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Le cours qui a changé mon regard sur le monde

S’intéresser à une langue qui évolue

Dès la première séance du cours Langue, culture et société, Laetitia Chicoine a compris qu'elle voulait travailler dans le domaine de la linguistique. 
Dès la première séance du cours Langue, culture et société, Laetitia Chicoine a compris qu'elle voulait travailler dans le domaine de la linguistique. 


Photo : Michel Caron - UdeS

« Une langue qui évolue est une langue en santé ». Alors que l’état de la langue française au Québec est souvent dépeint de manière négative, des linguistes étudient cette langue pour mieux comprendre et décrire son évolution. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Laetitia Chicoine a décidé de poursuivre ses études à la maîtrise en sciences du langage, cheminement en linguistique.

Au Québec, la langue est intimement reliée à notre identité et à notre sentiment d’appartenance, ce qui explique pourquoi elle fait autant réagir, mentionne Laetitia Chicoine, étudiante à la maîtrise en sciences du langage. On parle souvent des menaces qui pèsent sur elle, alors qu’elle évolue normalement, précise-t-elle.

Le fait que la langue française n’est pas la même que celle d’il y a 30 ans, les gens sont portés à croire qu’elle se détériore. Pourtant, une langue qui change est synonyme de santé, voire de vitalité. Il n’y a pas juste la langue française au Québec qui change : toutes les langues changent.

Laetitia Chicoine, étudiante à la maîtrise en sciences du langage

On utilise la langue tous les jours, mais la connaît-on vraiment? Selon Laetitia Chicoine, beaucoup de croyances sur la langue se révèlent inexactes. Étudier la langue et son fonctionnement est un métier, celui de linguiste. Les chercheurs et chercheuses en sociolinguistique analysent la relation entre la langue et la culture, la société, la variation dans le temps ou encore la variation géographique. En quête de réponses elle aussi, Laetitia Chicoine a opté pour la maîtrise en sciences du langage.

Je suis allée en linguistique parce que je trouvais ça fascinant que la langue soit partout autour de nous - qu’on l’écrive, qu’on la parle, qu’on la lise, qu’on l’entende – et qu’on l’utilise tous les jours alors qu’on en sait assez peu sur son fonctionnement, sur ses effets et ses conséquences sur nous en tant que société. La linguistique me permet d’entrer en contact avec des gens et d’étudier leur langage concrètement.

Laetitia Chicoine, étudiante à la maîtrise en sciences du langage

Un appel à mieux comprendre

Son grand intérêt pour la linguistique est né lors de la première séance du cours Langue, culture et société, au baccalauréat en études littéraires et culturelles. Lors de ce cours, une professeure a affiché à l'écran plusieurs fausses croyances au sujet de la langue. Bien qu’au départ, les étudiants et étudiantes croyaient que cet exercice servait à rappeler des faits sur la langue, ils ont finalement compris qu’il s’agissait de faussetés. À la fois perturbée et émerveillée, Laetitia Chicoine a été marquée par cette activité servant à distinguer les préjugés des faits sur la langue.

La professeure a démystifié des fausses croyances qui ont longtemps été interprétées comme des faits dans la société. J’ai trouvé cela tellement intéressant. Je me disais : comment se fait-il que nous ne savons pas cela, alors qu’on utilise la langue tout le temps?

Laetitia Chicoine, étudiante à la maîtrise en sciences du langage

Alors que le cours de linguistique lui a donné la piqûre pour ce domaine, Laetitia Chicoine explore aujourd’hui de nombreux aspects entourant la langue en effectuant sa maîtrise de type recherche. De la sociolinguistique à la morphologie et à la phonétique, l’étudiante analyse la langue à la manière des linguistes : en la décrivant et en ne portant aucun jugement sur elle. En étudiant l’histoire des langues, elle constate qu’elles sont toutes confrontées à de nouveaux défis, peu importe leur époque.

Le français parlé au Québec change, mais toutes les langues changent aussi. C’est un phénomène intrinsèque à la langue. Il est normal que les jeunes se l’approprient, l’utilisent à leur façon ou inventent de nouveaux mots. C’est une preuve que la langue est vivante.

Laetitia Chicoine, étudiante à la maîtrise en sciences du langage

La maîtrise en sciences du langage permet aux personnes étudiantes d’allier un savoir théorique à des compétences pratiques afin d’appréhender et d’analyser avec rigueur les phénomènes linguistiques. Le cheminement de type recherche en linguistique permet aux étudiantes et étudiants de développer les connaissances et les habiletés nécessaires à l’élaboration de recherches personnelles et critiques en sciences du langage. Pour en connaître davantage, consultez la fiche du programme.

Un atelier qui change la donne

Ayant toujours aimé la langue, la lecture et l’écriture, Laetitia Chicoine réalise que la maîtrise en sciences du langage correspond à ses passions et à ses ambitions. En effet, son programme lui permet d’être en contact avec des gens afin d’étudier leur langage de manière concrète. D’ailleurs, en plus de ses cours, l’étudiante anime des ateliers de francisation au Centre de langues destinés aux personnes immigrantes. Elle ressent un véritable plaisir à les accompagner dans leur nouvelle vie au Québec en tant que francophones.

J’aide les nouveaux arrivants à apprendre le français, mais ils m’en apprennent tellement beaucoup aussi. Pour certains, je suis l’une des premières personnes natives du Québec qu’ils rencontrent. Je réalise que la relation que j’ai avec eux peut être déterminante dans leur vision de la langue, mais aussi dans leur vie. C’est vraiment enrichissant.

Laetitia Chicoine, étudiante à la maîtrise en sciences du langage

L’animation d’ateliers lui permet également d’obtenir une perception nouvelle de la langue française au Québec. Celle-ci est parfois vue par les personnes immigrantes comme une langue difficile à apprendre en raison de ses exceptions. Or, le degré de difficulté perçu ne les empêche pas de mettre les efforts pour l’apprendre.

La majorité des nouveaux arrivants choisissent le Québec pour la culture francophone, donc ils sont motivés à apprendre le français.  Ils aiment parler avec les Québécois et veulent se sentir inclus. Ils désirent se sentir Québécois et souvent ce sentiment vient avec le fait de parler la langue.

Laetitia Chicoine, étudiante à la maîtrise en sciences du langage

Laetitia Chicoine s’intéresse beaucoup aux personnes issues de l’immigration. Son mémoire devrait porter sur les représentations du français et la présence de l’alternance codique chez les personnes immigrantes de deuxième génération.

En pleine évolution, la langue française continue de faire son travail en servant d’outil de communication. Elle permet aussi de transmettre des connaissances, de construire notre identité et de s’identifier à un groupe. Grâce à ses cours et à ses ateliers, Laetitia Chicoine contribue activement à l’étude de la langue. Elle se dit optimiste quant à l’avenir de la langue française au Québec, car celle-ci suit l’évolution naturelle de la société.

À propos de la série Le cours qui a changé mon regard sur le monde 
Cet article constitue le sixième d’une série destinée à mettre en valeur l’enseignement innovant et l’apprentissage pratique à l’UdeS. Reconnue pour l’originalité de ses programmes, l’institution s’engage avec ses communautés à former des personnes citoyennes responsables qui changent le monde. Comment cette vision prend-elle racine concrètement dans les cours et activités pédagogiques qui sont particulièrement significatifs pour les étudiantes et étudiants et le personnel enseignant ou autre qui les entourent? C’est ce que décrypteront les productions diffusées dans le cadre de cette série.

Vous avez aussi suivi un cours qui a changé votre regard sur le monde? Faites-nous part de votre histoire, et elle pourrait peut-être faire partie de la série!


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