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La Clinique d’orientation de la Faculté d’éducation

Parce que le travail, c’est aussi la vie

Le professeur Francis Milot-Lapointe, à gauche, et la coordonnatrice Cynthia Joyal, au centre, sont accompagnés des étudiantes Geneviève Rivard, Nicole Arifoulline et Marilou Charron et de l'étudiant Pierre-Luc Ouellette.
Le professeur Francis Milot-Lapointe, à gauche, et la coordonnatrice Cynthia Joyal, au centre, sont accompagnés des étudiantes Geneviève Rivard, Nicole Arifoulline et Marilou Charron et de l'étudiant Pierre-Luc Ouellette.
Photo : Michel Caron - UdeS

Dans une vie humaine, le travail tient une place immense. Le marché de l’emploi, lui, est en constante mutation. Dans ce contexte déroutant, comment faire les bons choix? Plus pertinents que jamais, les services offerts par les ressources étudiantes à la Clinique d’orientation de la Faculté d’éducation permettent d’y voir plus clair.

La clientèle que desservent les personnes étudiantes au baccalauréat et à la maîtrise en orientation ne vient pas à la Clinique d’orientation pour répondre à des questions ponctuelles. Loin de là. Quand on entre dans cette clinique laboratoire, c’est pour y faire un véritable processus d’orientation, pendant 4 à 8 rencontres, une démarche rigoureuse où les besoins d’orientation de la clientèle sont arrimés aux exigences et besoins de formation des personnes étudiantes.

« C'est tout sauf une simple consultation, justement », soutient Cynthia Joyal, la coordonnatrice académique de la formation pratique au Département d’orientation professionnelle. C’est elle qui planifie un jumelage précis pour que la Clinique puisse donner le bon service à chaque client ou cliente et que l’expérience d’apprentissage soit pertinente pour chaque personne étudiante en regard de son parcours et de ses objectifs de formation universitaire. Une impressionnante logistique, qui tient aussi compte des exigences de l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec et du règlement des études de l’UdeS.

Trouver sa place sur le marché du travail et dans la société

Le professeur Eddy Supeno
Le professeur Eddy Supeno
Photo : Michel Caron - UdeS

Mais à quoi servent le conseiller et la conseillère en orientation actuellement alors que, partout, on s’arrache la main-d’œuvre? « À aider la personne tout au long de sa vie à trouver sa place sur le marché de travail et dans la société. L’aider vraiment dans son épanouissement professionnel et aussi personnel », nous répond Eddy Supeno, professeur responsable du programme de maîtrise en orientation et de la Clinique d’orientation.

On passe beaucoup de temps à travailler dans la vie… Si quelqu’un est bien au travail, ça aura des incidences positives sur le reste de sa vie, comme citoyen, comme conjoint, comme ami, comme parent, etc.

Professeur Eddy Supeno

Cynthia Joyal explique le contexte de plein emploi n’exclut pas le recours à de l’aide en orientation. « Les gens saisissent des opportunités qui se présentent sans trop se questionner sur le fond, sur les enjeux relatifs à la carrière. »

Cynthia Joyal, coordonnatrice de la Clinique d'orientation
Cynthia Joyal, coordonnatrice de la Clinique d'orientation
Photo : Michel Caron - UdeS

La multitude de choix qui s'offrent, c'est aussi très anxiogène. Quand il n’y a pas de choix, ça ne génère pas d’anxiété de faire le mauvais choix.

Cynthia Joyal, coordonnatrice de la Clinique d’orientation

Une expérience terrain valorisante

« C’est le plus beau métier du monde parce qu'il touche à tous les métiers et qu’on accompagne les gens à se développer dans la carrière qui occupe la plus grande partie de leur vie », tranche Cynthia Joyal. Les personnes étudiantes rencontrées ont elles aussi ce sentiment au sortir de leur expérience à la Clinique.

Pierre-Luc Ouellette, étudiant à la maîtrise en orientation
Pierre-Luc Ouellette, étudiant à la maîtrise en orientation
Photo : Michel Caron - UdeS

C’est très gratifiant. T’as l’impression d’être un acteur de changement pour une personne qui a une réelle souffrance, qui a vécu une réelle problématique dans sa vie.

Pierre-Luc Ouellette, étudiant à la maîtrise en orientation

Marilou Charron, étudiante à la maîtrise en orientation
Marilou Charron, étudiante à la maîtrise en orientation
Photo : Michel Caron - UdeS

La Clinique est aussi le lieu qui permet de trouver sa voie comme personne professionnelle en orientation, comme pour Marilou Charron, qui a constaté que son intérêt allait au-delà du counseling individuel. « Je suis plus intéressée par le milieu organisationnel, la gestion des ressources humaines, l’amélioration du bien-être des personnes dans les milieux de travail. »

D'ailleurs, si la pandémie a eu des effets sur notre santé mentale, pour certaines personnes, elle a été l’occasion de mesurer les effets du travail sur leur santé. « La pandémie a remis au centre l'importance d'être bien au travail pour avoir une vie heureuse et saine, alors qu’avant, les gens étaient plutôt portés à se réaliser ailleurs si ce n’était pas possible au travail », fait remarquer le professeur Eddy Supeno.

