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Journée internationale des femmes et des filles de science

La science et le génie au féminin à l'UdeS, c’est…

Photo : Michel Caron - UdeS

…Sara, Coralie, Lydia, Marie-Pier, Laurie, Marie-Eve et bien d’autres encore. Oui, les femmes sont sous-représentées dans plusieurs programmes d’études liés aux sciences et au génie dans l’ensemble des universités. Mais celles qui y font leur baccalauréat, leur maîtrise ou leur doctorat s’élèvent en modèles qui bousculent les idées reçues.

En cette Journée internationale des femmes et des filles de science, voici un aperçu de la relève scientifique féminine de l’UdeS.

Construire des bâtiments, déconstruire les préjugés

Marie-Pier Blais, baccalauréat en génie du bâtiment

Marie-Pier Blais, baccalauréat en génie du bâtiment
Marie-Pier Blais, baccalauréat en génie du bâtiment

Photo : Michel Caron - UdeS

C’est lors des Portes ouvertes de l’UdeS que Marie-Pier s’est découvert une affinité certaine avec le génie du bâtiment. « Je suis issue d’une technique, donc j’avais déjà un faible pour tout ce qui est lié à la construction. En génie, j’aime découvrir les facettes du bâtiment qu’on connaît moins, comme la mécanique du bâtiment. »

Bien consciente qu’elle mettait le pied dans un univers masculin, elle a tôt fait de s’impliquer dans la cause des femmes en génie. Avec trois autres étudiantes, Marie-Pier a fondé en 2020 Génie au féminin, un groupe qui réunit une quarantaine de membres et dont la mission est d’honorer le travail des ingénieures et d’inspirer celles qui aspirent à le devenir.

« Il y a peu de femmes en génie, donc j’entends démontrer qu’elles y ont une place. Les préjugés doivent être défaits, notamment sur les chantiers de construction. »

Dans 10 ou 15 ans, Marie-Pier se voit à la fois entrepreneure et mère de famille : « J’aimerais créer une entreprise pour démontrer le leadership des femmes. »

« Je veux un prix Nobel dans 50 ans! »

Céline Gosselin, maîtrise en chimie

Sa force de caractère côtoie un rire contagieux qui ne laisse personne indifférent. « C’est comment, étudier en chimie à l’Université de Sherbrooke? C’est malade, j’adore ça! Les professeures et professeurs sont vraiment passionnés. On apprend des meilleurs. »

Céline Gosselin, maîtrise en chimie
Céline Gosselin, maîtrise en chimie
Photo : Michel Caron - UdeS

Charmée par l’esprit d’entraide et la convivialité qu’elle a connus dans ses groupes au baccalauréat, Céline étudie aujourd’hui les iodes hypervalents pour son projet de maîtrise qu’elle réalise sous la direction du professeur Claude Legault. « Je suis la seule fille de mon laboratoire, mais je ne changerais rien à ça. J’ai toujours été à l’aise dans des groupes composés juste de gars. »

Ses influences, la radioactivité de Marie Curie, l’effet photoélectrique d’Albert Einstein, mais aussi la nature persévérante de sa mère, sont des composantes importantes de ses aspirations scientifiques.

« Je suis fascinée par la découverte, par la frontière entre ce qu’on sait et ce qu’on ne sait pas encore. Et je veux être exactement comme ma mère! Même si elle ne travaille pas en sciences, elle m’inspire beaucoup. »

Celle qui a choisi la chimie pour la diversité qu’elle offrait en matière de domaines d’emploi et de champs d’application aspire à découvrir de nouveaux médicaments dans l’espoir de résoudre le problème de résistance aux antibiotiques.

Où se voit-elle dans 10 ans? « Je ne sais même pas ce que je ferai demain! », répond l’étudiante avec humour. « En fait, je veux pousser la science à trouver des solutions pour certaines problématiques. Je me vois diriger une équipe et travailler sur de nouvelles molécules… mais je veux un prix Nobel dans 50 ans! », conclut-elle en boutade.

Le génie pour changer le monde

Rose-Line Tougas, baccalauréat en génie électrique

Rose-Line Tougas, baccalauréat en génie électrique
Rose-Line Tougas, baccalauréat en génie électrique

Photo : Michel Caron - UdeS

Rose-Line veut résoudre des problèmes et souhaite faire avancer la société, deux aspirations qui ont trouvé leur place en génie électrique.

