Le processus de création de chansons
Rencontre fructueuse entre Vincent Vallières et les étudiants de littérature
C'est avec toute sa générosité, son humilité et son sens de l'humour que Vincent Vallières a rencontré les étudiantes et étudiants en littérature de l'UdeS, le 2 novembre, afin de discuter avec eux de son parcours dans la chanson québécoise. Une rencontre fructueuse pour ceux qui envisagent de faire carrière en écriture ou en musique. Près d'une centaine de personnes ont pris part à cette activité, qui avait lieu à l'Agora du Carrefour de l'information. Témoignages, causeries, réflexions et rires étaient au rendez-vous.
Noémi Doyon, chargée du cours Chanson francophone, est heureuse de cette initiative qu'elle a mise sur pied pour permettre aux étudiantes et étudiants de concrétiser les théories apprises en classe : «Inviter des conférenciers permet d'explorer la matière en profondeur, plutôt que de la survoler. En invitant quelqu'un qui travaille la chanson de “l'intérieur”, comme un auteur-compositeur-interprète, un parolier ou un metteur en scène, il nous est possible d'avoir accès à la matière brute du métier, aux anecdotes, à des faits qui ne sont pas répertoriés dans les manuels.»
Et des anecdotes, il y en a eu! Spontané dans son discours, l'auteur-compositeur-interprète, qui a également étudié à l'UdeS, privilégiait l'interaction avec son auditoire. Ainsi, il a pris soin de répondre à plusieurs préoccupations soulevées par les participantes et participants, notamment en ce qui a trait à la langue française, à la génération actuelle des artistes en musique, à la durée du procédé d'écriture, aux thématiques des textes et aux défis, sans compter la production musicale à compte d'auteur.
Pour accompagner ses propos et pour faire plaisir à son auditoire, Vallières, avec sa guitare, a interprété quatre de ses chansons : Tom, dont le refrain a été très long à écrire; puis, On va s'aimer encore, qui était «plutôt personnelle et a été composée très rapidement»; La paix, une chanson portant sur la guerre, est par la suite venue illustrer une thématique plus difficile à aborder; et pour terminer sa conférence, il a interprété Le monde tourne fort, à la demande d'un étudiant.
Voir plus loin que la théorie
L'Université de Sherbrooke est reconnue comme une université pratique, bien ancrée dans la réalité. Des rencontres comme celle avec Vincent Vallières sont fréquentes dans les différents programmes d'études qu'offre la Faculté des lettres et sciences humaines.
À titre d'exemples, cette année, les étudiantes et étudiants du cours Chanson francophone ont aussi eu la visite du parolier et metteur en scène Marc Desjardins, qui leur a parlé de la décennie 1970 et de l'industrie du disque au Québec. De plus, la doctorante Marie-Claude Tremblay est venue présenter ses travaux portant sur le groupe québécois Loco Locass. Des activités fortement appréciées de la population étudiante : «Une conférence comme celle d'aujourd'hui nous oblige à faire des liens avec notre propre processus créateur, explique Philippe-Olivier Boulay Scott, étudiant au baccalauréat en études littéraires et culturelles. En rencontrant un artiste, on a la chance de voir toutes les étapes et tous les mécanismes de création qu'il applique, au lieu de voir uniquement le produit fini. C'est très enrichissant en termes de réflexions.»
Même son de cloche du côté de Valérie Rioux, elle aussi étudiante au Département des lettres et communications. Elle insiste cependant davantage sur l'aspect humain de ce type de rencontre : «À la base, rencontrer un artiste peut paraître intimidant : on a tendance à idéaliser ces gens qui font des carrières publiques, à leur donner du pouvoir. Or, en discutant franchement avec ces romanciers, ces scénaristes et ces auteurs, on se rend compte que ce sont avant tout des personnes humaines, qui sont passées par les mêmes réflexions que nous. Ceci nous permet de diminuer l'intensité de l'aura qu'on voit autour de leur tête et donc d'envisager notre propre réussite!» dit-elle.