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La laïcité où on ne la voit pas. Regards québécois et internationaux.

Campus de Longueuil | Salle des grandes portées (LI-2610)
9 et 10 juin 2023

Comité organisateur :

  • Pr David Koussens
  • Pr Sébastien Lebel-Grenier
  • Loïc Bizeul (coordination)

Ce colloque s’engage dans une démarche compréhensive qui vise à documenter et comprendre la pluralité des terrains de la laïcité québécoise à la lumière des recherches sur les expériences internationales. Le regard externe (international) permet ainsi de décloisonner les travaux sur la laïcité des seules questions de visibilité du religieux pour s’attacher à l’analyse de nombreux autres enjeux sociétaux. Il met en lumière d’importants enjeux de laïcité qui ne sont pourtant souvent pas perçus comme tels et qui constituent, au moins au Québec, de vrais impensés de la laïcité contemporaine. Ce faisant, le colloque contribue à mieux comprendre comment se décline le modèle de laïcité du Québec, que la Loi sur la laïcité de l’État définit comme l’articulation entre quatre principes fondamentaux (séparation des Églises et de l'État; neutralité de l'État; liberté de conscience et de religion; égalité) sur plusieurs enjeux sociétaux majeurs: avortement, aide médicale à mourir, handicap, mariage entre conjoints de même sexe, soins gynécologiques, liberté d'expression, entreprise privée, etc.

Au Québec, l’absence de formalisation du principe de laïcité dans une norme juridique jusqu’à l’adoption de la «Loi sur la laïcité de l’État» du 16 juin 2019 a longtemps alimenté le débat public, voire même la controverse. Mais elle a aussi contribué à l’avancée des connaissances sur les relations entre les Églises et l’État en sciences sociales et en sciences juridiques, car elle imposait de facto d’appréhender la laïcité dans sa dimension évolutive afin d’en retracer l’effectivité dans la régulation du religieux par l’État. Plusieurs études sociohistoriques (Gilles 2014) ou juridiques (Bernatchez et Boutouba 2013; Bosset 2014; Koussens 2013; Lampron 2012; Rousseau, 2021; Wœhrling 2008) du parcours de la laïcité au Québec ont ainsi permis d’identifier comment des «éléments de laïcité» (Milot, 2002) avaient progressivement émergé des modalités politiques et juridiques de régulation de la diversité religieuse.

S’appuyant sur le parcours historique de la laïcité québécoise, le rapport de la commission Bouchard-Taylor (2008) refusait d’ailleurs d’en proposer une conception substantiviste, mais en identifiait des «principes fondamentaux» : liberté de conscience et de religion; égalité morale des citoyens; séparation des Églises et de l’État; neutralité de l’État. Sur la base de ce rapport, des chercheuses et chercheurs québécois ont, tantôt discuté et critiqué les fondements normatifs et les modalités de mise en œuvre de ces «principes fondamentaux» dans la gouvernance politique (Baril et Lamonde 2013; Maclure et Taylor 2010; Rocher 2013; Weinstock 2014), tantôt proposé de nouveaux outils de compréhension de la laïcité à partir de modélisations idéal-typiques (Baubérot et Milot 2011; Milot 2008) qui ont ensuite permis de mettre en lumière la pluralité des aménagements laïques dans d’autres sociétés que le Québec, à l’instar de la France (Baubérot 2015; Koussens 2015; 2022), de l’Argentine (Mallimaci 2014) ou du Japon (Date 2014).

Depuis un peu plus d’une quinzaine d’années, la production universitaire sur la laïcité au Québec a ainsi été particulièrement abondante, alimentée par la récurrence de nombreux débats relatifs à la visibilité du religieux dans l’espace public, et a contribué à la compréhension des différents modèles de laïcité dans de nombreuses démocraties libérales.

Au-delà des enjeux de visibilité du religieux

Si les multiples controverses sur la visibilité des expressions du religieux dans l’espace public ont dynamisé le débat scientifique sur la laïcité, elles ont aussi eu tendance, au Québec comme ailleurs, à l’accaparer. Au Québec par exemple, outre les recherches sur la laïcité relatives au processus de déconfessionnalisation de l’école publique et aux contenus du curriculum, rares sont celles qui, au cours des quinze dernières années, se sont complètement émancipées de la thématique du symbole / vêtement religieux (foulard, kirpan, sous-turban sikh, crucifix) pour questionner plus largement les aménagements laïques. Et pourtant, les avantages fiscaux accordés aux organisations religieuses (Grenon, 2014), les règlementations municipales de zonage applicables aux édifices cultuels (Koussens et Dejean, 2013), le soutien financier au patrimoine religieux (Noppen et Morisset, 2005), la présence d’aumôniers et l’offre de services en soins spirituels dans les institutions publiques (Brandt, 2016; Mossière, 2020) etc. sont bien des enjeux de laïcité qui doivent être discutés et analysés comme tels.

Par ailleurs, la focale sur la visibilité du religieux ne favorise pas la prise en compte de nombreux textes législatifs qui contribuent à émanciper les normes civiles des normativités religieuses et qui donnent, par là-même, toute sa concrétude au principe de séparation des Églises et de l’État (Blancarte, 2022). C’est notamment le cas de plusieurs lois sociétales majeures, à l’instar des lois éthiques ou de celles qui ont modernisé le droit de la famille en mettant à distance la norme religieuse dans la régulation juridique et politique de la vie en société (Galand 2014; Gross et al. 2011; Leckey 2007; Tahon 2004; Théry 2011). Ces lois sont d’ailleurs très souvent combattues par des mouvements religieux, comme en a témoigné la forte mobilisation de «La manif pour tous» contre la redéfinition du mariage civil en France (Béraud et Portier, 2015), où l’engagement des évangéliques américains dans la lutte contre l’avortement (Gagné, 2022).

Dans ce contexte, les nouvelles pistes de recherche sur la laïcité sont nombreuses. De par la variété des débats et la diversité de celles et ceux qui y sont engagés, le Québec est un terrain remarquable d’observation des reconfigurations de la laïcité contemporaine.

Déplacer le regard

Partant de ces constats, ce colloque s’engage dans une démarche compréhensive qui vise à documenter et comprendre la pluralité des terrains de la laïcité québécoise à la lumière des recherches expériences internationales.

Le regard externe (international) contribue ainsi à décloisonner les travaux sur la laïcité des seules questions de visibilité du religieux pour s’attacher à l’analyse de nombreux autres enjeux sociétaux. Il met en lumière d’importantes questions de laïcité qui ne sont pourtant souvent pas perçues comme telles et qui constituent, au moins au Québec, de vrais impensés de la laïcité contemporaine. Ce faisant, il propose un nouveau regard sur les déclinaisons du modèle de laïcité au Québec - que la Loi sur la laïcité de l’État définit comme l’articulation entre les quatre principes fondamentaux énoncés plus haut - sur plusieurs enjeux sociétaux majeurs.

