Aller au contenu

Passeurs culturels : un pont entre le monde et l’enfant

Grâce à la culture, un enfant interprète le monde dans lequel il vit. La découverte de cette culture, entreprise à la maison, se poursuit pendant tout son cheminement scolaire… Mais comment enseigner la culture? Comment outiller les futurs enseignants et enseignantes pour qu’ils forment un relais solide entre la société et l’enfant?

La Faculté d’éducation et le Centre culturel ont trouvé une solution créative : le projet Passeurs culturels.

Favoriser l'accès à la culture

« On offre deux spectacles par année, gratuitement, aux futurs enseignants de quatre programmes différents », explique Martin Lépine, professeur à la Faculté d’éducation et responsable du projet. Chacun et chacune profite aussi d’un tarif avantageux pour une vingtaine d’autres spectacles, parmi une sélection choisie par la Faculté et le Centre culturel : 15 $ plutôt que les quelque 40 $ habituels.

Le projet Passeurs culturels s’adresse tout particulièrement aux personnes inscrites en enseignement au secondaire (BES), en enseignement au préscolaire et au primaire (BEPP), en adaptation scolaire et sociale (BASS) et en enseignement de l’anglais langue seconde (BEALS).

Réfléchir à la culture... avec le milieu culturel

Mais le projet donne plus qu’un accès privilégié à la culture. Des membres du personnel enseignant intègrent les sorties culturelles à leurs contenus de cours, poussant les étudiants à réfléchir encore davantage à l’intégration de la culture dans la classe qui leur sera confiée.

« On complète ces sorties culturelles par des activités de médiation », ajoute Mario Trépanier, directeur général du Centre culturel. Les médiations favorisent le contact entre les groupes de l’UdeS et le milieu culturel, ce qui se traduit par une meilleure compréhension mutuelle.

Léonie Alain organise la plupart des séances de médiation, qu'elle diversifie le plus possible. En effet, l’animation de ces activités est parfois confiée à un intervenant lié à une œuvre, parfois à une personne œuvrant en éducation. Et les contenus sont aussi très variés, même s’ils cultivent toujours le rôle de relais que joueront les étudiants entre leur classe et le monde.

Intégrer la culture à sa pratique d'enseignement

Après avoir assisté à un spectacle de danse avec un groupe du BASS, Louis Côté, chargé de cours à la Faculté d'éducation, a été fasciné par les réactions. Pour lui, aucun doute : ces contacts avec la culture sont essentiels. Grâce à eux, les futurs enseignants mettent en perspective leur enseignement. Ils apprennent notamment à se détacher des exemples qui leur parlent pour en inclure d’autres, qui éveilleront l’intérêt des enfants.

C’est d’ailleurs ce qui interpelle beaucoup Camille Tremblay, étudiante au BES, profil français langue d’enseignement. « C’est sûr que ça va me servir dans mon enseignement, au moins pour transmettre l’intérêt… J’espère transmettre des connaissances sur ce milieu-là! », souligne-t-elle. À ses yeux, le développement de l’esprit critique est primordial : elle souhaite favoriser, chez ses futurs élèves, la capacité à analyser leurs préférences personnelles et leur comportement en lien avec la culture.

Catherine Robert, étudiante au BASS, tire un autre constat du projet Passeurs culturels. « Tout peut s’adapter aux élèves et chaque personne peut prendre le message qu’elle veut dans la pièce. » Elle juge préférable d’ajuster ses attentes envers les élèves, qui sont en difficulté dans les classes de stage sous sa supervision, plutôt que d’abandonner l’intégration de la culture dans son enseignement. « C’est aussi bénéfique, la culture, pour eux », conclut-elle.

Le projet Passeurs culturels se double d’un volet enquête-recherche, qui en explore les retombées concrètes. L’objectif? Évaluer son impact sur les futurs enseignants… et, ultimement, sur la jeunesse du Québec, qu’ils rencontrent dans leurs activités de formation à l’enseignement.

Au-delà des murs de l'UdeS, l'initiative suscite déjà l'intérêt. En effet, elle a reçu le prix TC Transcontinental de la culture en éducation, lors de la soirée des Prix Excellence, le 11 avril. Ce prix récompense des acteurs favorisant le dialogue entre éducation et culture.


Informations complémentaires