peut être utilisée pour la surveillance du surentrainement, de la fatigue et de la récupération. Il va sans dire que cette information est fort intéressante pour les athlètes du Vert & Or. Avant l’arrivée de la technologie portable, si on souhaitait évaluer cette donnée, on devait se rendre en laboratoire, se coucher et monitorer avec un électrocardiogramme. Aujourd’hui, la montre portable de type Garmin, par exemple, permet de l’enregistrer en continu lors du sommeil.

Photo : Michel Caron - UdeS

En demandant aux athlètes de porter la montre jour et nuit, nous aurons un indicateur de l’adaptabilité de leur système nerveux central. À présent, les montres sont en mesure de nous informer quant au nombre d’heures de sommeil, mais aussi quant au niveau de stress. Et on sait aujourd’hui que le facteur stress a une influence importante sur la VFC. C’est une erreur de confondre cette donnée avec le surentraînement.

Pour le chercheur et son équipe, l’étude CAPTECH-VFC permettra de mieux comprendre les athlètes dans un contexte universitaire parfois rempli d’écueils.

Certains athlètes sont loin de la maison, ont des revenus financiers limités, vivent du stress généré par les examens, les présentations, les compétitions. Ce sont autant de réalités qui auront une incidence sur les variables mesurées; variables qui dépassent la notion de performance sportive ou de volume d’entraînement.

Fervent cochercheur

Philippe Gendron a participé à la rédaction du protocole de l’étude CAPTECH-VFC. Il est également partie prenante de l’analyse sur le terrain.

Au début de l’étude, le professeur Boulay et moi effectueront ensemble les visites aux athlètes. On leur fera passer des tests de condition physique et on les invitera à remplir des questionnaires poussés. Par la suite, je serai présent lors de chaque visite de l’athlète au laboratoire et je participerai à l’analyse des résultats obtenus. Je suis également responsable des premières présentations de vulgarisation aux athlètes, entraîneuses et entraîneurs.

Lors de ce processus, Philippe Gendron souhaite pouvoir aider concrètement les athlètes du Vert & Or à mieux se connaître, étant lui-même un athlète de l’équipe d’Ultimate. Pour lui, c’est ce que permet la VFC.

En période d’examens, où le stress est à son comble, on pourrait, avec son entraîneur, diminuer la charge d’entraînement. Comprendre tous les paramètres de cette technologie m’intéresse grandement, car en ce moment, il existe une foule de zones grises et nous n’avons pas énormément de données sur la question.

Faire fi de la distance

Lui-même athlète, le professeur Boulay a un intérêt marqué pour la performance. Il se passionne également pour l’accompagnement de personnes atteintes de maladies chroniques.

J’ai longtemps travaillé avec une clientèle atteinte de maladies cardiovasculaires et l’étude de la VFC est utilisée depuis plusieurs années chez cette population. Bien que l’application clinique de la VFC soit principalement associée à la prévision de la mortalité cardiaque soudaine et la progression de maladies cardiovasculaires et métaboliques, les observations récentes ont suggéré son applicabilité dans la gestion de la charge d’entraînement chez les athlètes d'endurance. L’accessibilité de la technologie change la donne : plusieurs athlètes ont déjà une montre intelligente, mais ne savent pas nécessairement comment en tirer profit au maximum. Cette étude contribuera à les outiller afin qu’ils puissent utiliser leurs propres données pour mieux se comprendre, en contexte de compétitions et de vie universitaire, des situations qui apportent leur lot de stress.

Par ailleurs, l’ensemble de la communauté étudiante en kinésiologie pourra assister aux présentations, ce qui leur permettra de mettre à profit ces connaissances dans leur travail avec des athlètes tout comme avec des personnes souffrant de problèmes de santé.

La technologie, c’est l’avenir!

Selon Pierre Boulay, plusieurs ont manqué leur chance de suivre leur clientèle en kinésiologie durant la pandémie.

J’entraîne des athlètes masters dans les sports d’endurance. Ces derniers sont tous à l’extérieur de la région et nos rencontres se déroulent exclusivement à distance. Nous sommes aujourd’hui en mesure de suivre ou d’entraîner notre clientèle à distance grâce à la technologie portable et la panoplie de paramètres physiologiques quelle nous procurent.

Vous étudiez ou enseignez au baccalauréat en kinésiologie? Vous êtes athlète, entraîneur ou entraîneuse d’une équipe du Vert & Or? Les prochaines présentations auront lieu sous peu. Restez à l’affut!


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