  • Clément Benelbaz, Université du Mont-Blanc
  • Jean-Louis Bianco (Ancien ministre/Observatoire de la laïcité, France)
  • Roberto Blancarte, Colegio de México
  • Louis-Léon Christians, Université catholique de Louvain, Chaire Droit et religion
  • Françoise Curtit, Université de Strasbourg/CNRS
  • Kiyonobu Date, Université de Tokyo, Groupe-Sociétés-Religions-Laïcités, GSRL/CNRS
  • Alessandro Ferrari, Université de Come, Insubria
  • Daniele Ferrari, Université de Sienne/Université de Strasbourg
  • Vincente Fortier, Université de Strasbourg/CNRS
  • Luc Grenon, Université de Sherbrooke, SoDRUS
  • Pierre Juston, Université de Toulouse 1 Capitole/Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité – A.D.M.D
  • David Koussens, Université de Sherbrooke, Chaire de recherche Droit, religion et laïcité/SoDRUS
  • Céline Lageot, Université de Poitiers
  • Bertrand Lavoie, Université de Sherbrooke, SoDRUS
  • Sébastien Lebel-Grenier, Université de Sherbrooke/SoDRUS
  • Hélène Lerouxel, Université Saint-Louis-Bruxelles
  • Marième N’Diaye, CNRS (Les Afriques dans le monde) – Sciences Po Bordeaux.
  • Claude Proeschel, Université de Loraine/Groupe-Sociétés-Religions-Laïcités, GSRL/CNRS
  • Jean-François Roberge (Ministre, Gouvernement du Québec)
  • Marie-Pierre Robert, Université de Sherbrooke, SoDRUS
  • Florence Rochefort, Groupe-Sociétés-Religions-Laïcités, GSRL/CNRS
  • Stéphanie Tremblay, UQAM, Centre de recherche interdisciplinaire sur la démocratie au Québec (CRIDAQ)

Vendredi 9 juin 2023
8 h 15 à 8 h 30

Accueil - café

8 h 30 à 9 h

Mot d’accueil et introduction – Autres regards sur la laïcité

Jean-Pierre Perreault, Vice-rectorat à la recherche et aux études supérieures, Université de Sherbrooke

David Koussens, Université de Sherbrooke, Chaire Droit, religion et laïcité/SoDRUS

Sébastien Lebel-Grenier, Université de Sherbrooke/SoDRUS

9 h à 10 h

CONFÉRENCE MAGISTRALE
 

La laïcité, les laïcités : le problème des arbres qui cachent la forêt

Roberto Blancarte, Colegio de México

On peut distinguer «la laïcité», comme concept analytique, et «les laïcités», telles qu’elles sont observables dans les différents contextes nationaux. Chacune de ces laïcités est enracinée dans sa propre culture, ancrée dans une trajectoire historique, politique et sociale qui lui est propre. On ne saurait ainsi limiter le regard sur «la laïcité» à l’analyse d’un seul contexte national. Celui-ci limiterait en effet l’analyse, ne permettant de distinguer qu’une multitude d’arbres de toutes espèces, sans observer plus largement la forêt dans toute sa complexité. Si quelques sociétés particulières ont choisi d’adopter un système d’organisation expressément qualifié de «laïque» pour répondre aux défis qui leur sont propres, il importe désormais de prendre un peu de hauteur pour une compréhension plus générale de ce qu’est «la laïcité». La laïcité où on ne la voit pas renvoie ainsi à la problématique des arbres qui cachent la forêt. Il faut donc revenir (une fois de plus) sur la raison historique et le noyau conceptuel de ce phénomène social appelé «laïcité» et interroger son lien éventuel (si ce lien existe encore et dans quelle mesure) avec ce que l’on appelle la «religion» pour mieux regarder les laïcités et la laïcité cachée. Peut-être de cette manière pourrons-nous enfin découvrir la forêt qui se cache derrière ces arbres.

10 h à 10 h 30

Pause - café

PARTIE 1 – LAÏCISATION DU DROIT
Session 1. Laïcité et personne humaine
10 h 30 à 12 h

La dignité humaine comme fondement de la laïcité : l’exemple canadien

Marie-Pierre Robert, Université de Sherbrooke, SoDRUS

Cette communication vise à analyser les liens entre dignité et laïcité. Elle propose de voir en la dignité humaine le fondement de la laïcité. Depuis la Déclaration universelle des droits de l’homme (1948), la dignité est considérée comme la valeur qui fonde les droits et libertés, dont le droit à l’égalité et la liberté de religion. La Cour suprême a interprété cette dernière liberté comme impliquant une exigence de neutralité religieuse de l’État qui, à son tour, nécessite une séparation de l’Église et de l’État. Ainsi, les différents principes sous-jacents à la laïcité sont autant de piliers qui s’appuient sur la dignité humaine, à différents niveaux dans l’édifice que constitue la laïcité. Ayant en tête cette construction, nous allons analyser l’utilisation du concept de dignité humaine à deux titres, 1) en s’appuyant sur la liberté et l’autonomie de la personne et 2) d’une manière qui limite cette liberté. Pour ce faire, nous allons notamment cibler l’aide médicale à mourir, ainsi que la criminalisation de l’avortement et de la polygamie. Nous conclurons que la dignité est une base fragile pour restreindre la liberté individuelle, même si elle peut limiter celle de l’État.

Le droit à l’avortement en France, quelle laïcisation du corps des femmes?

Florence Rochefort, Groupe-Sociétés-Religions-Laïcités, GSRL/CNRS

Le droit à l’avortement en France relève-t-il de la laïcisation et en l’occurrence de la laïcisation du corps des femmes? Cette question est peu explorée du point de vue de l’histoire des laïcités. Combattu par l’Église catholique mais aussi par des populationnistes laïques, le recours à l’avortement a dû s’imposer via les luttes féministes face à des oppositions diverses. Il a été obtenu sous conditions au nom des inégalités sociales et de la santé publique révélant une forme de «pacte laïque» et de «pacte de genre» évoluant plus récemment. Il s’agit cependant d’une laïcisation qui ne se revendique pas systématiquement de la laïcité, mais qui pourtant contribue à étendre le contenu d’une idéologie laïque libérale encore en butte à l’hostilité des opposants notamment catholiques et évangéliques et de réseaux d’extrême droite. À travers une démarche sociohistorique des années 1970 à nos jours, on s’attachera à saisir les formes d’engagement et les argumentaires mis en avant par les partisan.es et les opposant.es à l’avortement pour saisir les principales caractéristiques de cette laïcisation des mœurs.

La légalisation de l’aide active à mourir en France, un exemple du long (et parfois difficile) processus de laïcisation du droit

Pierre Juston, Université de Toulouse 1 Capitole/Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité – A.D.M.D

A priori, les deux questions juridiques de la légalisation d’une aide active à mourir et du principe de laïcité sont bien distinctes. Cependant, à y regarder de plus près, la première est sans nul doute très liée à la seconde. En effet, même pris stricto censu, le principe de laïcité se décompose classiquement en trois ou quatre éléments, selon les auteurs. Le principal d’entre eux fait logiquement découler tous les autres : la reconnaissance normative de la liberté de conscience. «Droit de papier» pourraient écrire certains à propos de cette liberté dont la nature duale en fait pourtant sur le plan philosophico-juridique la matrice même des droits et libertés des démocraties libérales en même temps qu’une liberté très concrète dans le champ purement juridique. La notion de liberté de conscience est au cœur de nombreuses questions contemporaines souvent qualifiées sur le plan sociopolitique de «sociétales». En réalité, les nombreuses et diverses problématiques juridiques que pose la légalisation de l’aide active à mourir illustrent parfaitement ce que de nombreux auteurs qualifient volontiers de «processus de laïcisation du droit».

12 h à 13 h

Lunch

Session 2. Laïcité et minorités sexuelles et de genre
13 h à 14 h

Droit de la famille, droit à l’avortement : les débats sur l’égalité des sexes comme mise à l’épreuve du concept de laïcité au Sénégal

Marième N’Diaye, CNRS (Les Afriques dans le monde) – Sciences Po Bordeaux.

Au Sénégal, le code de la famille (1973) a fait l’objet de débats clivants au moment de son adoption et continue de nourrir la controverse, principalement en raison de la vive opposition qu’il suscite chez les organisations religieuses islamiques. En effet, en mettant fin au double pluralisme de juridiction (suppression des tribunaux islamiques) et de législation (un droit unique pour tous), le code de la famille fait de la «coutume wolof islamisée» l’exception au droit commun et tend théoriquement vers une progressive sécularisation du droit. La question de la définition de la laïcité dans le contexte sénégalais se retrouve ainsi au cœur des débats. Si la Constitution dispose que le Sénégal est une République «laïque, démocratique et sociale» (art.1er), aucun autre texte ne vient préciser le sens et les implications de ce cadre légal. La laïcité sénégalaise est donc marquée par une forte ambiguïté qui se retrouve aussi bien dans la pratique du droit (avec une norme islamique de facto centrale dans la jurisprudence) que dans l’(in)action publique (aucune réforme de la loi en faveur d’une plus grande égalité des sexes n’a été adoptée). Les débats plus récents sur une éventuelle dépénalisation de l’avortement en cas de viol et d’inceste offrent un nouvel exemple de mise à l’épreuve de la laïcité et des définitions et investissements concurrents dont elle fait l’objet dans l’espace public.