« J’aime beaucoup tout ce qui touche à la résolution de problèmes ainsi qu’à l’optimisation des idées, des concepts. La possibilité de changer le monde petit à petit m’a amenée à étudier en génie. »

S’il est trop tôt pour se projeter dans le futur, Rose-Line n’a aucune difficulté à résumer ce qui l’enchante le plus dans son programme actuel :

« Étudier en génie électrique à l’UdeS avec le programme d’apprentissage par problèmes et par projets en ingénierie (APPI) me permet d’être plus autonome et autodidacte dans mes apprentissages. »

Rêver d’entrepreneuriat au baccalauréat

Lydia Vachon, baccalauréat en génie mécanique

Lydia Vachon, baccalauréat en génie mécanique
Lydia Vachon, baccalauréat en génie mécanique

Photo : Michel Caron - UdeS

Curieuse de nature sur tout ce qui touche le fonctionnement des choses et les nouvelles technologies, Lydia puise son intérêt pour le génie mécanique de son père, lui-même diplômé de ce domaine et habile bricoleur. « Je le voyais tout le temps travailler sur ses affaires, et ça m’intéressait. »

Animée par l’expérimentation et la mise à l’essai de prototypes, l’étudiante en début de parcours embrasse plusieurs rêves, dont celui d’alimenter sa fibre entrepreneuriale :

« J’aimerais travailler sur la scène internationale, mais l’entrepreneuriat m’intéresse aussi. J’ai développé cet intérêt en me préparant pour la compétition entrepreneuriale des Jeux de génie du Québec de 2022, qui ont finalement été annulés. Mais nous avons soumis notre projet à la Compétition québécoise d'ingénierie, que nous avons remportée. Ainsi, nous participerons à la Compétition canadienne d'ingénierie en mars prochain. »

Lydia compte lancer sa propre entreprise éventuellement.

Faire sa place, de mère en fille

Sara Turcotte, doctorat en informatique quantique expérimentale

Sara Turcotte, doctorat en informatique quantique expérimentale
Sara Turcotte, doctorat en informatique quantique expérimentale

Photo : Michel Caron - UdeS

C’est en observant sa mère ingénieure se tailler une place dans un milieu à dominante masculine que Sara a eu envie de se lancer dans le monde scientifique. « J’ai longtemps pensé que je n’étais pas assez compétente pour aller dans des programmes d’études réputés comme difficiles. […] Ma mère est une femme brillante, déterminée, forte et aimante. Elle m’a toujours permis de m’épanouir dans toutes les sphères de ma vie, de développer ma créativité et d’aimer apprendre. »

Son étincelle pour la physique et la recherche s’est allumée au collégial, lors d’un projet sur la pollution lumineuse piloté par un enseignant inspirant. « Par la suite, mes divers stages au baccalauréat en physique m’ont permis de me familiariser davantage avec le monde de la recherche et de l’informatique quantique. »

Aujourd’hui, Sara partage son temps entre ses études à l’Institut quantique dans le groupe de recherche du professeur Michel Pioro-Ladrière, son emploi à temps partiel chez Nord quantique, et son implication au sein du comité Diversité en physique de l’Université de Sherbrooke.

Elle est aussi maman d’une petite fille d’un an, pour laquelle elle souhaite, à son tour, devenir un modèle de persévérance. « J’ai envie qu’elle grandisse dans un monde où elle se sentira à sa place, peu importe le domaine dans lequel elle évoluera. »

Les virus informatiques, les maths, et de grandes ambitions

Coralie Grégoire, baccalauréat en génie informatique

Coralie Grégoire, baccalauréat en génie informatique
Coralie Grégoire, baccalauréat en génie informatique

Photo : Michel Caron - UdeS

Enfant, Coralie s’amusait à créer des virus informatiques dans l’ordinateur de son père pour ensuite chercher des solutions afin de les supprimer. « C’est vraiment un des défis que j’aime. J’aime aussi beaucoup les mathématiques, alors j’ai cherché un programme qui me permettrait de trouver un peu de tout ça. »

