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Conférence de deux professeurs en marketing

Les produits verts : mythe ou réalité?

La professeure Caroline Boivin, de la Faculté d'administration, sur le terrain pour les besoins du projet de recherche sur les produits verts.
La professeure Caroline Boivin, de la Faculté d'administration, sur le terrain pour les besoins du projet de recherche sur les produits verts.
Photo : Fabien Durif

La consommation verte s’avère de plus en plus importante dans la plupart des pays industrialisés. Qu’il s’agisse de vêtements, d’aliments ou de produits d’entretien ménager, les ventes de produits verts n’ont jamais été aussi prospères. Caroline Boivin et Fabien Durif, professeurs au Département de marketing de la Faculté d’administration, offriront ce jeudi une conférence gratuite au titre évocateur : Les produits verts : mythe ou réalité? Une analyse du marché des produits d’entretien ménager au Québec. Les propos risquent d’étonner… et de nous éclairer en tant que consommateur.

Cette conférence découle d’un projet de recherche amorcé au printemps 2009. «Nous avons décidé d’allier nos expertises respectives pour analyser les spécificités de la gestion des produits verts, un concept en pleine expansion mais source de nombreuses controverses, mentionne le professeur Fabien Durif. Le produit d’entretien ménager vert est, avec le papier recyclé, l’une des catégories les plus importantes de produits verts.»

Caroline Boivin et Fabien Durif vont aborder au cours de la conférence des thèmes tels que le phénomène des produits verts, le problème de définition du concept des produits verts, la prolifération des écolabels ou encore les facteurs clés de succès dans la gestion des produits verts. «La consommation des produits verts est freinée à cause des risques que certains consommateurs perçoivent en ce qui a trait à la qualité, au prix ou au manque d’information vis-à-vis de ces produits», indique Fabien Durif.

Les labels : peut-on s'y fier?

L’une des réponses apportées par les entreprises à la réticence des consommateurs est la certification verte, qui peut prendre plusieurs formes. Les logos verts sont ajoutés sur les produits pour certifier leur conformité à des normes environnementales établies par des organismes responsables. La marque du produit est donc alliée à celle de l’organisme, et cette alliance est communiquée aux consommateurs par l’apposition du logo sur le produit, ce qui constitue une alliance de marques.

«La problématique majeure est la présence trop nombreuse de logos verts, qui se multiplient sur les produits, note le professeur Durif. Ces logos ne proviennent pas toujours d’organismes officiels, puisque certains sont créés par les entreprises elles-mêmes.»

Selon une récente étude de TerraChoice Environmental Marketing, plus de 23 % des produits verts étudiés entraient dans cette catégorie d’étiquette mensongère, soit des produits qui, par des mots ou des images, donnent l’impression d’être endossés par une tierce partie alors que ce n’est pas le cas.

«Nos études ont démontré que la certification verte telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui n’est pas suffisante pour guider les consommateurs dans leurs choix, ajoute Fabien Durif. Ces derniers souhaitent que des informations suffisantes soient mentionnées sur les écolabels des produits. Ainsi, les allégations vertes doivent être explicites, détaillées, claires, faciles à comprendre et prouvées du point de vue environnement.»

«Cette conférence est une occasion de présenter les travaux de recherche que nous avons amorcés cette année, rappelle Caroline Boivin. Le sujet des stratégies de mise en marché des produits verts constituera notre principal axe de recherche au moins pour quelques années.»

Midis pour apprendre et discuter

Voilà donc une heure de lunch qui s’annonce éclairante et distrayante pour ceux et celles assisteront à cette conférence proposée dans le cadre des Midis pour apprendre du Centre universitaire de formation en environnement. Il s’agit de la première de sept conférences ouvertes à tous qui seront proposées d’ici le printemps.

Les conférences se dérouleront à la salle D7-2024 du pavillon Marie-Victorin de l’UdeS, de 12 h 10 à 13 h 20, et les spectateurs peuvent y apporter leur lunch.