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Grande rencontre avec Hélène Dorion

Une autrice de renommée internationale se joint aux Passeurs culturels!

La professeure Anne Lessard, doyenne de la Faculté d'éducation, l'écrivaine Hélène Dorion et le professeur Martin Lépine, vice-doyen à la formation et à la culture.
La professeure Anne Lessard, doyenne de la Faculté d'éducation, l'écrivaine Hélène Dorion et le professeur Martin Lépine, vice-doyen à la formation et à la culture.
Photo : Michel Caron UdeS

Une écrivaine de renommée internationale se joint à la Faculté d’éducation de l'UdeS pour valoriser la formation, les arts et la culture! Convaincue de l’importance de la culture en éducation et dans la vie, Hélène Dorion, poète et écrivaine québécoise, a généreusement accepté le titre honorifique d’ambassadrice du programme Passeurs culturels pour le faire rayonner encore plus, sur les plans régional, national et international.

Le mercredi 4 octobre, c'était la Grande rencontre avec Hélène Dorion, brillamment animée par Félix Morin, diplômé du baccalauréat en enseignement au préscolaire et au primaire de l’UdeS et très impliqué comme passeur culturel en tant qu'enseignant au Cégep de Sherbrooke. Le professeur Martin Lépine, vice-doyen à la Faculté d’éducation, est l’instigateur de cette initiative.

C’est un honneur d’offrir le titre honorifique d’ambassadrice du programme Passeurs culturels à une autrice aussi importante qu’Hélène Dorion. Intégrer des dimensions culturelles à la formation en éducation donne plus de sens et de saveurs aux apprentissages. Il s’agit, par le programme Passeurs culturels, de soutenir le développement de compétences professionnelles, bien sûr, mais aussi et surtout de nourrir des appétences, des appétits, des envies, des désirs afin de donner au plus grand nombre de personnes le goût d'apprendre tout au long de la vie.

Martin Lépine, vice-doyen à la formation et à la culture à la Faculté d’éducation

Par ce titre, Hélène Dorion souhaite profiter de cette occasion pour partager sa passion pour la culture et contribuer à ancrer sa nécessité en éducation et dans la société.

Je suis très reconnaissante et je continue d’être émerveillée par cette place qu’on me fait ici à la Faculté d’éducation. J’ai tout de suite perçu la cohérence avec l’ensemble de ma démarche et cela s’inscrit dans ma vision. Je souhaite profiter de cette opportunité qui m’est offerte pour partager mes ferveurs culturelles et littéraires, et contribuer à enraciner, comme je le crois, la nécessité pour les personnes professeures et les élèves de demain de faire une place dans leur vie scolaire et citoyenne à la culture.

Hélène Dorion, poète, écrivaine et essayiste québécoise

Elle déclare aussi que le monde dans lequel nous vivons lui semble appeler des liens nouveaux, des échanges qui éprouvent les limites parfois imposées et, surtout, inviter à des solidarités inédites pour mieux comprendre les enjeux actuels et accorder davantage nos actions à ce qui concerne et affecte chacune et chacun de nous.

Un partage de passions et de ferveurs à travers l’enseignement

Ayant déjà été enseignante au cégep, avec un parcours en philosophie et en littérature, l’écrivaine partage que c’est sa pratique d’écriture qui a influencé grandement sa façon d’enseigner. Pour elle, ce partage de passions et de ferveurs littéraires est extrêmement important et va bien au-delà de l’enseignement de la méthode.

L'animateur et enseignant Félix Morin et Hélène Dorion lors de la Grande rencontre.
L'animateur et enseignant Félix Morin et Hélène Dorion lors de la Grande rencontre.
Photo : Michel Caron UdeS

Cette passion et cette ferveur faisaient en sorte que je disais à quel point la littérature est importante pour comprendre le monde, pour dialoguer avec toute la contemporanéité, pour être dans une relation amicale, amoureuse, familiale, sociale. Que le sujet, le verbe et le complément déterminent tellement de choses dans notre vie.

Comment arrivait-elle à transmettre cette ferveur aux étudiantes et aux étudiants? La poète nous partage que les élèves veulent savoir l’utilité des choses dans un champ assez spécialisé et précis : à quoi cela va-t-il me servir pour l’examen, pour mon diplôme, pour ma profession… Elle assume que la culture peut s’adapter à toutes les sphères de la société.

Apprendre à être humain avant tout

Et qu’est-ce que la culture nous apporte? Pour elle, il s’agit moins d’une méthode, mais bien de la nécessité de savoir comment être un humain et comment apprendre à être humain à travers nos cours. Que ce soient des cours de géographie, sociologie, philosophie ou poésie, on se demande ce que cela peut faire de soi? Ce n’est pas juste l’utilité, mais c’est d’ouvrir ce champ de vision et d’utilité vers autre chose. Pour Hélène Dorion, au-delà de la méthode, un appétit d’être doit être présent et l’une des tâches premières de l’éducation, c’est d’apprendre à être humain.