La reconnaissance juridique des unions de même sexe dans la construction progressive de la laïcité italienne

Daniele Ferrari, Université de Sienne/Université de Strasbourg

Cette contribution propose d’approfondir les liens entre le phénomène  religieux  et  les  droits  des conjoints de même sexe comme enjeu de la laïcité italienne entre 1974 et l’approbation de la loi sur les unions civiles n° 76 en 2016. Le cas italien semble présenter un intérêt particulier. Les relations entre les acteurs religieux, les associations LGBT et les institutions de l'État ont été exprimées, en effet, dans le cadre juridique d'une laïcité absente jusqu’en 1989 et à partir de l’arrêt n° 203 de 1989 d’une laïcité formalisée par la Cour Constitutionnelle comme un principe suprême non indifférent au phénomène religieux, fondé sur le concordat  avec  l'Église  catholique,  les  accords  avec  les  autres cultes et la liberté religieuse. Avant et après 1989, l'innovation ou la préservation du modèle juridique de la sexualité binaire inspirée par le sacrement du mariage sont ressorties dans la conversation entre différents acteurs religieux (qui ont pris position en faveur ou contre la reconnaissance des droits des couples de même sexe), l’État et les associations  LGBT. Partant de ces constats, dans notre contribution, les multiples débats sur les unions de même sexe deviennent alors des pistes de réflexion pour interroger la construction  du principe  de  laïcité  sur  le  terrain  de  la  redéfinition  du  droit  de  la famille avant et après sa formalisation par la Cour Constitutionnelle.

14 h à 14 h 30

Pause-café

Session 3. Laïcité et société
14 h 30 à 16 h

Une laïcité (in)consciente à la japonaise dans une société divisée

Kiyonobu Date, Université de Tokyo, Groupe-Sociétés-Religions-Laïcités, GSRL/CNRS

Le Japon est un pays où la dualité de la religion et de la sécularité, chère au monde chrétien occidental, ne s’applique pas toujours à la vie sociétale. La plupart de la population ne s’imagine pas qu’elle habite dans un pays de laïcité, bien qu’il soit possible d’en trouver des éléments constitutifs. Sur cette base historique, il semble qu’aujourd’hui le politique et le religieux s’imbriquent davantage à l’époque de ladite post-sécularité, ce qui appelle une justification des certains et suscite la critique des autres. Dans le monde politique, s’il est normal que les partis écologiques se situent plutôt du côté de la gauche, s’observe aussi une partie de la droite écologique de tendance religieuse. Au niveau des mœurs, si les promoteurs du mariage du même sexe se réfèrent aux exemples des pays occidentaux et luttent contre les conservateurs, ces derniers ne sont pas forcément religieux, mais peuvent être considérés comme laïques. Dans un tel paysage religieux où environ deux tiers de la population se déclarent sans religion (nones), comment une laïcité implicite fonctionne-t-elle? Cette communication a pour but d’essayer d’en dessiner les contours tout en repérant des étapes importantes de l’histoire et en tenant compte de l’actualité.

La laïcité italienne, laïque... malgré elle

Alessandro Ferrari, Université de Come, Insubria

La laïcité concordataire italienne est, à bien des égards, paradoxale. En effet, elle doit sa naissance à la légitimation d'un système très éloigné du pluralisme confessionnel et culturel qu'elle est appelée à promouvoir. Dans le même temps, par rapport à la laïcité française voisine, la laïcité italienne semble représenter une gestion plus sereine du rôle public des identités religieuses. L'article mettra en évidence les lumières et les ombres de ce modèle de laïcité, en se concentrant en particulier sur les effets sur le système général des droits fondamentaux d'un principe fortement conditionné par le poids attribué aux institutions religieuses.

Comment la pandémie de Covid-19 a-t-elle mis la laïcité belge à l’épreuve?

Louis-Léon Christians, Université catholique de Louvain, Chaire Droit et religion

Le régime belge de reconnaissance des cultes a été étendu à l'assistance morale laïque en 1993, moyennant une nouvelle catégorie constitutionnelle distinguant d'une part les religions et d'autre part les «organisations philosophiques non confessionnelles». L'ambiguïté du statut juridique de la «laïcité organisée», loin d'être levée, est demeurée un trait marquant du système juridique belge, et ce malgré une législation spécifique adoptée en 2002. La contribution examinera ces ambiguïtés dans le cadre de la gestion publique de la crise sanitaire Covid-19. Pourquoi les modalités de restrictions sanitaires liées à la crise Covid-19 n'ont-elles été appliquées dans un premier temps qu'aux cultes et pas aux activités de la Laïcité organisée ? Comment et pourquoi de nouvelles façons de désigner les organisations philosophiques non confessionnelles sont-elles apparues à divers niveaux réglementaires, notamment municipaux ou provinciaux? Que devient la catégorie de «reconnaissance» (des cultes et de la laïcité) dès lors que les crises sanitaires ne limitent pas leurs effets aux seules organisations reconnues? Pourquoi le droit belge n'arrive-t-il pas à nommer la laïcité organisée de façon univoque à travers de nouveaux défis légistiques? Différentes hypothèses seront proposées en les réinsérant dans un continuum historique et dans une approche plus systémique du droit belge en la matière. Mettre des cultes à distance par leur reconnaissance publique est un défi, caractériser une laïcité à distance de l’État est un défi plus grand encore.

16 h à 16 h 30Pause-café
Session 4. Regards engagés - quels modèles de laïcité au Québec et en France?
16 h 30 à 17 h 30

Animation :

Roberto Blancarte, Colegio de México

Discutants :

Jean-François Roberge
Ministre de la Langue française
Ministre responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne
Ministre responsable des Institutions démocratiques
Ministre responsable de l'Accès à l'information et de la Protection des renseignements personnels
Ministre responsable de la Laïcité


Jean-Louis Bianco
Ancien Ministre des Affaires sociales et de l’intégration
Ancien Ministre de l’Équipement, du logement et des transports
Ancien Président de l’Observatoire de la laïcité

Samedi 10 juin 2023
PARTIE 2 – TERRAINS DE LA LAÏCITÉ
8 h 45 à 9 hAccueil - café
9 h à 11 h

Session 1. Quelle liberté de conscience et de religion?

La liberté d’expression, nouvelle composante de la laïcité?

Stéphanie Tremblay, UQAM, Centre de recherche interdisciplinaire sur la démocratie au Québec (CRIDAQ)

David Koussens, Université de Sherbrooke, Chaire de recherche Droit, religion et laïcité/SoDRUS

Depuis 2015, plusieurs attentats terroristes commis en France contre des journalistes ou enseignants ont récemment remis la liberté d’expression au centre des préoccupations laïques. La liberté d’expression a dès lors été largement présentée comme une valeur laïque à défendre, voire même comme un pilier de la laïcité française. Ces débats ont reçu un large écho au Québec, notamment par voie de presse, mais également dans les milieux universitaires. Cette communication questionnera la dimension conjoncturelle de cette association de la liberté d’expression à la laïcité et tentera, sous la forme d’une hypothèse exploratoire, de dresser un parcours de cette liberté d’expression en tant que liberté laïque au cours des trente dernières années au Québec et en France.

Liberté de conscience, liberté de religion, liberté d’opinion, liberté d’expression : Autonomie ou confusion des libertés fondamentales?

