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L’individualisation de l’exercice selon Eléonor Riesco

La professeure Eléonor Riesco
La professeure Eléonor Riesco

Photo : UdeS

Professeure à la Faculté des sciences de l'activité physique depuis 12 ans, Eléonor Riesco a évolué dans différents parcours avant de découvrir ce qui la passionnerait pour les années à venir : l’entraînement adapté.

« J’ai commencé un baccalauréat en éducation physique à l’Université Paul Sabatier de Toulouse, en France. Après un premier stage en milieu scolaire, je me suis orientée vers l’activité physique adaptée pour des enfants présentant diverses déficiences, mais j’ai rapidement compris que ce n’était pas pour moi; ça m’atteignait trop émotivement », nous confie la professeure Riesco, qui reprend alors son parcours universitaire pour se diriger vers l’entraînement adapté pour des personnes ayant des maladies chroniques.

J’ai travaillé dans un centre de santé spécialisé en réadaptation. Au départ, c’était général dans ma tête, mais je savais que c’était ce que je voulais faire. J’ai suivi ce chemin et, à l’issue de ma maîtrise, une occasion s’est présentée de venir faire un doctorat à l’Université Laval.

L’obésité et la santé cardiométabolique ont été au cœur de la recherche de la professeure Riesco qui, tout au long de sa thèse, a travaillé sur l’effet d’un programme de marche sur le métabolisme du tissu adipeux. Pour cette femme du sud de la France, il était clair que ce séjour au Québec n’allait durer que le temps de réaliser son doctorat. La vie ne l’a pas décidé ainsi… et Eléonor Riesco est de ces gens qui savent saisir les occasions et se laisser porter par la vie!

« Je suis née sous une bonne étoile et je n’hésite pas à la suivre! Après mon doctorat, lorsqu’on m’a offert de venir à Sherbrooke pour poursuivre mon postdoctorat au Centre de recherche sur le vieillissement, j’ai donc accepté », nous dit celle qui est entrée en poste à la Faculté des sciences de l’activité physique en juin 2011, avec un programme axé sur les maladies chroniques et le vieillissement.

« À mon arrivée à la Faculté des sciences de l'activité physique, la professeure Isabelle Dionne et le professeur Martin Brochu sont devenus d’extraordinaires mentors. Je tente de faire la même chose pour mes étudiants et mes étudiantes à la maîtrise et au doctorat », dit-elle, en ajoutant avoir la meilleure équipe du monde.

Du diabète au cancer : les bienfaits de l’exercice physique

Alors que ses travaux de recherche portent essentiellement sur le diabète de type 2, Eléonor accepte la demande d’une de ses étudiantes de réaliser sa maîtrise avec elle, en cancer.

J’ai rencontré le Dr Michel Pavic, un oncologue avec lequel j’ai amorcé un projet de recherche sur la prescription d’un programme d’entraînement à des personnes en cours de traitement pour le cancer. On s’intéresse beaucoup à l’exercice comme option thérapeutique, en oncologie; on travaille à découvrir comment cela peut stimuler le système immunitaire.

Photo : Fournie

Depuis quelques années, Eléonor Riesco multiplie les collaborations avec plusieurs spécialistes : cardiologue, oncologue, néphrologue, interniste et gériatre. « Ce sont tous des médecins extraordinaires, et je suis privilégiée de travailler avec des personnes qui croient au potentiel de l’exercice pour optimiser les bienfaits des traitements médicaux », affirme-t-elle.

En marge de ses recherches, la professeure Riesco est directrice scientifique de l’axe géroscience au Centre de recherche sur le vieillissement du CIUSSS de l’Estrie - CHUS, où elle met un point d’honneur à stimuler les échanges scientifiques, à amener ses collègues à être nourris dans leur propre domaine d’expertise.

Donner du sens à la recherche

Travailler avec des individus aux prises avec des problèmes de santé apporte du sens au travail de la professeure Riesco.

« Avec mon équipe pluridisciplinaire et les ingénieurs Karina Lebel, François Michaud et Jean-Sébastien Plante, nous sommes en train de développer un pédalier adapté aux personnes en dialyse ou aux personnes âgées fragiles. » Parmi les autres projets en cours dans son laboratoire, elle collabore aussi avec une équipe de médecins spécialistes pour un projet de réadaptation de la maladie artérielle périphérique.

Il y a des gens qui sont en mesure d’augmenter de quatre fois leur capacité de marche avant d’avoir des douleurs importantes; certains n’avaient pas réussi à marcher autant sans douleur depuis plus de dix ans. À l’unité de courte durée gériatrique, on a également ajouté un programme d’exercices en surplus des soins de réadaptation grâce à la Dre Emilie Breton. On a intégré une kinésiologue au service, et on a vu des gains chez ces personnes qui sont hospitalisées pour deux ou trois semaines seulement.

L’individualisation de l’exercice intéresse beaucoup la professeure Riesco. « C’est sans doute mon programme de recherche pour les 20 prochaines années! Je travaille avec des chercheurs et chercheuses de la Faculté des sciences, de la Faculté de médecine et des sciences de la santé ainsi que la Faculté de génie pour être en mesure de faire des prescriptions individuelles sur la base des profils biologiques et de la perception que les gens ont des bénéfices de l’exercice dans les traitements médicaux et des bénéfices cliniques attendus. »

Quelques conseils pour la relève

Vous êtes tenté par la maîtrise ou le doctorat à la Faculté des sciences et de l’activité physique? Voici quelques conseils de la professeure Riesco.

Lorsque le moment est venu de choisir une direction, je dis aux étudiants et aux étudiantes de ne pas oublier que ce sera un sujet et un humain avec lesquels ils devront être confortables pour les prochaines années. Pour moi, la communication est immensément importante, et les valeurs entre individus doivent correspondre. En plus des nombreuses compétences et connaissances acquises, les études graduées permettent d’en apprendre beaucoup sur soi. Mais surtout, je conseille à ces personnes de ne pas se poser trop de questions et de suivre leur passion!


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