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La rectrice invitée par la Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud

«Redevenons fiers de notre système d’éducation!» — Luce Samoisette

Luce Samoisette, rectrice de l'Université de Sherbrooke
Luce Samoisette, rectrice de l'Université de Sherbrooke
Photo : Michel Caron

«Depuis mon entrée en fonction, je me suis donné, parmi d’autres missions, celle de promouvoir l’éducation. Vous me direz que personne n’est contre l’éducation. Moi je veux davantage, je veux vraiment la promouvoir, la faire avancer, en faire la priorité.» Prenant la parole à l’invitation de la Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud, la rectrice Luce Samoisette a appelé les gens d’affaires à partager cette mission. Parmi les 170 convives se trouvaient également la mairesse de Longueuil, Caroline St-Hilaire, et le maire de Boucherville, Jean Martel. Des représentants de cinq cégeps et de trois universités, de l’hôpital Charles-LeMoyne et de l’organisme Développement économique Longueuil étaient aussi présents. Face à un auditoire très attentif, la rectrice a saisi «une belle occasion de parler du rôle prépondérant que doit jouer l’éducation dans le développement de notre société».

Plaidoyer pour l’éducation

Soulignant les enjeux économiques, démographiques et sociaux auxquels le Québec est actuellement confronté, la rectrice a fait part d’une très grande préoccupation qui l’habite. Elle a relevé la position très peu enviable du Québec et du Canada quant à la faible proportion de diplômés universitaires. Elle a aussi plaidé la nécessité de lutter contre le décrochage scolaire. «Chaque jeune qui décroche est une perte pour toute la société. Regardez autour de vous et traquez ce fléau de notre système d’éducation. (…) C’est de notre avenir collectif qu’il s’agit, du nôtre et de celui de nos enfants. (…) L’éducation est le plus formidable moyen dont une société peut disposer pour faire avancer ses membres, et c’est pourquoi je vous demande d’en devenir les ardents défenseurs», a-t-elle déclaré.

La rectrice a rappelé que les universités contribuent au progrès de la société. Elle souhaite que ce message soit davantage entendu dans l’espace public.

«Je voudrais que vous m’aidiez à défendre un point de vue bien simple : les universités sont le levier de développement le plus efficace parce qu’elles forment des personnes par l’enseignement et par la recherche. Les universités forment des personnes qui font que la société se développe et qui la remettent en question pour la faire évoluer. C’est aussi simple que cela. Pour continuer notre travail, nous avons besoin que la société comprenne la valeur de notre contribution.»

Luce Samoisette a poursuivi en rappelant l’héritage de la Révolution tranquille, laquelle «en 50 ans a réussi à propulser le Québec à l’avant-plan dans plusieurs domaines. Cette étape de notre développement collectif a été alimentée par l’éducation. Le travail n’est pas terminé, il faut continuer».

Des pistes pour continuer

Luce Samoisette a proposé une série de pistes afin de matérialiser cette volonté de continuer. Elle a notamment proposé d’accroître l’accessibilité aux études collégiales et universitaires; prôné le perfectionnement des travailleurs tout au long de leur carrière; et soutenu que la recherche contribue à la formation.

La rectrice a également réclamé que les universités québécoises reçoivent un apport de ressources humaines, matérielles et financières leur permettant de concurrencer les meilleures pour que leurs diplômés puissent aussi concurrencer les meilleurs.

Elle a aussi proposé que le milieu de l’éducation crée des liens avec les entreprises, les communautés et les autres ordres d’enseignement pour assurer la pertinence de l’offre de service. La rectrice souhaite donner à la science la place qui lui revient dans une société moderne.

Enfin, il faut «faire en sorte que de plus en plus de personnes atteignent le plus grand objectif de la formation universitaire : apprendre à apprendre. Ainsi, nous pourrons nous inscrire dans la grande mouvance mondiale qui, de plus en plus, permet la reconnaissance, la prospérité et l’autonomie».

Contribuer à développer la Rive-Sud

Lyne Bouchard, vice-rectrice au Campus de Longueuil, la rectrice Luce Samoisette et Lise Caza, vice-présidente de la Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud
Lyne Bouchard, vice-rectrice au Campus de Longueuil, la rectrice Luce Samoisette et Lise Caza, vice-présidente de la Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud
Photo : Michel Caron

C’est Lyne Bouchard, vice-rectrice au Campus de Longueuil, qui a présenté Luce Samoisette aux membres de la Chambre de commerce, avant que cette dernière ne prenne la parole. La rectrice a brossé un tableau de l’Université de Sherbrooke, ainsi que de son importance stratégique pour la Montérégie. À preuve, la rectrice a honoré son engagement à doter l’Université d’une équipe de direction comprenant une vice-rectrice dont le lieu de travail permanent est le Campus de Longueuil et la responsabilité principale est de diriger ce campus.

L’UdeS regroupe déjà 55 % des étudiantes et étudiants universitaires de cette région, a relevé la rectrice. «Soyons clairs! a-t-elle rappelé. Nous avons répondu à la demande de la région et nous sommes venus en Montérégie pour offrir des formations originales, pour mener des activités de recherche de haut calibre et pour participer à des partenariats innovateurs, mettant à contribution l’ensemble de nos facultés. Nous avons bien commencé, et nous avons la ferme intention de poursuivre, avec vous, le travail amorcé.»

Le Campus de Longueuil compte sur des professeures et professeurs avant-gardistes dans des domaines tels l’économie, la toxicomanie ou les sciences infirmières, a signalé la rectrice. Par ailleurs, l’étroite collaboration entre l’UdeS et l’Hôpital Charles-LeMoyne permet également de développer divers secteurs de recherche. «Bientôt, le département de recherche de l’hôpital occupera un étage et demi de notre nouvel édifice», a ajouté la rectrice.

Au niveau de la recherche appliquée, une entente de trois ans a été signée avec plusieurs organismes en vue de développer l’innovation dans le grand Longueuil.

La rectrice a également rappelé que l’UdeS souhaite travailler en partenariat avec les institutions de l’agglomération montréalaise. «Nous voulons que le Campus de Longueuil soit ouvert sur la société et sur le monde, a-t-elle dit. Nous souhaitons qu’il devienne un lieu de synergie entre les universités québécoises et que cette synergie se fasse au bénéfice de la Montérégie, de la Communauté métropolitaine de Montréal et de l’ensemble du Québec. Dans cette optique, nous avons d’ailleurs invité d’autres universités à se joindre à nous, et certaines ont déjà manifesté de l’intérêt.»

Au terme de l’allocution de la rectrice, Lise Caza, vice-présidente de la Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud, a salué la nomination de Luce Samoisette. Elle a affirmé que cette dernière était une inspiration pour les femmes, ce qui a suscité des applaudissements nourris de l’assistance.