Vincente Fortier, Université de Strasbourg/CNRS

Dans cette contribution, il s’agira de tenter de (re)tracer le périmètre de ces différentes libertés dans le contexte français et d’opérer des distinctions afin de ne pas les affaiblir ou à l’inverse de les promouvoir trop extensivement ce qui, dans un cas comme dans l’autre, les viderait de sens. S’agissant par exemple de la liberté de conscience, elle interpelle le juriste tant ses contours sont imprécis, voire énigmatiques. Sa mise en mouvement (c’est-à-dire ses manifestations qui s’incarnent dans les refus de se soumettre à la loi commune) est subordonnée à la permission de la loi, ce qui ne fait qu’accroître la perplexité. La portée de la liberté de conscience est discutable, voire très restreinte, et alors que pour la liberté de religion, certaines modalités de compromis respectueuses de la religion professée (et même parfois, en contradiction avec l’impératif juridique) peuvent être mises en œuvre, en matière de liberté de conscience, nous nous trouvons dans un système de dérogations distribuées «au compte-gouttes». Au regard de la liberté d’expression, la liberté de religion semble parfois malmenée : la liberté d’expression apparait comme une liberté matricielle, supplantant toutes les autres libertés lorsqu’elle entre en conflit avec l’une d’elles. Enfin, et quant à la liberté d’opinion, le texte de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 indique dans son article 10 : «Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi». Que signifie alors le «même»? S’agit-il d’une valorisation de l’opinion religieuse ou au contraire d’une incise à tout le moins forcée? La croyance religieuse est-elle une opinion parmi d’autres?

L’objection de conscience. Instrument de laïcité, défi pour la laïcité?

Claude Proeschel, Université de Loraine/Groupe-Sociétés-Religions-Laïcités, GSRL/CNRS

Est-il possible d’objecter à une loi au nom de sa conscience? Cette question est liée, dans un État démocratique laïque, à la nécessaire neutralité envers les options éthiques fondamentales des individus. Une politique publique, décidée selon des principes et procédures neutres a en effet potentiellement des effets non neutres sur différentes catégories de population du fait de leurs conceptions religieuses ou morales. L’objection peut alors être pensée comme un instrument de régulation de la diversité, permettant la non-coercition envers les individus membres des minorités convictionnelles ou culturelles, voire participant de leur intégration à la société globale. Pour autant, l’objection met la laïcité à l’épreuve : son octroi peut en effet avoir des conséquences pour les tiers, mais aussi pour les valeurs du bien commun et leur réalisation concrète.  Le législateur, sollicité pour inscrire une clause de conscience au sein de la loi, tout comme le juge, face à une demande d’exemption, sont mis en demeure à la fois d’appliquer les principes de laïcité au cas présent, mais aussi de les pratiquer. Ces conditions sont tout particulièrement questionnées dans les cas de politisation de l’objection au sein de   stratégies de remise en cause globale des normes communes au nom de valeurs morales.

La loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République : vers un nouveau paradigme de la laïcité française?

Françoise Curtit, Université de Strasbourg/CNRS

La loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République a pour ambition d’endiguer des processus qualifiés de «séparatistes» suspectés de faire prévaloir des normes religieuses sur la loi commune. Parmi les mesures introduites qui ont particulièrement alimenté les controverses, plusieurs dispositions visant à «Garantir le libre exercice du culte» (titre II) modifient substantiellement l’équilibre opéré par la loi du 9 décembre 1905 entre le principe de la liberté de constitution des associations à objet cultuel et leur nécessaire encadrement. Celles-ci sont désormais soumises à des obligations étendues, notamment en matière de statut et de financement, via un contrôle omniprésent de l’autorité préfectorale. Elles sont en outre assujetties à une police des cultes renforcée facilitant par exemple la fermeture temporaire des lieux de culte. Cette loi amène à s'interroger sur la compatibilité du rôle de «contrôleur de la vie paroissiale» qu’elle confère à l’État avec le principe de laïcité qu’elle est par ailleurs censée conforter. Elle met en tout cas en lumière un net affaiblissement du principe de séparation des Églises et de l’État initialement garant de la liberté de religion au profit d’un nouvel encadrement des croyances.

 11 h à 11 h 30

Pause-café
11 h 30 à 13 h

Session 2. Impensés de la laïcité

La disparition du droit paroissial au Québec : une laïcisation du droit passée inaperçue

Sébastien Lebel-Grenier, Université de Sherbrooke, SoDRUS

Le droit paroissial est apparu comme domaine légitime d’études et de recherches en droit dans la foulée de la publication de l’ouvrage éponyme de Pierre-Basile Mignault en 1893.  Il a rapidement fait son entrée comme matière obligatoire au sein des facultés de droit québécoises francophones dont la création et le développement sont le produit d’une histoire marquée par l’imbrication de l’Église catholique et des institutions universitaires. Toutefois, alors qu’il occupait une place de premier choix dans la formation juridique, le droit paroissial disparaît subitement et sans résistance apparente des cursus universitaires, de la doctrine juridique ainsi que de la jurisprudence au tournant des années soixante-dix. La présente conférence relatera dans un premier temps les jalons historiques et la signification de la montée du droit paroissial dans le système juridique québécois ainsi que dans le cursus des facultés de droit francophones.  Elle explorera ensuite l’hypothèse de la disparition subite et silencieuse du droit paroissial comme marqueur d’un processus plus fondamental de laïcisation de la société québécoise.

L'abattage rituel, un impensé de la laïcité?

Hélène Lerouxel, Université Saint-Louis-Bruxelles

Afin de satisfaire au principe de laïcité, l’État doit mener l’ensemble de ses politiques de manière neutre du point de vue des croyances religieuses et dans le respect de la séparation des Églises et de l’État. L’abattage d’animaux est réglementé de longue date en vue de garantir la santé des consommateurs et, plus récemment, afin de promouvoir le bien-être animal. Il doit ainsi concilier ces objectifs avec le respect des rites religieux qui imposent certaines méthodes d’abattage. Or celles-ci sont de plus en plus contestées au nom des dernières avancées scientifiques qui requièrent l’étourdissement de l’animal préalablement à sa mise à mort. Cet affrontement révèle plusieurs impensés. D'une part, le juge prétend trancher ce débat sans se prononcer sur le contenu du rite, ce que le principe de séparation lui interdit de faire. Il le fait néanmoins en affirmant que l’étourdissement préalable est compatible avec les rites juif et islamique. D’autre part, le souci du bien-être animal prend une telle ampleur dans nos sociétés que l’on peut se demander s’il ne devient pas une conviction concurrente des convictions religieuses, si bien que le juge ne serait plus confronté à une restriction apportée à une liberté au nom d’un objectif légitime, mais à la nécessité de concilier deux convictions.

La fiscalité canadienne, grande oubliée des enjeux de laïcité

Luc Grenon, Université de Sherbrooke, SoDRUS

Les paliers de gouvernement, tant fédéral, provincial que municipal, offrent des avantages fiscaux considérables aux organisations religieuses, et ce, depuis l’adoption même des lois fiscales concernées.  Au cœur de ce régime fiscal siège la définition de «fins de bienfaisance» qui, depuis la mise en place du régime dans les années trente, inclut la promotion de la religion.  Ceci comprend la création et l’entretien des établissements voués au culte et à d’autres fins religieuses, l’instruction religieuse ainsi que le travail pastoral et missionnaire. La nature des convictions religieuses ou des pratiques qui sont promues ne fait pas l’objet d’un contrôle par les autorités fiscales, de sorte qu’elles incluent notamment des activités de prosélytisme ou encore de contestations de politiques publiques.  Dans ce contexte, l’adoption au Québec de la Loi sur la laïcité de l’État apparaît comme une opportunité ratée d’examen de la pertinence du financement par l’État de la religion par l’entremise de dépenses fiscales. Le cadre juridique applicable de même que les diverses mesures fiscales en cause seront présentés et commentés. La signification de la persistance de ces avantages fiscaux ainsi que du traitement privilégié accordé aux organisations religieuses sera ensuite explorée au regard des discussions contemporaines sur les exigences de laïcité de l’État.

13 h à 14 hLunch
14 h à 15 h 30

Session 3. Laïcité en santé

Laïcité, religion et handicap en France : quelles protections et quelles spécificités?

Clément Benelbaz, Université du Mont-Blanc

Si les liens entre religion et handicap ne semblent pas évidents de prime abord, il apparaît toutefois un certain nombre de convergences. En effet, tant les textes que la jurisprudence en la matière se développent dans ces domaines, et les pouvoirs publics s'en saisissent, en vue d'accorder davantage de protection. Des liens se tissent entre religion et handicap, l'État ne peut rester indifférent à leur égard, et le principe de laïcité a alors des implications sur les deux notions. De plus, le cadre juridique n'est pas seulement national, et de nombreuses dispositions, européennes ou internationales renforcent les garanties accordées, impliquant des actions de la part des pouvoirs publics. Il est alors possible de se demander si l'appréhension de la religion et du handicap répond à des préoccupations identiques, et s'il convient d'aligner les régimes applicables, en vue de dégager un droit commun aux deux, ou si demeurent des spécificités.