La poète souligne l’importance d’essayer, peu importe la matière, surtout que les élèves passent avec les personnes professeures des nombres incroyables d’heures, souvent plus qu’avec n’importe qui à travers leur vie pendant les années scolaires.

Photo : Michel Caron UdeS

On veut essayer de passer tout ce qu’on peut du fait d’apprendre à devenir humain eux-mêmes et en société, de manière aujourd’hui planétaire, le souci de soi, le souci de l’autre et comment nous sommes interpellés par les tremblements du monde actuel. Quand nous voyons ce corridor s’ouvrir, cette voie d’accès, parlons aussi de notre humanité et parlons aussi de devenir de meilleurs êtres humains.

Peut-on vraiment dissocier la culture et l’éducation?

Selon Hélène Dorion, la réponse est non, sinon nous entrons dans un monde de fermeture. Les années scolaires sont pour elle des années de découvertes et d’expérimentation pour connaitre le plus largement possible ce qui s’offre à nous, autant pour les élèves que pour le personnel enseignant.

Je pense que la professeure ou le professeur enseigne autant ce qu'il ne sait pas que ce qu’il sait et qu’il faut autant passer ses émerveillements que ses connaissances.

Photo : Michel Caron UdeS

Hélène Dorion nous parle aussi de ce que peuvent ressentir les élèves en classe. Elle se souvient de moments où elle était dans des cours de philosophie au cégep et elle ne sait pas de quoi le professeur parlait, mais elle se souvient très bien de ce qu’elle ressentait à ce moment-là.

C’est dans une transmission qui n’est pas juste celle de la connaissance, mais qui englobe aussi autre chose. Il y a toujours cette lecture d’un être humain à un autre, la lecture que font des élèves devant et avec une personne professeure, au-delà de ce qu’ils peuvent en nommer à ce moment-là. C’est souvent l’enseignante ou l’enseignant qui est le grand semeur.

C’est autour de l’âge de 15 ans qu’elle s’est intéressée à la poésie grâce à une enseignante : « Lors d’un cours de poésie, à un certain moment, la professeure s’est mise à circuler dans la classe les yeux fermés en récitant un poème. J’ai eu l’envie de voir ce qu’elle était en train de voir et de le ressentir aussi. »

Pour la poète, enseigner est un art, une relation de confiance, un dialogue et un choc. L’erreur à ne pas faire lorsqu’on enseigne la poésie? Elle nous conseille d’ajouter l’expérience immédiate à la poésie : « Il est certain qu’il faut comprendre la base, la grammaire, mais au-delà de cela, en lisant, on veut ressentir l’œuvre, recevoir et établir le lien direct avec le texte. » Un généreux conseil qui aidera certainement nos personnes étudiantes en enseignement à la Faculté d’éducation!

Le programme Passeurs culturels

Avec la nouvelle ambassadrice, le programme Passeurs culturels de la Faculté d’éducation continue de prendre de l’ampleur. Ayant pour intention de donner accès à la culture sous toutes ses formes, et ce, à tous les membres de la communauté facultaire, le programme est un privilège hors du commun qui s’inscrit à la racine des deux compétences fondatrices des professions de l’éducation, que sont la culture et la langue.

Ainsi, un P.A.C.T.E. culturel avec tous les membres de la Faculté est mis en action : dans le plaisir, nous désirons multiplier les occasions de partage autour des arts, de la culture et de l’éducation, offrir des accès privilégiés à des expériences artistiques et culturelles variées, permettre aux personnes de faire des choix personnels de découvertes culturelles, aménager au quotidien du temps pour les arts et la culture et enfin créer des espaces, un environnement, des lieux, les plus stimulants possibles pour initier au beau, au bon et au bien.

La rentrée culturelle du 4 octobre a été réalisée en collaboration avec le PRESE, c'est-à-dire le Pôle régional en enseignement supérieur de l'Estrie qui favorise la collaboration entre les collèges et les universités de la région.

Hélène Dorion est l'autrice de plus de 30 écrits et son œuvre touche autant la poésie, le roman que l'essai et l'opéra. Elle a reçu plusieurs prix en carrière et de nombreuses reconnaissances. Elle est Chevalière de l'Ordre national du Québec depuis 2007 et Officière de l'Ordre du Canada depuis 2010. Récemment, son recueil de poèmes Mes forêts (2021) a été ajouté à la sélection du baccalauréat français, ce qui fait d'Hélène Dorion, la première Québécoise et la première femme vivante à être étudiée dans ce programme.