Nouvelle publication | Sous la direction de Nicholas Dion
Plaintes, pleurs et plaisirs : la poésie élégiaque aux siècles classiques

Sous la direction du professeur Nicholas Dion
S’il est une forme poétique aux frontières fuyantes et incertaines pendant les XVIIe et XVIIIe siècles, c’est bien l’élégie. Il suffit de comparer l’« Élégie à une dame » de Théophile de Viau à celles qui composent le recueil d’Évariste de Parny pour mesurer le large éventail de la production élégiaque française des siècles classiques.
Héritiers d’une classification générique plutôt hésitante, les poètes comme les théoriciens des siècles classiques participent toutefois, chacun à leur manière, à la lente émergence d’une conception moderne de l’élégie qui s’écarte peu à peu de l’éclectisme antique, allant des plaintes aux plaisirs amoureux, pour s’articuler autour d’un sentiment et de ses diverses déclinaisons : la tristesse.
En outre, dès les arts poétiques de la Renaissance, et ce jusqu’à la fin du siècle des Lumières, l’élégie côtoie constamment d’autres formes littéraires dans les textes théoriques, qu’il s’agisse de souligner la porosité des critères génériques ou bien de mettre de l’avant une tonalité, un registre élégiaque susceptible de transcender ces mêmes critères. L’élégie et l’élégiaque revêtent ainsi à l’âge classique plusieurs traits stylistiques et poétiques que le présent dossier souhaite analyser, interroger et mettre en perspective.