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Grâce à une contribution de 18,75 M$ de l’ACDI

L’UdeS contribuera davantage à former des professionnels de la santé au Mali

Le doyen Réjean Hébert et la vice-rectrice Jocelyne Faucher, à gauche, ont accueilli plusieurs partenaires du projet lors de sa confirmation le 16 septembre.
Le doyen Réjean Hébert et la vice-rectrice Jocelyne Faucher, à gauche, ont accueilli plusieurs partenaires du projet lors de sa confirmation le 16 septembre.
Photo : Robert Dumont

Un consortium canadien, composé de l’Université de Sherbrooke, du Cégep de Saint-Jérôme et du Centre de coopération internationale en santé et développement, a confirmé le 16 septembre un projet de formation des professionnels de la santé au Mali.

D’une durée de sept ans, cette mission s’appuie sur une contribution majeure de 18,75 M$ de l’Agence canadienne de développement international (ACDI), dont près de 12,5 M$ sont attribués au consortium pour l’assistance technique et les frais d’opération à la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie de l’Université de Bamako. De plus, un montant de 6,3 M$ est alloué à l’Institut national de formation en sciences de la santé pour appuyer la formation paramédicale.

À l’avant, le professeur François Couturier avec des villageois au Mali.
À l’avant, le professeur François Couturier avec des villageois au Mali.

La Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’UdeS offrira une collaboration pédagogique à la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie de l’Université de Bamako pour former des spécialistes en médecine de famille et appuyer la mise en place de centres de santé communautaire universitaires. Le tout vise à rendre disponible – en quantité et en qualité – les ressources humaines en soins de première ligne afin de contribuer à l’amélioration de l’état de santé de la population malienne.

«Notre contribution s’inscrit en continuité des interventions déjà réalisées au cours des dernières années par le consortium, tant en matière de développement pédagogique que de renforcement organisationnel», explique François Couturier, porte-parole du consortium, professeur en médecine de famille à l’Université de Sherbrooke et médecin à l’hôpital Charles-LeMoyne. «Cette consolidation de nos interventions au Mali me réjouit; elle n’aurait pu se faire sans le support de l’ACDI.»

De leur côté, le Centre de coopération internationale en santé et développement et le Cégep de Saint-Jérôme fourniront ainsi de l’assistance pédagogique et organisationnelle à l’Institut national de formation en sciences de la santé et ses trois écoles de Kayes, Mopti et Sikasso, qui forment annuellement près de 250 paramédicaux (infirmiers, sages-femmes, techniciens de santé et assistants médicaux).

«Ce projet tant attendu au Mali permettra de renforcer les établissements de formation en santé en leur permettant d’offrir des programmes actualisés, performants et mieux adaptés aux besoins des femmes et des enfants», déclare Mahamane Maïga, conseiller technique du projet en médecine communautaire, en visite à Sherbrooke lors de l’annonce.

Depuis 1997, la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’UdeS travaille, en partenariat avec l’Université de Bamako, au renforcement des compétences des médecins maliens de soins en première ligne en supervisant des stages de médecine de famille dans des centres de santé communautaire. Entretemps, d’autres projets se sont greffés au mandat initial, dont des formations et des ateliers d’enseignement clinique en gynéco-obstétrique et en chirurgie.

Le Centre de coopération internationale en santé et développement et le Cégep de Saint-Jérôme, présents depuis 2004, ont contribué à la révision des programmes de formation suivant l’approche par compétences, à l’implantation des programmes et à la gestion pédagogique au Mali auprès de l’Institut national de formation en sciences de la santé.

Responsabilité sociale

«Cette mission d’assistance pédagogique permet de dépasser les frontières en partageant nos expertises et notre savoir-faire au bénéfice des populations du Mali», souligne Jocelyne Faucher, secrétaire générale et vice-rectrice aux relations internationales de l’UdeS.

De plus, mentionne le professeur Réjean Hébert, doyen de la Faculté de médecine et des sciences de la santé, «ce projet s'inscrit dans la responsabilité sociale de la Faculté en répondant aux besoins non seulement de sa population immédiate, mais aussi de celle des pays francophones en voie de développement».

Le directeur général du Cégep de Saint-Jérôme, Serge Tessier, indique : «Cette initiative est un prolongement heureux du projet d’appui à la formation des paramédicaux au Mali auquel le Centre de coopération internationale en santé et développement et le Cégep de Saint-Jérôme ont participé de 2005 à 2010. Elle permettra de poursuivre le renforcement des capacités de l’équipe de l’Institut national de formation en sciences de la santé non seulement sur le plan de nouveaux curricula développés suivant l’approche par compétences, mais également sur le plan de l’amélioration de la qualité de l’enseignement.»

Pour sa part, le directeur général du Centre de coopération internationale en santé et développement, Robert Beaudry, mentionne : «Toute l’équipe impliquée dans le projet paramédical se réjouit de cette nouvelle étape qui viendra consolider les efforts déployés à l’Institut national de formation en sciences de la santé depuis les cinq dernières années. Ce projet permettra également de renforcer les trois écoles annexes de région et d’élargir le spectre de la formation des professionnels de la santé au Mali, de façon à permettre une meilleure accessibilité à des soins de santé primaire de qualité.»

La situation sanitaire au Mali

Le Mali est l’un des pays les plus pauvres du monde, avec un revenu national brut annuel par habitant variant de 560 à 1000 $US, selon les organisations mondiales. Une proportion considérable de sa population vit dans une pauvreté absolue, particulièrement en milieu rural, où se retrouve près de 70 % de la population.

Le pays compte entre 12 et 13 millions d’habitants, selon l’Organisation mondiale de la santé et l’UNICEF. Cette population est très jeune, avec une moyenne d’âge d’environ 15 ans, et le taux de fécondité est l’un des plus élevés du monde : 6,8 naissances par femme en âge de procréer.

Cette haute fécondité est associée à une mortalité infanto-juvénile et maternelle très élevée. En effet, un enfant sur cinq n’atteindra pas l’âge de cinq ans (219 pour 1000 naissances vivantes). Le ratio de mortalité maternelle varie, selon les sources, entre 464 et 1200 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes. Les femmes et les enfants du Mali souffrent d’une façon disproportionnée des manques du système de soins.