Le choix d’un médecin par un patient pour motif religieux : un impensé de la laïcité dans les établissements publics hospitaliers français?

Céline Lageot, Université de Poitiers

En France, l’article L. 1110-8 du code de la santé publique dispose que «Le droit du malade au libre choix de son praticien et de son établissement de santé est un principe fondamental de la législation sanitaire».  Ce choix doit pourtant se concilier avec les règles d’organisation du service. Autrement, le directeur pourra prendre, avec l’accord du chef de service, toute mesure appropriée, pouvant aller jusqu’à la sortie de l’intéressé pour motifs disciplinaires, mais si l’état de santé du patient le permet. Le choix du malade ne signifie pas non plus que celui-ci puisse s’opposer à ce qu’un membre de l’équipe médicale procède à des soins, pour des motifs religieux, connus ou supposés de ce dernier. Il s’agirait ici d’un grave cas de discrimination interdit par les juges français. La présente réflexion se proposera d’explorer un ensemble de cas jurisprudentiels qui se sont posés en France ces dernières années, concernant l’exemple précédent, et le refus aussi d’une patiente d’être examinée aux urgences ou de subir un examen gynécologique par un médecin homme, pour des raisons religieuses.

Épargner les valeurs religieuses : une laïcité vécue aux urgences hospitalières québécoises  

Bertrand Lavoie, Université de Sherbrooke, SoDRUS

L’hôpital est un lieu privilégié où se côtoient quotidiennement des personnes ayant des valeurs et des croyances différentes. Au sein du milieu hospitalier québécois, on peut noter que se déploient les contours d’une laïcité vécue poursuivant une finalité particulière, celle d’ «épargner les valeurs religieuses». L’étude de cette laïcité vécue permet de mettre en lumière comment les principes de la laïcité sont mis en tension dans le quotidien des départements d’urgence au Québec afin de répondre de manière créative et innovante aux demandes d’accommodements pour motifs religieux de patients confrontés à des situations médiales complexes et sensibles. La présente communication repose sur une étude empirique menée en collaboration avec quatre salles d’urgence : trois à Montréal et une à Sherbrooke. Un total de 50 participants a pris part à la recherche, plus précisément 22 infirmières, 19 médecins et 9 intervenants. Quarante-cinq entrevues semi-dirigées d’une durée moyenne de 45 minutes ont été réalisées, ainsi que 241 heures d’observations ethnographiques.

14 h à 15 h 30

Mot de clôture

David Koussens, Université de Sherbrooke, Chaire Droit, religion et laïcité/SoDRUS

Sébastien Lebel Grenier, Université de Sherbrooke/SoDRUS

 

Enjeux historiques, sociojuridiques et religieux de la mort : cadavres, cimetières et sépultures

Campus principal de Sherbrooke

Centre judiciaire Jean Melanson (A9-130) et en webdiffusion
9 et 10 juin 2022
Direction scientifique :
Marie-Pierre Robert, Raphaël Mathieu Legault-Laberge et Pierre Noël

Ce colloque interdisciplinaire regroupe une vingtaine de spécialistes provenant de domaines variés (droit, sociologie, anthropologie, histoire, archéologie, théologie). Il vise à analyser les problématiques contemporaines reliées aux ritualités et aux réalités mortuaires, ainsi qu’à fournir une perspective critique par rapport aux ruptures et continuités historiques associées à ces enjeux.

Jeudi 9 juin
10 h 15

Accueil des participantes et des participants

10 h 30Mot de bienvenue
10 h 45 - 11 h 45

Tombes et tombeaux

Présidence

Pierre C. Noël, Université de Sherbrooke

Tombes d’animaux en Grèce et à Rome dans l’Antiquité
Christophe Chandezon, Université de Montpellier

Que savons-nous de la place des enfants dans les cimetières catholiques au Québec?
Brigitte Garneau, Dre en anthropologie, consultante indépendante

11 h 45 - 12 h

Questions et échanges

12 h - 13 h 30Dîner
13 h 30 - 15 h

Historicité des normativités en matière de sépulture

Présidence

Raphaël Mathieu Legault-Laberge, Université de Sherbrooke

Les obligations normatives en matière de sépulture avant la confédération
Pierre C. Noël, Université de Sherbrooke

Cohabiter dans l’au-delà : le cimetière franco-autochtone du fort de Ville-Marie (1643-1654)
Louise Pothier, Musée Pointe-à-Callière

La responsabilité de l’État canadien à l’égard des sépultures autochtones depuis 1867
Claude Gélinas, Université de Sherbrooke

15 h - 15 h 15

Questions et échanges

15 h 15 - 15 h 30Pause
15 h 30 - 17 h

Judaïsme et christianisme

Présidence
Marie-Pierre Robert, Université de Sherbrooke

Vivre et accompagner la mort et les morts dans le judaïsme
Thierry Legrand, Université de Strasbourg

La place des suicidés dans les cimetières catholiques
Hanaa Sfeir, Université de Sherbrooke

À la vie comme à la mort : ethnographie comparative et visuelle des cimetières anabaptistes au Canada
Raphaël Mathieu Legault-Laberge, Université de Sherbrooke

Vendredi 10 juin
9 h 30 - 10 h

Islam

Présidence
Bertrand Lavoie, Université de Sherbrooke

Savoir faire sa place dans la mort
Chedly Belkhodja, Université Concordia

10 h - 10 h 15

Questions et échanges

10 h 15 - 10 h 30Pause
10 h 30 - 11 h 30Bouddhisme et nouvelles traditions religieuses

Présidence
Claude Gélinas, Université de Sherbrooke

L’entre deux du Livre des morts tibétains et sa fonction psychopompe
David Brême, Université Laval

Défis et enjeux d’une écologie funéraire
Pierre-Yves Kirschleger, Université de Montpellier
11 h 30 - 13 hDîner
13 h - 14 h 30Espace public et dépouille humaine

Présidence

Sébastien Lebel-Grenier, Université de Sherbrooke

Valeurs religieuses et mort à l’hôpital : défis éthiques et juridiques en matière d’aide médicale à mourir
Bertrand Lavoie, Université de Sherbrooke

(Dé)composition d’un statut juridique de la dépouille humaine : sujet de droit ou objet de respect?
Mariève Lacroix, Université d’Ottawa

La justification de la criminalisation de l’outrage au cadavre en droit pénal canadien : de la profanation à la protection de la mémoire du défunt
Marie-Pierre Robert, Université de Sherbrooke
14 h 30 - 14 h 45

Questions et échanges

14 h 45 - 15 hPause
15 h - 16 h

Normativité et lieux d’inhumations

Présidence
David Koussens, Université de Sherbrooke

La mort en Afrique noire : entre cultures, traditions religieuses et régulations étatiques
Guy Bucumi, Université de Sherbrooke

Société, droit et religion : les cryptes comme lieu de métissage normatif
Sébastien Lebel-Grenier, Université de Sherbrooke

16 h - 16 h 15

Questions et échanges

16 h 15 - 17 h

Présentation de l’Écomusée de l’au-delà
Alain Tremblay et Alain Arseneault

17 h - 17 h 15Mot de clôture

WORKSHOP V – Management, religion et spiritualité

13 et 14 juin 2019 - Campus de Longueuil

La responsabilité sociale des entreprises à l'égard des religions, des cultures et des convictions

Jour 1Jeudi 13 juin 2019
8 h 30 - 9 hAccueil des conférenciers et des participants
9 hMot de bienvenue

Pierre Noël, codirecteur du SoDRUS
9 h 15 - 10 h 15PANEL 1
Perspectives religieuses, point de vue des confessions
 Corporate Responsibility in Jewish Law

Rabbi Reuven P. Bulka, Congregation Machzikei Hadas, Ottawa
 Rethinking Corporate Social Responsibility Through the Prism of Islam

