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Nouvelle publication

Le roman What we all long for traduit par Nicole Côté et Anton Iorga

Professeure de traduction au Département des lettres et communications, Nicole Côté a récemment traduit avec son fils Anton Iorga, étudiant à la maîtrise en littérature canadienne comparée à l'UdeS, le roman What we all long for de l'auteure Dionne Brand. Cette version française vient de paraître sous le titre Les désirs de la ville aux éditions de L'Instant même.

«Roman de la ville et des aspirations de ses habitants, il s'agit d'une œuvre dont l'écriture est très visuelle, explique Nicole Côté. L'auteure étant aussi poète, ce texte est empreint d'une musicalité que nous voulions absolument recréer dans la version française.» Également documentariste et essayiste, l'auteure Dionne Brand est une artiste engagée très estimée au Canada anglais.

La complémentarité de ce duo de traducteurs a été un atout important dans la réalisation de ce projet, qui aura duré trois ans. «Anton a traduit une grande partie de ce livre, dit la professeure Côté. Son apport dans les dialogues a été inestimable. Lui-même artiste hip hop, il maîtrise le rythme et le langage de la rue qu'on retrouve dans plusieurs des dialogues de ce roman urbain. Sans lui, cette traduction n'aurait pu atteindre ce niveau de créativité.»

La fidélité au texte est un enjeu capital lors d'une traduction. De multiples questions se posent quant aux choix syntaxiques et stylistiques. «Brand vise une écriture polyphonique, ancrée dans la culture et les choix politiques de chacun des personnages. Elle y retrace la généalogie émotive des vies déplacées, déracinées; elle relève leur résilience et leur créativité. Tuyen, le personnage principal, est exemplaire à cet égard», précise Nicole Côté.

Dans ce cas-ci, il fallait donc trouver le registre qui permettrait de transposer la qualité et la richesse de l'écriture vers le français. «Ce travail d'équipe était nécessaire pour rendre justice à l'œuvre à traduire, selon Anton Iorga. J'ai tenté de rendre le ton et le rythme de ce texte. La tâche a été plus aisée, parce que je connais ce milieu. En ce sens, cette collaboration était tout à fait logique et elle a été très fructueuse.»

Nicole Côté souhaite maintenant que cette première traduction au Québec d'une œuvre de Dionne Brand permette la découverte d'une écrivaine majeure, membre de l'Académie des arts, des lettres et des sciences du Canada, encensée par la critique dans le reste du Canada : «Étrangement, elle est encore peu connue au Québec. Elle a pourtant publié plusieurs essais, des recueils de poèmes ainsi que des romans, et elle a reçu de nombreux prix importants. Il s'agit d'une auteure à découvrir.»

Rappelons que ce roman a remporté le Toronto Book Award lors de sa parution en 2005 et qu'il a déjà été traduit en allemand et en italien.

Résumé tiré de la quatrième de couverture

Artiste d'avant-garde dans la vingtaine, Tuyen est née à Toronto de parents immigrants, tout comme ses amis Carla, messagère à vélo, Oku, poète fervent de jazz, et Jackie, femme d'affaires branchée. Éprouvant tout le poids de l'amertume, des désillusions ou des drames qui hantent leurs familles, ces jeunes adultes aspirent au présent d'une ville où tout se mélange et se transforme. Dans la polyphonie des voix et des désirs, le froid murmure de Quy, le frère perdu de Tuyen, rappelle cependant que nul n'est à l'abri de la violence.

Des personnages riches campés dans un cadre urbain authentique, une tension narrative en crescendo et une finale bouleversante font des Désirs de la ville un roman contemporain puissant.

Présentation de Nicole Côté et d'Anton Iorga

Professeure au Département des lettres et communications de l'Université de Sherbrooke, Nicole Côté a publié de nombreux textes sur les littératures québécoise, franco-canadienne et anglo-canadienne. Elle a traduit plusieurs auteurs du Canada anglais et a dirigé la publication de deux recueils de nouvelles. Ses recherches actuelles portent sur les questions du gender, des minorités ainsi que des transferts culturels, y compris la traduction.

Anton Iorga est étudiant à la maîtrise en littérature comparée à l'Université de Sherbrooke et il fait du hip hop sur la scène underground anglophone. Il a aussi cotraduit Perfection du matin de Sharon Butala aux Éditions de la nouvelle plume (2007).