Premier événement du genre au Campus de Longueuil
Des projets pour améliorer la gestion en sciences infirmières
Prévenir des anomalies posturales chez les bébés prématurés. Mieux prendre en charge les cas d’arrêt cardiorespiratoire qui nécessitent une alerte «code bleu». Prévenir des plaies de pression. Développer un guide de poche pour les infirmières qui traitent une clientèle présentant des problèmes de santé mentale. Voilà quelques-uns des 18 projets qui ont été présentés au public au Campus de Longueuil par quelque 85 finissantes et finissants du programme de baccalauréat en sciences infirmières. Cette journée a constitué la toute première activité de présentation des projets de gestion en sciences infirmières à Longueuil.
Projets innovateurs
La plupart des participantes et participants sont déjà familiers avec le réseau de la santé, puisque plusieurs y travaillent actuellement. Dans le cadre du cours, les membres des équipes avaient pour mandat de se pencher sur une problématique de gestion en milieu clinique. Leur objectif principal : planifier un réel projet en partenariat avec les milieux cliniques, organiser les ressources nécessaires, diriger la réalisation du projet et contrôler sa mise en œuvre. Les présentations, très variées, s’accompagnaient d’affiches scientifiques.
Tel que l’a mentionné Ginette D. Brunelle, vice-présidente de l’Ordre régional des infirmières et infirmiers de la Montérégie : «Tout au long de la visite, je me disais que si les étudiantes pouvaient poursuivre leur démarche dans un cours subséquent, appliquer leur modèle et récolter des résultats, ce serait, pour certaines, des super projets pour le concours Innovation 3M.» Ce concours organisé conjointement avec l’Ordre récompense les projets cliniques innovants en soins infirmiers.
Aider les parents de bébés prématurés
La plagiocéphalie chez les prématurés : un problème de tête, tel était le titre de l’un des projets présentés lors de la journée. Les initiatrices se sont intéressées aux problématiques qui découlent de mauvaises postures chez les bébés prématurés et qui naissent entre 24 et 36 semaines de grossesse. Il s’agit d’une préoccupation pressante du milieu.
Mettant à profit les ressources du milieu clinique, les étudiantes ont doté les infirmières en néonatalogie d’un outil de formation, en plus d’outiller les parents en vue de leur retour à la maison. En travaillant de concert avec des néonatalogistes, ergothérapeutes, physiothérapeutes et infirmières, les étudiantes ont élaboré un document de formation avec des photos explicatives.
Le savoir-faire et la disponibilité des étudiants à travailler à la recherche de renseignements et de recommandations a permis de préciser et d’accélérer un processus d’amélioration des soins. Pour valider la démarche, un processus d’audit formel a été développé par les étudiantes et adopté par le comité interdisciplinaire. La formation, qui sera offerte sous peu, fera ainsi l’objet d’une évaluation.
Karine Lahiton, l’une des étudiantes, estime que le projet auquel elle a contribué lui permet de profiter d’une plus grande reconnaissance de ses pairs : «Déjà, mon engagement et ma crédibilité dans mon milieu de travail se sont grandement accrus depuis mon entrée à l’Université. Ce projet a été une opportunité de démontrer mon savoir-faire et de participer plus activement aux activités de développement de mon unité… Le regard de mes supérieurs sur mon potentiel a changé, de nouvelles portes s’ouvrent et je suis prête.»
Trousse de suivi pour le diabète
Un autre exemple d’innovation initiée par les étudiantes concerne la création d’une trousse aidant les infirmières à assurer le suivi de patients diabétiques. Les infirmières qui assurent le suivi à domicile de cette clientèle dans certains CSSS ne disposent pas encore d’outils complets, à jour et standardisés. En s’inspirant d’une démarche de suivi de la maladie pulmonaire obstructive chronique appréciée par les infirmières du milieu, les étudiantes et étudiants ont élaboré une trousse de suivi du diabète.
Elles ont réuni de l’information de base sur le diabète, proposé une liste des liens Internet pour la formation continue, établi des outils d’évaluation des besoins d’enseignement aux patients et des grilles de notes standardisés permettant un suivi efficace et complet. L’implantation de cette trousse est dorénavant en cours dans plusieurs milieux.
Arrimer la formation et le parcours clinique
Pour Caroline Bois, professeure à l’École des sciences infirmières, le succès de l’événement montre que la formation offerte par l’UdeS répond bien aux besoins du réseau de la santé. «Le projet de gestion est un bel arrimage entre les milieux cliniques et le parcours universitaire des étudiantes et étudiants afin qu’ils exercent un leadership en soins infirmiers selon un processus systémique de gestion», explique-t-elle.
L’espace foyer, spécialement aménagé pour l’occasion, convenait parfaitement à la forme qu’a prise cette présentation et a permis aux visiteurs de bien visualiser les panneaux, de circuler parmi les kiosques et de participer au vote pour la qualité de la démarche et la présentation visuelle et verbale des différents projets.
L’activité a attiré une centaine de personnes, dont des professionnels de plusieurs CSSS et centres hospitaliers de la Montérégie.