Jamel Stambouli, Université Saint-Paul
 La responsabilité sociale des entreprises: La perspective hindouiste

Arundhati Virmani, Centre Norbert Elias
10 h 15 - 10 h 45Discussion plénière
10 h 45 - 11 hPause
11 h - 11 h 40PANEL 1 (suite)
Perspectives religieuses, point de vue des confessions
 Enterprises and Social Responsibility Amongst the Anabaptists

Raphaël Mathieu Legault-Laberge, Université de Sherbrooke
 Corporate Social Responsibility: An Evangelical Perspective

Stephanie Ann Martin, Meadows School of Arts, Dallas
11 h 40 - 12hDiscussion plénière
12 h - 13 h 30Dîner
13 h 30 - 14 h 30PANEL 2
Laïcité, neutralité et confessionnalité dans les organisations
 L'entreprise neutre face à ses responsabilités vis-à-vis de la religion: De l'art de concilier le bon fonctionnement interne avec l'image de marque externe

Léopold Vanbellingen, Université Catholique de Louvain
 Les dilemmes éthiques face au fait religieux en entreprise: La diversité et la laïcité comme valeurs managériales en tension

Martine Brasseur, Université Paris-Descartes
 La méditation en entreprise entre droit et sciences des religions. Les statuts juridiques du yoga et de la mindfulness

Louis-Léon Christians, Université Catholique de Louvain
14 h 30 - 15 hDiscussion plénière
15 h - 15 h 40PANEL 2 (suite)
Laïcité, neutralité et confessionnalité dans les organisations
 La laïcité dans le secteur privé: La jurisprudence européenne

Xavier Delgrange, Université Saint-Louis - Bruxelles
 Judicial Analysis of the Businessman's Rationales Justifying their Resort to Confessional Convictions

Pierre Noël, codirecteur du SoDRUS
15 h 40 - 16 hDiscussion plénière
16 h - 16 h 30Pause
16 h 30 - 17 hPANEL 3
Cas d'organisations
 Baby Loup et la question de la laïcité des entreprises

Blandine Chelini-Pont, Université d'Aix-Marseille
17 h - 17 h 15Discussion plénière
17 h 15Clôture de la première journée
Jour 2Vendredi 14 juin 2019
8 h 30 - 9 hAccueil des conférenciers et des participants
9 h - 10 hPANEL 3 (suite)
Cas d'organisations
 Entreprise du Nouvel Âge : Le mindfulness

Stéphane Rivest, Université de Sherbrooke
 Responsabilité sociale des médias et couverture du religieux: Le défi de l'intérêt public et de l'objectivité

Marie-Ève Carignan, Université de Sherbrooke
 De la volonté de détruire les valeurs ancestrales autochtones à leur préservation et renforcement : Le cas d’Hydro-Québec et de la Nation autochtone Crie (1970-2018)

Sofiane Baba, Université de Sherbrooke
10 h - 10 h 30Discussion plénière
10 h 30 - 10 h 45Pause
10 h 45 - 12 h 05PANEL 4
Innovation et responsabilité sociale des entreprises
 Spirituality's Breath in Silicon Valley

Sophie Izoard-Allaux, Université Catholique de Louvain
 Lessons from Mystics for Sustainable Corporate Social Responsibility Leadership

Yvon Dufour, Université de Sherbrooke; Anne-Marie Corriveau, Université de Sherbrooke; Peter Steane, Australian Catholic University
 Rencontre entre l'identité entrepreneuriale et la marginalité: Le cas des entrepreneurs autochtones du Québec

Émilie Fortin-Lefebvre, UQÀM
 Nourishing Integrative Worldviews in Management and Entrepreneurship

Sharda S. Nandram, Nyenrode Unisersity
12 h 05 - 12 h 45Discussion plénière
12 h 45 - 14 hDîner
14 h - 14 h 40PANEL 5
Regards philosophiques et théologiques sur la responsabilité sociale des entreprises
 Fondements du nouveau paradigme culturel de développement

Bruno-Marie Duffé, secrétaire général du Dicastère pour le développement humain intégral, Rome
 Faith in the Firm: The biopolitics of Spirituality in the US Marketplace

James Dennis-LoRusso, Princeton University
14 h 40 - 15 hDiscussion plénière
15 h - 15 h 15Pause
15 h 15 - 15 h 55PANEL 5 (suite)
Regards philosophiques et théologiques sur la responsabilité sociale des entreprises
 La religion managériale

Baptiste Rappin, IAE Metz School of Management, Université de Lorraine
 Les convictions dans la responsabilité sociale des entreprises. Variations sur un thème wébérien

Walter LeschUniversité Catholique de Louvain
15 h 55 - 16 h 15Discussion plénière
16 h 15 - 17 hQuestions, synthèse et discussion plénière
17 hMot de clôture

Louis-Léon Christians, Université Catholique de Louvain
Pierre Noël, codirecteur du SoDRUS

Colloque à la Giorgio Cini Foundation

4 et 5 avril 2019 - Giorgio Cini Foundation, Venise (Italie)
Contester au nom de la religion dans les sociétés "sécularisées": entre doctrine et militance

Les sociétés démocratiques contemporaines s'inscrivent dans une tendance longue de sécularisation, entendue à la fois comme un "déclin de l'hégémonie religieuse", une "sortie de la religion", et un affaiblissement de l'influence du cadre normatif issu des religions. Parmi ces différentes manifestations, on voit se déployer un ensemble de phénomènes qui affirment la légitimité des convictions, en particulier des convictions religieuses. Ces convictions sont mobilisées pour juger de la pertinence, personnelle ou collective, de la loi et de l'action publique, elles s'expriment, entre autres, en termes d'objection au nom de la conscience, ce qui enjoint les chercheurs de "prendre la conscience au sérieux". Ce colloque souhaitait interroger ce phénomène de l'objection de conscience et les enjeux qu'il soulève en termes de citoyenneté et de démocratie. Ce colloque a été coorganisé par Francesco Piraino (Fondazione Cini / KU Leuven), Claude Proeschel (GSRL, EPHE-CNRS), David Koussens (U. Sherbrooke), Valérie Amiraux (UdeM) et Frédéric Volpi (Edinburgh University). Le SoDRUS a été l'un des partenaires de cet événement dont David Koussens, membre du Centre de recherche, a été l'un des principaux organisateurs.

Colloque Canada-Liban

21 et 22 mars 2019 - Université Saint-Esprit de Kaslik (Liban)
Les communautés de l'État du Liban (1920-2020): Réflexions et perspectives

À l'occasion du premier centenaire de l'État du Grand Liban, l'Université Saint-Esprit de Kaslik a organisé, avec le soutien de l'AUF, un colloque international dont le thème était "Les communautés de l'État du Liban (1920-2020): Réflexions et perspectives", les 21 et 22 mars 2019. L'objectif de ce colloque était de dresser un bilan rigoureux et exhaustif de l'expérience libanaise étatique centenaire incluant le statut de ses confessions ou de ses communautés, en égard à leurs rôles historiques, leurs répartitions démographiques et leur poids numérique, majoritaire ou minoritaire, leurs interactions et leurs espoirs et appréhensions de leur coexistence. Le SoDRUS a été l'un des partenaires de cet événement et plusieurs membres (Sami Aoun, Pierre Noël, Claude Gélinas) du Centre de recherche y ont présenté des communications visant à fournir une perspective comparative avec la gestion du pluralisme religieux au Canada.

