Le Pr Guillaume Léonard s’attaque au traitement de la douleur chronique chez les aînés
Guillaume Léonard, professeur-chercheur à la FMSS au Centre de recherche sur le vieillissement, tente de mieux comprendre pourquoi les aînés développent des douleurs persistantes. Il étudie plus particulièrement les effets de la douleur sur le système nerveux et le cerveau. Pour se faire, il travaille avec différents outils pour évaluer l’impact qu’a la douleur sur les circuits cérébraux et sur les activités quotidiennes.
Soulager la douleur chronique n’est pas toujours évident. Cela l’est encore moins pour les personnes souffrant de troubles neurocognitifs majeurs comme la maladie d’Alzheimer. Souvent, ces personnes ne sont pas en mesure de communiquer verbalement leurs douleurs, ce qui peut les rendre agressifs et amener d’autres problèmes de comportement.
Une montre pour détecter la douleur?
En collaboration avec Monique Bourque, infirmière au CIUSSS de l’Estrie-CHUS, l’équipe du Pr Léonard a mis en place un projet de recherche visant cette population vulnérable. « Ce projet, financé par la Fondation Vitae, visait à aider le personnel soignant à détecter la douleur chez les usagers souffrant de troubles neurocognitifs majeurs », explique le professeur-chercheur. Dans les hôpitaux et centres d’hébergement Argyll et D’Youville, l’équipe de recherche a utilisé la nouvelle version du Pain Assessment Checklist for Seniors with Limited Ability To Communicate(PACSLAC-II), une grille qui sert à évaluer la douleur chez les aînés incapables d’utiliser les outils d’auto-évaluation de la douleur. Le personnel devait noter les comportements associés à la douleur dans la grille. « Par exemple, une personne qui grimace lorsqu’on l’aide à se lever peut indiquer qu’il y a présence de douleur. Notre équipe de recherche a ainsi pu confirmer la validité de cette échelle de mesure pour évaluer la douleur chez cette population », dit Guillaume Léonard.
Même si un outil comme le PACSLAC-II est valide, il peut être relativement long à remplir pour le personnel soignant qui est déjà débordé. En collaboration avec le Pr Patrick Boissy du Département de chirurgie et plusieurs autres collègues chercheurs, Guillaume Léonard a eu l’idée d’utiliser les nouvelles technologies portables pour aider les professionnels de la santé à dépister la douleur. Il a utilisé une montre munie de plusieurs capteurs capable de relayer une série de paramètres liés à la douleur comme les battements cardiaques, la sudation et d’autres paramètres du système nerveux. La montre est bien tolérée par les bénéficiaires. Durant son étude, le chercheur a ainsi pu recueillir des données et les comparer à celles du PACSLAC-II pour évaluer la douleur.
Dans le futur…
L’équipe aimerait développer un système qui intégrerait toutes ces mesures et qui alerterait le personnel soignant lorsque le résident montre des signes de douleurs. Une telle technologie pourrait permettre de mieux dépister la douleur chez les aînés qui souffrent de troubles neurocognitifs et d’améliorer la prise en charge de la douleur chez cette population, avec tous les bénéfices que cela laisse présager pour les bénéficiaires et les personnes qui les entourent.