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Lauréat du concours chercheurs étoiles des Fonds de recherche du Québec

Un doctorant en biochimie de l’UdeS identifie des mécanismes cellulaires de la bactérie E. coli

Guillaume Desnoyers
Guillaume Desnoyers
Photo : fournie

Les ravages potentiels des entérobactéries telles qu’E. coli ont des conséquences importantes : le rappel de centaines de tonnes de viande contaminée ces dernières semaines a mobilisé plusieurs personnes au pays. Même quand elles ne font pas la manchette, ces bactéries sont responsables annuellement de millions d’intoxications alimentaires à travers le monde. Guillaume Desnoyers, qui vient tout juste de terminer son doctorat en biochimie à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke sous la supervision du professeur Eric Massé, a contribué grandement à mieux comprendre comment certains mécanismes de ces bactéries en viennent à causer de graves infections aux humains. Ses travaux pourraient éventuellement contribuer à améliorer les traitements antibiotiques.

Des bactéries qui s’adaptent

Pour établir efficacement une infection, ces bactéries doivent s’adapter rapidement aux différentes conditions retrouvées dans leur hôte, l’humain. Par exemple, les souches pathogènes d’E. coli doivent survivre aux conditions de pH acide de l’estomac, aux sels biliaires et aux acides organiques de l’intestin pour finalement compétitionner efficacement avec la flore intestinale pour les nutriments qui s’y retrouvent.

Récemment, un nouvel outil utilisé par les entérobactéries pour s’adapter à ces conditions a été découvert : les petits ARN régulateurs. Ces molécules permettent à la bactérie de changer rapidement l’expression de ses gènes et ainsi de s’adapter efficacement aux différentes conditions physiologiques. L’infection survient et les conséquences peuvent aller d’une gastroentérite de quelques heures à des problèmes plus graves nécessitant une hospitalisation. Les travaux de Guillaume Desnoyers, publiés dans la prestigieuse revue scientifique Genes & Development, viennent éclairer la compréhension du mécanisme d’action de ces petits ARN régulateurs en démontrant au niveau moléculaire un nouveau mécanisme par lequel ils peuvent altérer l’expression des gènes.

Alors que plusieurs souches bactériennes deviennent résistantes aux antibiotiques actuels, une meilleure compréhension des mécanismes d’action de ces petits ARN pourrait mener au développement d’une nouvelle génération d’antibiotiques.

Chercheur étoile d’octobre

L’étudiant, qui poursuit maintenant ses études postdoctorales à l’Institut Atlantique de recherche sur le cancer de Moncton, est l’un des trois lauréats d'octobre du concours Étudiants chercheurs étoiles des trois Fonds de recherche du Québec. Ce concours reconnaît l'excellence de la recherche réalisée par les étudiants, les stagiaires postdoctoraux et les professionnels de recherche avancée du Québec.

Tous les mois, chaque fonds remet un prix de 1000 $ à un étudiant chercheur.