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Alex-Ann Boucher

Une « présence » infiltrante à la promenade du Lac des nations

Inspirée par un endroit en particulier où je m’installe souvent pour méditer (un rocher en bordure du chemin, un peu plus bas que la promenade, et qui prend ancrage dans le lac), j’ai composé un costume qui reprend l’aspect miroitant de ce point d’observation, sans s’y camoufler pour autant.

J’ai ensuite travaillé à composer, dans mon corps, le ressenti sensible que j’avais du lieu. Incarner le subtil et l’invisible de cet espace semble avoir permis un ancrage, comme le rocher, d’où le passant croisé me regarde/se regarde, à travers un jeu de réflexions inspiré du lac.

La « présence » semble être à contre-courant. On l’interroge, on aimerait savoir pourquoi. Les questions soulevées par les gens me touchent profondément, car elles ne seront pas répondues.

La « présence » est glissante, échappe un instant à une étiquette que l’on pourrait coller rapidement. Il y a un espace-temps éclair où on ne sait pas, on ne sait plus, complètement disponible à ce qui est. Désarmé, on sourit, on s’offre. L’étranger nous semble familier et une complicité avec l’inexplicable se crée.

La documentation se transforme ici en œuvre vidéo. L’œuvre donne la parole aux gens croisés lors de cette performance infiltrante, dévoilant ainsi celui qui regarde et non plus seulement ce qui est regardé.

Le spectateur devient acteur au sein de la réalité.