L’UdeS participe à une vaste étude pancanadienne sur l’immigration
Michèle Vatz-Laaroussi coordonnera le nœud québécois du projet de sept ans qui vise à mieux répondre à la fois aux défis de l’immigration dans les villes de petite et moyenne taille
Comment attirer davantage les immigrants en région et leur permettre de s’établir à long terme? Pour apporter des pistes de solution à cette problématique, la professeure Michèle Vatz-Laaroussi, de l’Université de Sherbrooke, participera à une vaste étude pancanadienne, menée par un regroupement de chercheurs nommé le Partenariat Voie vers la prospérité. Elle sera chargée, en collaboration avec Bill Reimer, de l’Université Concordia, d’animer et de coordonner le nœud québécois du projet qui vise à améliorer les conjonctures permettant d’attirer, d’établir et d’intégrer les immigrants en région.
«Les enjeux sont liés non seulement à ce qui permet d’attirer, mais aussi de retenir les immigrants dans les régions. Et cela, au moment même où les résidents locaux ont tendance à quitter pour des raisons économiques, explique la professeure Vatz-Laaroussi, de l’École de travail social. Plusieurs défis se posent face à cette situation, notamment l’accès aux programmes d’éducation adaptés, un emploi correspondant aux qualifications des immigrants, des moyens de transport et des logements adéquats ainsi que l’occasion de s’impliquer localement.»
Pour mener ce programme de recherche de sept ans, le Partenariat Voie vers la prospérité a bénéficié récemment d’une subvention de 2,5 M$ du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. Le groupe se compose de chercheurs, de représentants ministériels, de décideurs politiques, de praticiens et de partenaires communautaires de partout au Canada. Outre le nœud québécois, les Provinces atlantiques, l’Ontario, les Prairies et la Colombie-Britannique sont également mobilisés.
Les visées du Partenariat Voie vers la prospérité
Les chercheuses et chercheurs devront faire face à de nombreuses questions afin d’offrir aux petites et moyennes villes le soutien adéquat pour mieux répondre à la fois aux défis de l’immigration et du développement local, économique et social durable. Comment mieux articuler le bassin d’emploi et préparer les entreprises à la diversité? Comment sensibiliser la population locale à la richesse de la diversité ethnique et culturelle, tout en évitant les stéréotypes et les préjugés? Comment favoriser l’intégration de familles immigrantes dans des petites communautés francophones hors Québec? Ou encore, comment mieux collaborer avec les médias pour favoriser l’éducation interculturelle de la population en général?
«Ultimement, les recherches terrain et les projets pilotes viseront à développer et à expérimenter des outils adaptés afin d’éclairer les décideurs. Les travaux faciliteront la mise en oeuvre de plans d’action relatifs, entre autres, aux politiques municipales d’intégration des immigrants, aux stratégies locales de développement incluant l’immigration ainsi qu’aux politiques provinciales visant les travailleurs immigrants temporaires et leurs familles», mentionne la professeure Vatz-Laaroussi. L’implantation de mesures d’accueil, l’ouverture d’organismes et d’institutions, de même que l’accompagnement dans l’intégration des familles sont des mesures sérieusement envisagées afin d’améliorer la qualité de vie des immigrants.
L’expertise de l’UdeS, une contribution majeure au Partenariat
Michèle Vatz-Laaroussi oriente ses travaux sur le sujet depuis une dizaine d’années. Son expertise lui a permis d’accomplir plusieurs réalisations, dont la mise sur pied du réseau international de recherche sur l’immigration en dehors des grands centres. Elle travaille également sur l’immigration en région dans le cadre du Centre Métropolis du Québec et au Centre d’études ethniques des universités de Montréal.
«Le Partenariat Voie vers la prospérité s’inscrit à la suite de nombreux travaux effectués au sein de l’Université de Sherbrooke, de réseaux et de centres, explique Michèle Vatz-Laaroussi. Ce projet permettra de continuer le travail de réflexion et de compréhension des processus régionaux face à l’immigration. Ce type d’approche sera très bénéfique pour notre société, notamment dans le cadre du Plan Nord, car l’absence de structures d’accueil pour les familles immigrantes est une très grande préoccupation à l’heure actuelle.»
Le projet offrira des stages ainsi que des projets de maîtrise et de doctorat dans diverses disciplines offertes à l’Université de Sherbrooke, dont le programme de maîtrise en médiation interculturelle. L’Université de Sherbrooke, par sa longue implication au sujet de l’immigration, sa situation géographique et ses relations avec la Ville de Sherbrooke, est toute désignée pour porter le noeud québécois de ce projet pancanadien.