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Nouvelle publication | Stéphanie Bernier et Pierre Hébert

La correspondance entre Louis Dantin et la « jeunesse littéraire » des années 1930

Stéphanie Bernier et Pierre Hébert, La correspondance entre Louis Dantin et la « jeunesse littéraire » des années 1930, Presses de l'Université Laval, Québec, 2022, 560 p.
Stéphanie Bernier et Pierre Hébert, La correspondance entre Louis Dantin et la « jeunesse littéraire » des années 1930, Presses de l'Université Laval, Québec, 2022, 560 p.

Chronique épistolaire des années 1930 totalisant 318 lettres échelonnées entre 1927 et 1941, la présente édition se divise en deux parties : la première livre deux correspondances qui nous situent au cœur de l’édition littéraire et de la critique au tournant des années 1930; la seconde comprend la correspondance de cinq des sept membres du groupe des « Individualistes » avec Louis Dantin.

Un nouveau pan de l’extraordinaire correspondance du critique et écrivain Louis Dantin est désormais mis au grand jour grâce à ce deuxième tome rassemblant plus de 300 lettres, pour la plupart inédites, échangées avec la « jeunesse littéraire » des années 1930. Ces sept correspondances livrent un tableau saisissant de ce qu’il est convenu d’appeler la « première modernité littéraire » au Québec par le regard de ceux et celles qui la façonnèrent : la nouvelle garde d’écrivains, d’écrivaines et d’éditeurs, et leur aîné.

Ces correspondances dévoilent les arcanes d’un groupe étroitement lié par l’amitié littéraire, qu’Alfred DesRochers a appelé les « Individualistes de 1925 », tous nés autour de 1900 : Jovette Bernier, Robert Choquette, Alice Lemieux, Simone Routier et Éva Senécal. Elles sont précédées des lettres de deux grands acteurs de l’édition et de la critique du temps : Albert Lévesque et Albert Pelletier.

Véritable chronique des années 1930, ces lettres donnent la parole aux acteurs et actrices incontournables du renouveau littéraire qui s’amorce alors, attestant entre autres de l’accession souvent périlleuse des femmes à l’écriture, de leurs luttes pour l’émancipation littéraire. De plus, elles témoignent du rôle stratégique d’Albert Lévesque comme principal éditeur littéraire, et d’Albert Pelletier comme critique incisif, souvent craint. Au centre de ce réseau, la figure de Louis Dantin se pose comme mentor, dont la « critique intime » a constitué un encouragement décisif pour cette jeune troupe, comme le lui confie Alice Lemieux : « J’ai dit si souvent, en France comme ici, que Dantin était notre seul critique. Les autres me coupaient les ailes […]. »

À propos de l'autrice et de l'auteur

Stéphanie Bernier est professeure de littérature québécoise à l’Université de Montréal et membre du Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises (CRILCQ). Diplômée de l'Université de Sherbrooke, collaboratrice de la première heure du projet d’édition de la correspondance de Louis Dantin, elle a participé à la réalisation du premier tome et signé plusieurs articles sur le sujet. Ses recherches portent sur les archives d’écrivaines et d’écrivains dans la perspective du mentorat littéraire.

Pierre Hébert est professeur émérite à l’Université de Sherbrooke. Il a publié, seul et en collaboration, des ouvrages sur Lionel Groulx, Jacques Poulin, La Gazette littéraire de Fleury Mesplet, entre autres; il est aussi auteur ou coauteur de cinq livres sur la censure, dont le Dictionnaire de la censure au Québec (littérature et cinéma), avec Yves Lever et Kenneth Landry. Il dirige une équipe interuniversitaire qui prépare en quatre tomes l’édition annotée de la correspondance de Louis Dantin. Il a fait paraître en 2020, avec Bernard Andrès et la collaboration d’Alex Gagnon, l’Atlas de la littérature québécoise (Fides) et, en 2021, Vie(s) d’Eugène Seers/Louis Dantin, une biochronique littéraire (Presses de l’Université Laval).