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Des étudiants en génie ont inauguré en décembre un centre d'étuvage au Burkina Faso

Fini les cailloux dans le riz de Bama

Grâce aux membres du Groupe de collaboration internationale en ingénierie de l'UdeS (GCIUS), les villageois de Bama au Burkina Faso pourront consommer du riz de meilleure qualité et vendre la denrée à des marchés d'alimentation.

En présence de quelque 500 Burkinabè et du sous-ministre à l'Agriculture, Abdoulaye Kombary, le GCIUS a inauguré en décembre le Centre d'étuvage Danièle-Desjardins pour la coopérative de femmes étuveuses de Bama. Ce nom honore la mémoire de la mère d'un membre du GCIUS décédée pendant le séjour de celui-ci en Afrique.

Bertrand Côté, directeur du Département de génie civil, affirme : «L'Afrique n'est pas un continent oublié puisque des groupes comme le GCIUS, par une approche non colonialiste, apportent de la dignité aux Africains.»

Le procédé d'étuvage

En quatre mois, le GCIUS a construit un bâtiment principal de 450 m2 composé de salles de triage, de conditionnement et de stockage, d'une boutique, d'un bureau et d'un vestiaire. Il a de plus amélioré le procédé d'étuvage du riz en développant un prototype de four qui utilise les écorces de riz comme combustible.

Cette méthode permettra de contrer la déforestation dans la région de Bama, causée principalement par les étuveuses qui utilisent le bois pour chauffer l'eau lors de la cuisson du riz. Ce four peut également être adapté pour y cuire des aliments.

«Notre plus grande contribution est d'avoir amélioré la qualité du riz puisqu'on y retrouvait beaucoup d'impuretés en raison des conditions d'entreposage et d'étuvage», souligne Simon Pelchat, responsable des relations publiques du GCIUS et étudiant au Département de génie électrique et de génie informatique. C'est en mangeant le riz local qu'ils y ont trouvé des petits cailloux et qu'ils ont compris que leur projet avait toute sa place.

Nouveau marché

L'étuvage du riz est l'étape la plus importante de transformation de cette graminée. Plus de 300 femmes bénéficieront des installations de Bama. En produisant un riz de meilleure qualité, les Burkinabè peuvent vendre le fruit de leur récolte aux grands supermarchés, ce qui augmente leur revenu annuel de deux à trois fois. Par ailleurs, devant le succès du nouveau procédé, le GCIUS a appris qu'il y aurait un deuxième centre d'étuvage qui se construirait dans une autre partie du Burkina Faso.

Le projet du GCIUS a bénéficié de l'appui du Centre d'étude et de coopération internationale. L'un des objectifs de ce centre est de renforcer la capacité des populations locales à se prendre en main et à éliminer la pauvreté. «Nous ne pourrons plus prendre toutes les ressources planétaires sans égard aux pays les plus pauvres», mentionne le professeur Côté.

Au Malawi en 2009

Chaque année depuis 2002, le GCIUS regroupe six futurs ingénieurs qui réalisent un projet d'ingénierie à incidence durable ayant un impact positif sur le niveau de vie de communautés localisées dans des pays en développement.

En 2009, les étudiantes et étudiants sherbrookois se rendront au Malawi, un pays d'Afrique australe situé entre le Mozambique, la Zambie et la Tanzanie. Ils y construiront une école, un terrain de jeu et un puits artésien pour les enfants orphelins du VIH-SIDA. Il est à souligner que 14 % de la population locale est atteinte de cette maladie.

GCIUS