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Une doctorante passionnée par la chanson

Noémi Doyon rafle le 1er prix d’Univers-cité en spectacle

Noémi Gagnon (Lettres et sciences humaines 2004 et 2008), gagnante de la finale nationale d'Univer-cité en spectacle
Noémi Gagnon (Lettres et sciences humaines 2004 et 2008), gagnante de la finale nationale d'Univer-cité en spectacle
Photo : Reflets ingénierie photographique

«La chanson, c'est toute ma vie. Elle m'accompagne d'aussi loin que je me souvienne.» Ainsi s’exprime Noémi Doyon (Lettres et sciences humaines 2004 et 2008), doctorante en études françaises et grande gagnante de la 5e Finale nationale Univers-cité en spectacle, présentée le 3 avril à Montréal. Cette passion longuement mûrie lui a permis de toucher le cœur du public et des juges avec son numéro qui s’intitule L'attente, une prestation piano et voix où elle interprétait les chansons «Maintenant», de Nicolas Peyrac, et «Primate électrique», de Daniel Bélanger. Afin d'installer un univers poétique et musical marqué par le doute et la mélancolie, mais aussi par l'espoir et la lumière homogène, ces deux chansons étaient liées par de courts textes de transition signés Marc Desjardins, parolier et metteur en scène réputé. Ce 1er prix a aussi permis à la lauréate de se produire à la télévision, sur la chaîne Musique Plus. (voir l'hyperlien en fin de texte)

De Fugain à Bach

À une enfance bercée par les airs de Fugain, Reggiani, Montand, Gréco, tout autant que Cat Stevens, Michael Jackson et Claude Dubois, s’est ajoutée une formation au piano classique (Schubert, Bach et Beethoven), dès l’âge de cinq ans. «Mes parents m'ont ainsi transmis, dès mon plus jeune âge, leur passion pour la musique, tant populaire que classique, confie Noémi Doyon. Plus qu'une passion – une obsession, je dirais – la chanson occupe pratiquement tout mon temps, à la fois comme geste artistique de ma part et comme objet d'étude.»

Daniel Bélanger pour mémoire

Plus qu'un loisir, la chanson a nourri le parcours universitaire de Noémi Doyon. En 2007, elle a consacré son mémoire de maîtrise à l’œuvre de Daniel Bélanger : Attendre le printemps : équilibres instables dans les chansons de Daniel Bélanger. Depuis 2008, elle poursuit un doctorat au profil études littéraires, sous la direction de Nathalie Watteyne, professeure au Département des lettres et communications, et de Serge Lacasse, musicologue à l’Université Laval.

«Je continue à me spécialiser sur l'analyse de la chanson, dit-elle. Ma thèse, prévue pour 2011, portera sur les poétiques marginales de la chanson québécoise contemporaine. Grâce à mes recherches et aux colloques auxquels je participe, j'ai la chance et le bonheur de faire découvrir, et apprécier j'espère, la chanson québécoise à des publics qui, dans certains cas, ne la connaissent pas. C'est inespéré que de pouvoir allier ma passion à mon travail!»

Interprète sans scrupule

En plus d’une longue formation au piano classique, Noémi s’est mise à la chanson en autodidacte à l’âge de 16 ans. En 2001, elle a remporté le prix du jury lors d’une finale locale de Cégep en spectacle, à Saint-Georges de Beauce. Elle a aussi offert des prestations solo lors d'un séjour d'études à Paris IV, en plus de faire partie du Choeur de la Cité internationale universitaire de Paris, du Choeur de la Sorbonne, puis, plus près de nous, du Choeur symphonique de Sherbrooke.

Cela dit, elle n’est pas pressée de composer ses propres chansons, préférant interpréter des pièces qui ont fait époque. «Il y a tant de chansons parfaites à chanter que je n'ai pas de scrupule à me consacrer à l'interprétation, dit-elle. D'une certaine façon, je retrouve, dans la plume et les mélodies des auteurs-compositeurs que j'admire et que je choisis d'interpréter, ma propre voix, ma propre subjectivité... C'est bien ce qu'une chanson cherche à faire, après tout... Cela dit, j'ai de beaux projets de collaboration à venir au cours des prochains mois.»

Victoire toute personnelle

En participant à la finale locale d’UdeS en spectacle, le 11 février, Noémi Doyon souhaitait avant tout profiter d’une «chance inouïe» de chanter et de jouer sur l'une des plus belles scènes au Québec, la salle Maurice-O'Bready. «Je n'envisageais même pas remporter cette finale locale, alors imaginez la surprise d'avoir remporté le 1er prix à la finale nationale d'Univers-cité en spectacle, devant 10 autres universités québécoises!» s’exclame-t-elle.

Heureuse d’avoir contribué au rayonnement de son université, l’interprète est particulièrement fière de récolter le «fruit longuement mûri d'une démarche amorcée à la fin des années 1990», alors qu’elle commençait à peine à chanter.

Mais elle avoue que ce prix constitue un accomplissement personnel : «Avant tout, je dois l'admettre, c'est une victoire sur un côté plus sombre de moi-même, sur mes craintes et mes doutes, que je vis. Et c'est fantastique! Sans compter les possibilités nouvelles qui s'offrent à moi, notamment ma chance d'aller performer à Musique Plus.»


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