La santé mentale au cœur des activités d’orientation

« Notre clientèle à la Clinique a toujours voulu être heureuse en emploi, mais ce désir a augmenté depuis la pandémie », constate le professeur Francis Milot-Lapointe, qui mène avec son collègue Yann Le Corff une étude longitudinale sur les effets du counseling de carrière sur la santé mentale. Avec leur équipe d’étudiantes et d’étudiants aux cycles supérieurs, ils mesurent les bénéfices à long terme des interventions qui sont réalisées à la Clinique.

Le professeur Francis Milot-Lapointe
Le professeur Francis Milot-Lapointe
Photo : Michel Caron - UdeS

Avant la pandémie, on parlait de 50 à 60 % des clients qui présentaient un seuil de détresse psychologique dénotant une souffrance cliniquement significative. Durant la pandémie, c’est passé à environ 80 %.

Professeur Francis Milot-Lapointe

Or, autant au premier cycle qu’au deuxième cycle, les problématiques de santé mentale sont au programme des formations en orientation, et les personnes étudiantes sont en mesure d’y faire face. Les conseillers et conseillères en orientation sont d’ailleurs reconnus officiellement comme des professionnels de la santé mentale et des relations humaines.

Après une maîtrise en orientation, Nicole Arifoulline poursuit des recherches en counseling et développement de carrière dans le cadre de son doctorat en éducation. Pour elle, la relation d’aide va de soi dans cette profession. « Après mon bac en psychologie, je cherchais à m’orienter en relation d’aide, et j’ai découvert que je pouvais jouer ce rôle en étant conseillère d’orientation. »

Un encadrement rigoureux collé sur des pratiques diversifiées

Mais, à la Clinique, comment s’assurer que la personne étudiante ne va pas accompagner son client ou sa cliente vers une mauvaise route, considérant qu'elle est en formation?

Nicole Arifoulline, doctorante en éducation
Nicole Arifoulline, doctorante en éducation
Photo : Michel Caron - UdeS

En fait, pour pouvoir exercer cette activité, même en contexte de formation initiale, les personnes étudiantes doivent être toujours sous la supervision de membres de l’Ordre des conseillers et conseillères d'orientation du Québec, en plus d’être encadrées par le personnel enseignant et leurs pairs avec qui elles doivent partager leurs études de cas. Les entrevues sont filmées et enregistrées – le tout est hautement confidentiel, rassurons-nous – et l’ensemble du processus est analysé autant pour les besoins d’apprentissage et de rétroaction, pour protéger la clientèle, que pour s'assurer que les interventions satisfont les standards professionnels attendus.

En fait, au Département d’orientation professionnelle, il n’y a pas de cloison entre les activités de la Clinique, les activités pédagogiques et la recherche. Tout est intimement relié.

C’est un beau milieu d’échanges, de codéveloppement. On est des conseillers entre nous!

Nicole Arifoulline, doctorante

Et ce soutien entre pairs, ce réseautage, cette interdisciplinarité, les étudiantes et étudiants souhaitent le reproduire dans leur future carrière au sein des différents milieux de pratique.

Quant aux membres de l’Ordre qui supervisent les consultations, ils proviennent de partout au Québec, ce qui permet une diversité de techniques d'intervention et d'expériences, de populations, de problématiques et de perspectives.

Des effets bénéfiques sur la vie

La Clinique est un terrain fertile pour la recherche visant à comprendre et à améliorer la pratique. La doctorante Geneviève Rivard utilise les données des activités de la Clinique dans ses recherches sur le counseling et le développement de carrière.

Geneviève Rivard, doctorante en éducation
Geneviève Rivard, doctorante en éducation
Photo : Michel Caron - UdeS

« On travaille avec du vrai monde. On voit une clientèle assez variée à la Clinique. Quand on poursuit ensuite en recherche, on a toujours ce souci que nos données représentent ce qui se passe vraiment dans la pratique. Et c’est le cas. »

Pour le professeur Milot-Lapointe, il ne fait pas de doute que les bénéfices des interventions à la Clinique sont réels. Les recherches de son équipe le confirment. « Les interventions de nos personnes étudiantes ont eu des effets très positifs sur le cheminement de carrière des personnes au cours des trois dernières années. Elles ont pris des décisions de carrière – comme une inscription dans un programme collégial ou universitaire, un changement d’emploi – qui ont entraîné dans les mois suivants une augmentation substantielle de leur niveau de satisfaction dans leurs études ou dans leur travail. »

Les impacts vont encore plus loin puisque les personnes sondées voient augmenter leur niveau de satisfaction de vie et diminuer leur niveau d’anxiété.

Ce n’est souvent pas immédiatement après la démarche que les résultats sont aussi tangibles, mais plutôt 6 mois, un an plus tard. D’où l’importance d’une recherche longitudinale qui serait difficile sans le cadre universitaire de la Clinique.


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