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Série de conférences du professeur Messaoud Abda

Les multiples facettes de la criminalité financière

Messaoud Abda, professeur au Département de finance de la Faculté d’administration
Messaoud Abda, professeur au Département de finance de la Faculté d’administration
Photo : Michel Caron

La direction de la Faculté d’administration de l’Université de Sherbrooke avait vu juste lors du lancement, en 2007, de son diplôme de 2e cycle en lutte contre la criminalité financière. La notoriété du programme gagne du terrain. Le professeur en finance Messaoud Abda, responsable du volet académique de ce diplôme, est aujourd’hui sollicité sur différentes tribunes pour donner son point de vue en tant que professeur, mais aussi comme spécialiste en matière de criminalité financière.

«La Faculté d’administration n’a pas attendu que les médias traitent de la criminalité financière pour lancer le programme, mentionne Messaoud Abda. L’initiative est venue d’une lecture du marché et des besoins de formation. Notre approche proactive s’est confirmée sur le marché.»

Le professeur Abda donnera pas moins de trois conférences ciblées dans les prochains mois à des publics aussi différents que les crimes eux-mêmes. «Un crime financier va toujours toucher au minimum deux à trois domaines, explique-t-il, soit la finance corporative ou la finance de marché (valeurs mobilières), l’immobilier, la comptabilité, la fiscalité, le droit (civil, administratif), l’éthique ou les technologies de l’information.»

La première conférence, La criminalité financière au Québec, sera offerte le 14 avril au Campus de Longueuil dans le cadre d’une table ronde organisée par l’ACTIF, une coopérative en animation et en formation financière du Québec. L’ACTIF regroupe tous les investisseurs qui souhaitent améliorer leurs techniques de négociation et leurs méthodes d’investissement par l’entraide et le partage de connaissances. Ce partenaire du Département de finance de la Faculté d’administration organise pour une première fois une table ronde sur la thématique de la criminalité financière.

«Je vais partager la table des panélistes avec le professeur Simon Roy, de la Faculté de droit, qui est un partenaire de notre programme, indique Messaoud Abda. Le public attendu devrait être autant l’expert que le citoyen normal qui veut savoir comment se prémunir contre les menaces de la criminalité financière.»

La seconde conférence, Les nouvelles tendances en matière de fraude avec les cartes de paiement, se déroulera le 11 mai, toujours au Campus de Longueuil. Cette fois-ci, l’événement d’une journée est sous la responsabilité de l’Association internationale des enquêteurs des crimes financiers de l’Est du Canada et de l’Association Interac qui regroupe toutes les banques canadiennes.

«La criminalité financière est un domaine multidisciplinaire, indique le professeur. Nous revendiquons l’aspect académique, alors que l’aspect pratique du terrain provient de nos partenaires comme l’AMF, la SQ ou la GRC, le ministère de la Justice ou Revenu Québec.» Pour l’occasion, cette journée est réservée à une clientèle triée sur le volet.

Devant les innombrables possibilités de mieux s’informer, les compagnies sont-elles mieux organisées qu’auparavant en regard des risques encourus par la fraude financière? «Elles sont plus conscientes, mais pas mieux organisées, affirme le professeur. La difficulté dans la gestion du risque de fraude est d’abord d’admettre l’exposition à la fraude, ce qui est très difficile pour les gestionnaires.»

Enfin, la troisième conférence de Messaoud Abda, qui a pour titre Gestion du risque d’éthique : comment éviter d’être au centre d’un scandale, se déroulera le 1er juin à l’hôtel Omni Mont-Royal à Montréal. À la suite d’une invitation de l’Institut canadien, cette conférence se tiendra dans le cadre d’un important colloque de deux jours ayant pour thème Meilleures pratiques de gestion financière au sein du secteur public et parapublic. Cette nouvelle tribune sera offerte devant les gestionnaires de fonds publics pour le secteur public et parapublic. Une clientèle de choix pour un programme qui recrute ses participants dans divers secteurs, dont celui de l’économie. «Bien évidemment mon objectif en tant que professeur et comme professionnel en criminalité financière reste le même : former le public mais aussi faire rayonner l’UdeS à chaque occasion», ajoute Messaoud Abda.

Selon le professeur en finance, ce qui fait la force de cette formation de 2e cycle unique au Québec, «c’est l’approche intégrée de la formation avec des disciplines comme le droit, la fiscalité, la cybercriminalité, la finance, l’éthique, la gestion du dossier de la preuve, la criminalité organisée et la juricomptabilité, ceci sans oublier l’approche d’enseignement pratique des compétences, basée sur des cas réels».

Bien évidemment, le diplôme de 2e cycle en lutte contre la criminalité financière a tout pour plaire, mais son responsable Messaoud Abda rappelle : «Il faut travailler pour que le programme demeure crédible et pertinent tout en poursuivant notamment notre premier objectif : former et informer le public quant aux dangers de la criminalité financière.»