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97 % de succès pour un programme de prévention du décrochage scolaire

Le programme d'encadrement Trait d'Union crée une relation significative entre l'élève et son accompagnateur

Trait d'Union, un programme de prévention du décrochage scolaire conçu à l'Université de Sherbrooke et implanté depuis quatre ans dans les écoles secondaires de la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke (CSRS), produit des résultats des plus concluants. En 2008-2009, parmi l'échantillon de 305 élèves à risque de décrochage qui ont participé au programme, 99 % d'entre eux ont persévéré. Puis, en 2009-2010, du groupe de 279 élèves, 97 % ont persévéré.

Toutes les deux semaines, l'accompagnateur rencontre son élève et focalise sur son encadrement à l'aide d'un bilan personnalisé.
Toutes les deux semaines, l'accompagnateur rencontre son élève et focalise sur son encadrement à l'aide d'un bilan personnalisé.

Le programme Trait d'Union, conçu par la Chaire de recherche de la CSRS sur la réussite et la persévérance des élèves, est basé sur une relation significative et engageante entre un élève à risque de décrochage et un accompagnateur (enseignant) qui lui est attitré. En implantant ce projet, chercheurs, dirigeants, enseignants et professionnels se sont mobilisés afin de favoriser la persévérance chez les jeunes.

Pour le titulaire de la Chaire, le professeur Laurier Fortin, de la Faculté d'éducation de l'Université de Sherbrooke, ce succès s'appuie sur une relation éducative positive entre l'élève et son accompagnateur, établie sur une base régulière.

Laurier Fortin, professeur à la Faculté d'éducation
Laurier Fortin, professeur à la Faculté d'éducation

« Toutes les deux semaines, l'accompagnateur rencontre son élève et focalise sur son encadrement à l'aide d'un bilan personnalisé, explique-t-il. Est-ce que l'élève vit des problèmes ou des découragements? L'accompagnateur mise sur le cadre de vie, l'engagement scolaire et la résolution de problèmes, en rappelant l'importance et l'utilité de l'école. Et chaque fois, l'élève s'engage face à sa propre réussite scolaire. »

« Annuellement, quelque 150 enseignantes et enseignants s'engagent à être accompagnateurs. De plus, la commission scolaire et les directions d'école ont fait en sorte d'inclure les activités d'accompagnement aux activités régulières de l'école. Il s'agit donc d'un programme d'encadrement des élèves hors du commun et faisant maintenant partie de la vie de l'école », souligne Michel Bernard, directeur général de la CSRS.

La réussite du programme se fonde également sur des facteurs importants, dont le leadership fort des directions de la CSRS et des écoles; le transfert des connaissances de la recherche au milieu; un comité de pilotage proactif; la formation et la supervision des accompagnateurs; de même que l'évaluation de l'implantation et des effets du programme.

Dépister d'abord, encadrer ensuite

Michel Bernard, directeur général de la CSRS
Michel Bernard, directeur général de la CSRS

Chaque année depuis 2007, près de 4500 élèves sont évalués dans quatre écoles secondaires de Sherbrooke, soit Mitchell-Montcalm, de la Montée, du Phare et du Triolet, à l'aide d'un logiciel de dépistage créé par les professeurs Laurier Fortin et Pierre Potvin. De ce nombre, environ 40 % ont été identifiés à risque de décrochage. Dans le cadre du programme Trait d'Union, les écoles prennent en charge entre 225 à 300 élèves par année.

Le programme comprend deux composantes spécifiques. L'objectif de la composante Trait est d'évaluer, aux deux semaines, le niveau d'engagement des élèves et l'intensité des indicateurs de désengagement scolaire pour chacun des élèves accompagnés (par exemple, les retards, les absences et les échecs).

Puis, la composante Union comprend des rencontres entre l'élève et son accompagnateur sur une base régulière afin d'établir une relation de confiance. Ensemble, ils ciblent un objectif et mettent en place des stratégies positives et des stratégies de résolution de problème qui peuvent prendre différentes formes : valorisation, discussions sur l'importance de l'école, la réussite scolaire et les aspirations futures.

« Les interventions sont proactives et positives, précise Laurier Fortin. On mise sur les comportements favorables. L'intervention est multidimensionnelle, puisqu'elle cible principalement le jeune, mais elle comprend aussi des interactions auprès de la famille, de l'enseignant et de l'école. »

Mobilisation essentielle du milieu

Dès le début du projet, une collaboration étroite entre l'équipe de recherche, les intervenants et les directions d'écoles s'est installée. Des réunions très régulières des comités de pilotage ont permis une stabilité et l'application rigoureuse du programme d'accompagnement des élèves.

« Dans le cadre du comité de pilotage, les directions des quatre établissements du secondaire se rencontrent aux trois semaines pour prendre les décisions face au programme, pour résoudre les problèmes et pour assurer l'uniformité de l'implantation entre les écoles, indique Michel Bernard. Chaque équipe de direction et le coordonnateur Trait d'Union de l'école se rencontrent bimensuellement pour gérer des contraintes du milieu et s'assurer que les décisions prises au comité de pilotage soient appliquées dans l'école. Le travail d'équipe et les efforts soutenus des dernières années se reflètent dans les résultats obtenus. »

De plus, une psychoéducatrice de la Chaire est attitrée à temps plein à chaque école participante. La psychoéducatrice offre la formation théorique et pratique aux nouveaux accompagnateurs, suivie de six supervisions durant l'année scolaire pour l'ensemble des accompagnateurs. Des ressources complémentaires de l'école et de la communauté sont également mises à contribution dans le but de soutenir l'engagement et la réussite scolaire.

Le manuel complet du programme Trait d'Union sera distribué gratuitement dès mai 2012 sur le site du Centre de transfert pour la réussite éducative du Québec.


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