Journée d'étude

22 février 2019 - Université de Sherbrooke  (Campus Longueuil)
La violence religieuse, sectaire et ethnoculturelle

Cette journée d'étude a réuni une douzaine de contributeurs/trices en provenance de diverses universités québécoises (Université de Sherbrooke, Université de Montréal, Université Concordia). Afin de bien saisir les aspects de l'évolution et de la mutation de la violence religieuse dans toute leur complexité, il importe d'étudier ce phénomène d'une manière approfondie et interdisciplinaire (sciences des religions, sociologie, anthropologie et sciences politiques). Cette journée d'étude s'inscrivait dans la continuité et dans la consolidation de l'apport des sciences sociales sur le sujet. Elle visait à mesurer l'ampleur de l'influence du religieux dans la culture politique au sein de la société occidentale pour ce qui est des décideurs, des élites et des citoyens. Ainsi, cette journée d'étude visait à apporter un éclairage innovateur sur les discours et les représentations de la violence religieuse autour des enjeux de la société tels que la liberté de conscience, la critique du sacré et la justification de la violence par les textes sacrés. Le but pratique de la journée d'étude était donc de renforcer et de développer les idées sur le sujet de la violence religieuse et de contribuer à mieux comprendre ses dérives, tout en effectuant la promotion du partage et des échanges autour des différents modèles théoriques issus de multiples disciplines pour une meilleure compréhension de l'instrumentalisation du religieux comme marqueur identitaire et justificateur de la violence dans une société sécularisée. Plusieurs membres du SoDRUS ont particité à cette journée d'étude (Sami Aoun, Lorraine Derocher, Raphaël Mathieu Legault-Laberge et David Morin).

Colloque annuel du SoDRUS 2018

3 et 4 mai 2018 - Université de Sherbrooke
Communautés musulmanes au Canada : Religion, droit et politique. Éclairage sur le vivre ensemble dans l'espacce démocratique, la pluralité identitaire et la multiplicité des loyautés

Ce colloque organisé par le Centre de recherche Société, Droit et Religions de l’Université de Sherbrooke (SoDRUS), en partenariat avec la Faculté de droit et la Faculté des lettres et sciences humaines de l'Université de Sherbrooke, s’est tenu au campus principal de l’Université de Sherbrooke le 3 et 4 mai 2018. Intitulé « Communautés musulmanes au Canada : Religion, droit et politique. Éclairage sur le vivre ensemble dans l’espace démocratique, la pluralité identitaire et la multiplicité des loyautés », ce colloque s’est inscrit dans le prolongement d’une réflexion amorcée il y a plusieurs années dans le cadre des activités de recherche du SoDRUS sur la nature des rapports historiques et contemporains entre l’État canadien et la diversité religieuse.

Ce colloque annuel, interdisciplinaire et bilingue a réuni 19 spécialistes (professeurs-chercheurs, juristes, étudiants) du Québec et d’autres, membres du SoDRUS et de nombreux autres centres de recherche. Des organismes gouvernementaux et non gouvernementaux ainsi que les acteurs communautaires ont pris part aux débats du colloque. Les conférenciers provenaient de différentes disciplines (science politique, droit, sociologie, études religieuses, études féministes) et la réflexion s’est portée sur le contexte canadien.

Colloque Canada – Liban

14 au 16 mars 2018 - Université Saint-Esprit Kaslik
Le vivre ensemble et la neutralité de l'État : L'épreuve de la radicalisation, le repli identitaire, les bouleversements mondiaux

Sous le Haut Patronage de Son Excellence le président de la République, le Général Michel Aoun, et dans le cadre du Mois de la Francophonie, l’Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK) a organisé le colloque intitulé : «Le vivre ensemble et la neutralité de l’État : l’épreuve de la radicalisation, le repli identitaire, les bouleversements mondiaux». Cet événement, animé par le Centre de Recherche sur les Minorités au Moyen-Orient (RCMME), en collaboration avec le centre de recherche Société, Droit et Religions de l'Université de Sherbrooke (SoDRUS) et l’Ambassade du Canada au Liban, a eu lieu du 14 au16 mars 2018 à l’Auditorium Jean El Hawa (USEK). Des chercheurs du Liban, de l’Égypte, de l’Iran, de l’Allemagne et du Canada ont pris part au débat, dont 3 chercheurs du SoDRUS (Le professeur Sami Aoun, le professeur Pierre Noël et la doctorante Sylvana Al Baba Douaihy).

Ce colloque a visé à mettre en lumière les valeurs convergentes qui sont à la base du vivre ensemble des sociétés plurielles (pluricommunautaires, plurilinguistiques, etc.), notamment celles propres au Liban et au Canada, et à souligner les défis que soulève ce vivre ensemble régi par un système basé sur la démocratie libérale.

Ce colloque a traité de la question du vivre ensemble, en tant que notion, concept, phénomène socioculturel et aménagement politique. Dans ces trois dimensions, le vivre ensemble est reconnu comme l’un des principaux enjeux mondiaux qui touchent les États laïcs, les régimes cléricaux, religieux et les sociétés plurielles ethnoculturelles à l’heure de la mondialisation, l’ouverture des marchés, le déclin de l’État territorial, la sécularisation et l’urbanisation accélérée.

Ce colloque s’est donné le mandat de s’attarder sur les engagements politiques et civiques des pouvoirs et des instances envers les déclarations universelles et nationales des droits de la personne, et aussi la Déclaration de Montréal sur le vivre ensemble (2015), en particulier, ceux dans les domaines de l’éducation à la citoyenneté, l’intégration et l’inclusion. 

Atelier et symposium

22 juin 2017 - Université de Bordeaux
Atelier «Les nouveaux vocabulaires de la laïcité»

Cet atelier international organisé avec la collaboration du CRIDAQ, de l’équipe PLURADICAL et de l’ESPE de Bordeaux a réuni une douzaine de chercheurs français et québécois afin d’analyser la polysémie du mot « laïcité » et d’en documenter les contenus sémantiques selon les contextes historiques, géographiques ou sociaux dans lesquels il circule. Plus concrètement, il s’agissait de documenter la polysémie du mot « laïcité » par une analyse comparée de son usage dans les débats récents en France et au Québec. La perspective comparatiste de cet atelier a permis de désenclaver la laïcité de ce que l’on associe communément encore trop souvent à un contexte sociohistorique exclusif d’apparition (la France) et de se distancer des perspectives ontologiques qui l’entourent. La comparaison permet d’éviter toute forme d’essentialisation du concept.


30 au 2 décembre 2017 - Université du Québec à Montréal
Symposium «Étudier la religion au Québec ; regards d'ici et d'ailleurs»

Organisé en collaboration avec le Centre de recherche interdisciplinaire sur la diversité et la démocratie (CRIDAQ), la Chaire de recherche Droit, religion et laïcité ainsi que de nombreux partenaires de l’UQAM, de l’Université Laval et de l’Université d’Ottawa, cet important symposium, divisé en huit tables rondes, a permis de réunir une quarantaine de conférenciers originaires du Canada, mais également des États-Unis, de France, du Japon, de Belgique et d’Espagne, pour discuter de l’intérêt d’analyser le phénomène religieux au Québec pour les sciences humaines et sociales des religions.

«Cela faisait plus de 25 ans qu’un évènement n’avait réuni une aussi large communauté de chercheurs travaillant sur le religieux au Québec, traduisant par le fait même l’importance et la vitalité des études qui lui sont consacrées», selon David Koussens (SoDRUS), membre du comité organisateur de l’événement avec Jean-François Laniel et Catherine Foisy.

Colloques Acfas 2017

11 mai 2017
Intégration citoyenne : identités religieuses et vivre ensemble dans l'espace libéral

Ce colloque organisé par le Centre de recherche Société, Droit et Religions de l’Université de Sherbrooke (SoDRUS), dans le cadre du 85e congrès de l’ACFAS, s'est tenu à l’Université McGill le 11 mai 2017.

Ce colloque s'est concentré à mesurer l’ampleur de l’influence du religieux au sein des communautés diasporiques et chez leurs membres à travers des approches issues des sciences de la religion, mais aussi de la sociologie, de l’anthropologie et de la science politique. De cette manière, il visait à apporter un éclairage novateur sur les choix identitaires, religieux et idéologiques des migrants ou des nouveaux arrivants sur les enjeux de la société d’accueil : la liberté de conscience, la critique du sacré, la justification par les textes sacrés de la violence et les conditions de l’intégration citoyenne.

La formule interdisciplinaire du colloque a offert l’occasion de partager et d’échanger autour des différents modèles théoriques issus des multiples approches scientifiques qui peuvent enrichir la compréhension qu’ont les chercheurs du rôle du religieux comme marqueur identitaire dans une société sécularisée. Le but pratique du colloque était de renforcer l’inclusion sociale et de contribuer au dialogue citoyen en cherchant des convergences de valeurs dans le vivre ensemble au sein des sociétés plurielles.


