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Symposium

Étudier la religion au Québec; Regards d’ici et d’ailleurs

Jean-François Laniel et Catherine Foisy de l’UQAM  et David Koussens de l’Université de Sherbrooke.
Jean-François Laniel et Catherine Foisy de l’UQAM et David Koussens de l’Université de Sherbrooke.
Photo : Université de Sherbrooke

Organisé par le Centre de recherche interdisciplinaire sur la diversité et la démocratie (Cridaq), conjointement avec la Chaire de recherche Droit, religion et laïcité, le Centre de recherche Société, Droit et Religions de l’Université de Sherbrooke, ainsi que de nombreux partenaires de l’UQÀM, de l’Université Laval et de l’Université d’Ottawa, le symposium Étudier la religion au Québec; Regards d’ici et d’ailleurs s’est tenu du 30 novembre au 2 décembre à Montréal.

Une quarantaine de conférenciers se sont succédé tout au long des trois jours.

Une quarantaine de conférenciers se sont succédé tout au long des trois jours.


Photo : Université de Sherbrooke

Divisé en huit tables rondes, cet important symposium a permis de réunir une quarantaine de conférenciers originaires du Canada, mais également des États-Unis, de France, du Japon, de Belgique et d’Espagne, pour discuter de l’intérêt d’analyser le phénomène religieux au Québec pour les sciences humaines et sociales des religions. « Cela faisait plus de 25 ans qu’un évènement n’avait réuni une aussi large communauté de chercheurs travaillant sur le religieux au Québec, traduisant par le fait même l’importance et la vitalité des études qui lui sont consacrées », explique David Koussens, membre du comité organisateur de l’événement avec Jean-François Laniel et Catherine Foisy. Quelque 80 participants ont également assisté aux nombreuses conférences présentées au cours de ces trois jours.

Un sujet au cœur de l’actualité

La salle comble prouve à quel point la religion est revenue au centre de l’actualité politique et au cœur des débats scientifiques.
La salle comble prouve à quel point la religion est revenue au centre de l’actualité politique et au cœur des débats scientifiques.
Photo : Université de Sherbrooke

Au Québec comme ailleurs, la religion est en effet revenue au centre de l’actualité politique et au cœur des débats scientifiques. Qu’il s’agisse de la pluralisation ethnoreligieuse des sociétés, de la diversification des expressions du croire, de la poussée du populisme religieux ou plus largement de la mise en cause du paradigme moderniste de la sécularisation, les raisons ne manquent plus d’étudier la religion en société – s’il en fut jamais autrement.

Parmi les sociétés disponibles au regard du chercheur, le Québec constitue depuis peu un cas privilégié dans l’étude de la religion. Il trouve de plus en plus de place dans les travaux comparatifs, tandis que de récents ouvrages canadiens et internationaux lui sont en grande partie sinon en tout consacrés.

Divers facteurs peuvent contribuer à expliquer cette popularité pour l’étude de la religion sise au Québec : à l’évidence, le Québec est traversé par une pluralité d’enjeux communs aux sociétés modernes avancées – sécularisation, pluralisme religieux, État de droit laïque, exculturation et internationalisation du catholicisme –, ce qui en justifie l’étude et la comparaison. De plus, le Québec se situe à la croisée de multiples aires géographiques et culturelles – transatlantique, nord-américaine, francophone, catholique, anglophone – ce qui facilite la diffusion et la comparaison à même divers champs et réseaux d’étude, tout en multipliant les variables disponibles. Qui plus est, le Québec présente nombre de traits sociétaux distinctifs – sécularisation tardive et poussée, catholicisme culturel, petite société, cadre fédéral plurinational –, ce qui enrichit la comparaison et l’ouvre vers d’autres horizons. Et enfin, l’institutionnalisation de l’étude de la religion a atteint un niveau de maturité tel au Québec qu’il en accroît la visibilité et la pertinence. À plus d’un titre, pour de nombreux spécialistes, le Québec fait vraiment figure de laboratoire du religieux et des religions en modernité avancée.