Jessica Renaud

Ceci n’est pas un S.O.S, mais s’apparente plutôt à une expérimentation artisticosociale. J’ai déambulé dans les rues de Sherbrooke à la recherche de lieux où la nature s’impose à la ville à volée de pissenlits, de framboisiers, de cerisiers en fleurs et d’exclamations de rivières. Ces endroits qui échappent à l’emprise urbaine s’apparentant à des interstices que l’on traverse dans l’anonymat et dans lesquelles l’esprit déambule sans direction précise. Je veux savoir qui croisera le chemin de ma bouteille. Quel est ta relation à ce lieu? T’étends-tu, ici, pour lire à l’ombre des érables ou y manges-tu ton lunch? Viens-tu y rencontrer ton amant/ta maîtresse à l’abris des regards indiscrets ou t’y recueilles-tu en compagnie des ondines? Y pêches-tu de la perchaude ou te fais-tu un feu sur la grève? Si tu repêches ma bouteille dans les eaux du vent, envoie-moi un courriel ou, encore mieux, écris-moi une lettre! Je publierai ta réponse dans mon projet de recherche, mais je te promets de préserver ton anonymat.

Comme des bouteilles à la mer, les bouteilles de l’artiste-étudiante sont des invitations au partage de nos perceptions les plus intimes de ces endroits occultés de la ville qui, pourtant, ont beaucoup à offrir.