8 mai 2017
Loyauté politique et trahison au XXIe siècle : quelle actualité?

Ce colloque organisé par le Centre de recherche Société, Droit et Religions de l’Université de Sherbrooke (SoDRUS), dans le cadre du 85e congrès de l’ACFAS, s'est tenu à l’Université McGill le 8 mai 2017.

L’objectif de ce colloque d’une journée consistait à recouvrer ou retrouver les usages, la pertinence et les limites de la loyauté politique aujourd’hui, et de permettre d’offrir une synthèse sur le concept de la trahison dans la variété de ses manifestations. Le colloque a interrogé la consistance conceptuelle de ces notions, afin de dépasser une simple approche événementielle et descriptive des rapports sociaux et des modes d’engagement étatique.

Ce colloque a accueilli les études de cas et les approches comparatives (par ex. de spécialistes de la chose militaire), mais toujours dans le but d’une théorisation adaptée aux difficultés de ses usages actuels. le but étant de circonscrire la portée du concept de loyauté en philosophie politique ainsi qu’en sciences humaines et sociales, et déboucher sur la délimitation (ou l’élargissement) du paradigme de la trahison. Ainsi, ce colloque a pu rendre compte de la complexité de la loyauté et de la trahison et mieux mesurer leur actualité.

Colloque international du SoDRUS 2017

4 au 6 mai 2017
Les racines religieuses de la radicalisation : fait ou fiction ? Autopsie interdisciplinaire des phénomènes de radicalisation menant ou non à la violence

Ce colloque organisé par le Centre de recherche Société, Droit et Religions de l’Université de Sherbrooke (SoDRUS), en collaboration avec l'ambassade américaine au Canada, l'Agence universitaire de la Francophonie, la Ville de Longueuil, l’Observatoire sur la radicalisation et l’extrémisme violent (OSR), le Centre d’expertise et de formation sur les intégrismes religieux et la radicalisation (CEFIR), la Faculté de droit, la Faculté des lettres et sciences humaines de l'Université de Sherbrooke et le Conseil de la recherche en sciences humaines (CRSH) s'est tenu au campus de Longueuil de l’Université de Sherbrooke du 4 au 6 mai 2017, à la salle 3630 - 3635.

Intitulé «Les racines religieuses de la radicalisation : fait ou fiction? Autopsie interdisciplinaire des phénomènes de radicalisation menant ou non à la violence», ce colloque a réuni 24 spécialistes, à savoir des professeurs-chercheurs provenant de différentes disciplines (droit, psychologie, sociologie, criminologie, science politique, études religieuses), des juristes, des intervenants ainsi que les membres du SoDRUS et de nombreux autres centres de recherche qui ont abordé leurs réflexions tant dans un contexte nord-américain (Canada, États-Unis) qu'international (Europe, Moyen-Orient, Asie du Sud-Est). Tous se sont questionnés sur les fondements de la radicalisation qui mène ou non à la violence, tout en cherchant à identifier, en complémentarité, des avenues et des moyens pour mieux la prévenir. À cette fin, une démarche en deux temps a été proposée, partant de ce qui est observable de la radicalisation pour ensuite aller vers des niveaux plus appliqués en lien direct avec l’intervention et la prévention.

Colloque Femmes et féminismes en dialogue 2017

28 et 29 novembre 2017
Femmes et féminismes en dialogue : approche de médiation, lectures interculturelles et intersectionnelles

Objectifs : présenter et partager des travaux de recherche portant sur les féminismes et la cause des femmes du Nord au Sud. Approfondir les réflexions croisant l’intersectionnalité, les médiations interculturelles et les féminismes pluriels. Mettre en œuvre des réseaux de recherche et des pistes de solidarité féministe nord – sud.

Colloque ouvert aux chercheur-e-s, étudiant-e-s, représentant-e-s d’ONG nationales et internationales, élu-e-s, intervenant-e-s, acteurs-actrices de mouvements sociaux, militant-e-s, citoyen-ne-s.

Colloque et Symposium 2016

1er et 2 décembre 2016
Colloque «Les catholiques québécois et la laïcité»  

Questionner les multiples rôles et positionnements des acteurs catholiques québécois dans les processus de laïcisation de l’État au cours des cinquante dernières années : Ce sont ces rôles et positionnements que ce colloque propose d’interroger en articulant la réflexion autour de deux périodes. À l’initiative de David Koussens, (Université de Sherbrooke), et Catherine Foisy (UQAM), ce colloque a réuni près de 50 chercheurs en études du religieux contemporain dont plus de 12 conférenciers les 1er et 2 décembre 2016 au Congrès intitulé Les catholiques québécois et la laïcité.

Le colloque a visé dans un premier temps à poser un regard réflexif sur le chemin parcouru au cours d’une période (1959-1998) encadrée, d’une part, par l’effervescence socio-ecclésiale qui initie le processus de laïcisation, d’autre part, par la remise du Rapport Proulx qui recommande la déconfessionnalisation du système scolaire québécois. La seconde période (2003-2015) a abordé une nouvelle phase de la laïcité québécoise où celle-ci se construit autour d’enjeux polémiques à caractère sociétal, qu’il s’agisse de choix d’ordre éthique, voire bioéthique, ou de la visibilité du religieux dans la sphère publique.


14 avril 2016
Symposium «Au croisement des univers juridiques et religieux: le meilleur intérêt de l'enfant / The Best Interest of the Child: at the intersection of Law and Religion» 

Symposium organisé par Lorraine Derocher, conjointement avec le Centre de recherche sur l'enfance et la famille de l'Université McGill, la Chaire de recherche Droit, religion et laïcité, le Centre d'études du religieux contemporain de l'Université de Sherbrooke et le SoDRUS, 14 avril 2016. 

Colloques 2014

2 et 3 octobre 2014
La religion hors-la-loi : L'État libéral à l'épreuve des religions minoritaires 

Organisé conjointement par le Centre de recherche Société, Droit et Religions de l'Université de Sherbrooke (SoDRUS) et la Chaire sur les religions en modernité avancée, ce colloque international a réuni des experts de la France, de la Belgique, des États-Unis et du Canada sur la question de la criminalisation de comportements religieux minoritaires dans les sociétés démocratiques. Durant cet événement multidisciplinaire, des juristes, philosophes, criminologues, sociologues et anthropologues ont présenté des exemples spécifiques de l'intervention de l'État sur certains comportements religieux : les débats européens sur le voile intégral, la criminalisation de la polygamie aux États-Unis, le sujet de la circoncision rituelle en Europe et autres.


14 mars 2014
Journée d'étude sur la charte de la laïcité   

Le dépôt du projet de charte des valeurs québécoises redéfinissant les contours de la laïcité dans le Québec suscite une vive controverse. Dans le cadre de ce débat, le SoDRUS a organisé, le 14 mars 2014, une journée d'étude portant sur la Charte de la laïcité. 

Colloques 2012

26 et 27 octobre 2012
Neutralité de l’État en matière religieuse : Histoires, représentations, pratiques. Une comparaison Amérique du Nord - Union européenne.

Le SoDRUS a participé au colloque portant sur la neutralité de l'État en matière religieuse qui a eu lieu les 26 et 27 octobre 2012 à l'université de Montréal.


2 mars 2012
Aux racines du multiculturalisme canadien :  L'État et la diversité culturelle et religieuse au Canada, 1800-1914. 

Le groupe Société, Droits et Religions de l'Université de Sherbrooke a organisé une journée d'étude le vendredi 2 mars 2012 portant sur l'État et la diversité culturelle et religieuse au Canada, de 1800 à 1914.

Colloque 2009

12 et 13 février 2009
L'État et les mariages religieux : confrontation et cohabitation 

Mettant à profit une démarche de type comparatif et théorique, le SoDRUS veut analyser les problèmes et phénomènes concrets relatifs aux minorités culturelles et religieuses au Canada à l’aide d’un regard interdisciplinaire.