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Bourses d'études supérieures du Canada Vanier

Une doctorante en études françaises de l'Université de Sherbrooke reçoit l'une des plus prestigieuses bourses au Canada

Maude Deschênes-Pradet, doctorante en études françaises, récipiendaire d'une bourse Vanier
Maude Deschênes-Pradet, doctorante en études françaises, récipiendaire d'une bourse Vanier

Photo : François Lafrance

Une étudiante au doctorat en études françaises de l'Université de Sherbrooke a décroché l'une des bourses d'études supérieures du Canada Vanier, le plus prestigieux programme de bourses de doctorat au pays. Maude Deschênes-Pradet, qui s'intéresse à l'approche géocritique en littérature, recevra ainsi 50 000 $ par année durant trois ans pour soutenir sa thèse à la Faculté des lettres et sciences humaines.

L'étudiante, dirigée par la professeure Christiane Lahaie, du Département des lettres et communications, travaille actuellement sur la représentation des lieux inventés dans la littérature. Ses travaux portent notamment sur la spatialisation littéraire et sur ce que révèle la science-fiction québécoise contemporaine concernant notre manière d’habiter le monde.

À la suite de publications importantes sur le sujet au cours des dernières années, les études géocritiques connaissent un remarquable essor en littérature. «Jusqu'à maintenant, la géocritique a surtout porté sur des œuvres campant des lieux réels, au détriment des lieux imaginaires, explique la doctorante. Dans le cadre de mes travaux, je m’intéresse à ces lieux qui n’ont pas d’existence dans le monde réel. Leur représentation dans la littérature dévoile notre rapport au monde, notre façon de l’habiter et de le comprendre. Il s’agit d’une voie très peu explorée à ce jour et pourtant extrêmement riche.»

En science-fiction, non seulement les lieux sont-ils essentiels pour construire la vraisemblance du récit et la cohérence de l’univers narratif, mais ils reposent en plus sur des référents inventés. Selon la chercheuse, ces derniers pourraient s’avérer fort révélateurs quant à notre façon d’être au monde, ici et maintenant.

En plus de ce volet théorique, Maude Deschênes-Pradet s’attaquera à l’écriture d’un roman, où la création et la représentation de lieux imaginaires tiendront une place prépondérante en tant que contrainte d’écriture. «J’explorerai ainsi mon sujet de l’intérieur, précise-t-elle. Cet arrimage entre création et théorie me permettra de mieux saisir les défis que pose la représentation des lieux inventés.»

Dans la poursuite de ce projet, l’étudiante développera des outils analytiques propres à la géocritique et à la spatialisation littéraire, qui pourront certainement s’appliquer à d’autres genres situant leurs intrigues dans des lieux inventés.

«J’étudie les œuvres d’Élisabeth Vonarburg, d’Anne Legault, d’Esther Rochon et de plusieurs autres, ajoute l’étudiante. J’espère montrer dans quelle mesure l’approche géocritique, qui combine poétique littéraire, géographie culturelle et géosymbolique, permet une lecture nouvelle de textes trop peu étudiés.» L’étudiante au doctorat en études françaises prévoit avoir complété son projet au cours de l’année 2015.

«Une thèse doit contribuer à l’avancement d’une discipline, rappelle la professeure Christiane Lahaie. Ce projet permettra à Maude Deschênes-Pradet d’ajouter sa pierre à l’édifice du corpus littéraire d’anticipation contemporain et de faire évoluer l’approche géocritique. En tant que spécialiste de cette approche, je me considère comme privilégiée de pouvoir accompagner cette étudiante exceptionnelle, motivée ainsi que pleine de vie et de passion.»

Maude Deschênes-Pradet a été choisie par le comité de sélection en raison de son leadership, de son engagement et du caractère original de cette recherche amorcée dans le cadre de ses études supérieures.

Sélection rigoureuse

Lancé en 2008, le Programme de bourses d'études supérieures du Canada Vanier vise à attirer et à garder au pays des doctorantes et doctorants de classe mondiale, en appuyant ceux qui démontrent des réalisations de recherche exceptionnelles et qui font preuve de leadership. L'initiative est administrée par les trois organismes subventionnaires fédéraux, soit le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et les Instituts de recherche en santé du Canada.

Les candidats aux bourses Vanier sont d'abord nommés par une université canadienne, puis les candidatures sont examinées par des comités de sélection issus des trois organismes subventionnaires fédéraux. Par la suite, un comité de sélection composé d'experts internationaux choisit les candidats dont ils recommandent le financement. Les bourses sont décernées à des étudiants des domaines des sciences humaines, des sciences naturelles, du génie et de la santé.


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