Au cours de son baccalauréat en génie informatique, l’étudiante a trouvé sa place notamment dans l’implication étudiante. « Pour moi, mes sources d’inspiration, ce sont les personnes un peu plus vieilles qui m’ont initiée à l’implication étudiante. Ils m’ont aussi parlé de leur maîtrise, de leur doctorat. Je retrouve l’inspiration aussi auprès de certains professeurs et certaines professeures, et même auprès de la coordonnatrice de mon programme. »

Comment Coralie envisage-t-elle son avenir? « Diplôme en poche, je me vois comme ingénieure responsable de projets, avec ma petite famille, bien évidemment. »

Faire avancer le Maroc avec l’enseignement et la recherche

Sahar Tahir, doctorat en informatique

Une force tranquille sommeille visiblement chez cette jeune chercheuse en informatique. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle voit grand.

Sahar Tahir, doctorat en informatique
Sahar Tahir, doctorat en informatique
Photo : Michel Caron - UdeS

Sahar est au doctorat sous la direction de la professeure Véronique Provencher et du professeur Bessam Abdulrazak et elle travaille à l'amélioration de la vie des personnes âgées dans le domaine de la santé. S’intéressant tant à l’intelligence artificielle qu’aux causes humanitaires, elle caresse des rêves variés, mais tous logiquement reliés :

« Après l'obtention de mon doctorat, j’aimerais prendre du temps pour enseigner. Ainsi, je deviendrais professeure-chercheuse pour combiner mon enthousiasme pour la recherche et le plaisir que j'éprouve à partager mes connaissances. Par ailleurs, passionnée par le leadership et l'entrepreneuriat, j'ai comme objectif, dans le long terme, de fonder une grande école au Maroc ─ mon pays d’origine ─ qui encouragerait la recherche, la créativité et l'innovation, et qui, pourquoi pas, travaillerait en partenariat avec les laboratoires de recherche de l'Université de Sherbrooke. »

Se décrivant comme une personne qui n’aime pas la monotonie, Sahar a jeté son dévolu sur l’informatique pour l’aspect innovant de ce domaine « en continuelle évolution » et favorable à la formation continue. « À l’Université de Sherbrooke, particulièrement en informatique, le choix de cours est énorme. Les étudiantes et les étudiants choisissent donc ceux qui les intéressent vraiment et grâce auxquels ils peuvent approfondir leurs compétences. »

Stage à l’international et réduction des CO2

Sophie Gobeil, baccalauréat en génie biotechnologique

Sophie Gobeil, baccalauréat en génie biotechnologique
Sophie Gobeil, baccalauréat en génie biotechnologique
Photo : Michel Caron - UdeS

Sophie baigne dans le milieu de l’ingénierie depuis son plus jeune âge : « Mon père est ingénieur, et mon frère a aussi étudié en génie. » C’est lors des Portes ouvertes de l’UdeS qu’elle a été conquise par le programme de génie biotechnologique. « Je trouvais ça diversifié comme domaine avec l’intégration de la biologie, de la chimie et des mathématiques. »

Très satisfaite de son choix de programme, elle salue en particulier la variété des cours qui sont offerts : « Nous avons beaucoup de cours au Pavillon des sciences de la vie. Nous pouvons acquérir des connaissances complémentaires en immunotechnologie et biochimie, par exemple. »

L’aspirante ingénieure a déjà un tracé bien défini pour les années à venir. En plus de faire un stage à l’international, elle envisage la possibilité d’occuper un poste dans l’entreprise saguenéenne où elle a réalisé ses stages du régime coopératif. « C’est une entreprise technologique issue d’un partenariat entre deux leaders de l’industrie de l’aluminium. Elle est en recherche et développement pour améliorer le procédé de l’électrolyse de l’aluminium, qui génère actuellement beaucoup de CO2. Le nouveau procédé permettra de libérer de l’oxygène dans l’air au lieu du CO2, ce qui est très intéressant. »

Programmer son avenir grâce à la robotique

Laurie Croteau, baccalauréat en génie robotique

Laurie a toujours eu des idées plein la tête. Elle a aussi un petit penchant pour les chiffres. Dans l'espoir de donner vie aux inventions qui lui remplissent l’esprit, elle a choisi de jumeler toutes ses passions en un seul cheminement :

Laurie Croteau, baccalauréat en génie robotique
Laurie Croteau, baccalauréat en génie robotique
Photo : Michel Caron - UdeS

« Le génie permet d’utiliser à la fois les mathématiques et sa créativité, alors pour moi, c’était un gros plus. Quant à la robotique, ça m’a toujours intriguée, fascinée. J’adore programmer, ça fait appel à mon côté créatif. On touche aussi à la mécanique et au volet électrique; c’est vraiment venu me chercher comme programme. »

C’est au secondaire que sa flamme pour les sciences a pris de la force. « Les professeures et professeurs de science et de physique m’inspiraient beaucoup. La même chose s’est produite au cégep, durant ma technique en électronique industrielle. »

Ce qui teinte le plus son parcours universitaire, c’est le soutien qu’elle reçoit : « Je me sens bien entourée à l’Université de Sherbrooke. Le travail en équipe est valorisé, ce qui nous permet de faire nos projets et travaux de cette manière, tout en améliorant nos connaissances en gestion et en planification. »

Être à la tête de sa propre entreprise compte parmi ses projets d’avenir. « Sinon, j’aimerais évoluer dans une usine pour justement développer, puis optimiser cette usine-là. »

Influence familiale

Roxanne Watelle, baccalauréat en génie mécanique

Roxanne Watelle, baccalauréat en génie mécanique
Roxanne Watelle, baccalauréat en génie mécanique
Photo : Michel Caron - UdeS

Douée en science depuis toujours et passionnée par les mathématiques appliquées, Roxanne était réticente à étudier dans une discipline où les femmes sont peu nombreuses. « Il y a plusieurs ingénieurs dans ma famille ─ je suis en fait la deuxième ingénieure de ma famille ─, mais j’avais quelques appréhensions, parce que le génie est un domaine majoritairement masculin. »

Dès le début de son baccalauréat en génie mécanique à l’UdeS, l’accueil qu’elle reçoit par ses pairs est tel que ses craintes se dissipent sur-le-champ : « J’ai rapidement senti que j’appartenais à la gang. Je n’ai vu aucune différence du fait que je suis une femme. »

Comment entrevoit-elle l’avenir? « Je suis au début de mon baccalauréat, alors il est difficile pour moi de me projeter dans ma carrière professionnelle. Mais je sais que j’ai vraiment fait le bon choix de domaine. »


Donner une voix aux prochaines physiciennes

Marie-Eve Boulanger, doctorat en physique quantique

De son propre aveu, Marie-Eve est dotée d’un tempérament fonceur. « Je parle fort aussi! », précise-t-elle en riant.

Marie-Eve Boulanger, doctorat en physique quantique
Marie-Eve Boulanger, doctorat en physique quantique
Photo : Michel Caron - UdeS

Cette assurance de béton lui a été très utile tout au long de son parcours en physique. Combinée à une passion sans nom pour les mathématiques appliquées, son aplomb l’a menée là où elle se trouve aujourd’hui, soit aux derniers stades de son doctorat en matériaux quantiques sous la direction du professeur Louis Taillefer.

« J’ai commencé mes études en actuariat. Après un an, j’ai décidé de faire ce qui me passionne vraiment : la physique. Mais j’étais un peu naïve, je ne me doutais pas qu’il n’y avait pas de filles en physique! »

C’est à la maîtrise que Marie-Eve prend réellement conscience qu’elle baigne dans un univers masculin :

« Quand tu vas en conférence, par exemple, tu réalises que tu es vraiment une minorité. Il faut que tu aies les reins solides, que tu te fasses valoir, et que tu te dises que tu es réellement à ta place! Je suis chanceuse, je suis très bien entourée. Et mon directeur de thèse est extrêmement conciliant, très encadrant. »

Pour s’aider dans son cheminement, mais aussi afin de faciliter les choses pour les prochaines étudiantes en physique, la doctorante coordonne avec deux collègues le comité Diversité en physique de l’Université de Sherbrooke.

« C’est important de créer des réseaux qui permettent aux femmes de se tenir ensemble. »

Où se voit Marie-Eve dans 10 ans? « J’espère continuer de faire quelque chose qui me passionne, que ce soit en physique ou dans un autre domaine. J’espère aussi être dans une position où j’aurai une certaine influence positive sur les gens. »


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