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Justine Benoît-Piau : lauréate du prix Acfas IRSST-doctorat

Convertir sa passion en carrière en recherche

Justine Benoît-Piau, étudiante au doctorat recherche en sciences de la santé.
Justine Benoît-Piau, étudiante au doctorat recherche en sciences de la santé.
Photo : Fournie

Justine Benoît-Piau, étudiante au doctorat recherche en sciences de la santé, remporte le prix Acfas IRSST-doctorat. Cette reconnaissance souligne l’excellence de ses recherches réalisées en santé et sécurité au travail dans le domaine de la danse. Justine vise à renforcer les pratiques de prévention afin de réduire les troubles musculosquelettiques et les douleurs, très fréquentes dans ce milieu.

Justine danse depuis ses quatre ans. Sa passion pour le ballet et le jazz l’a d’abord menée à enseigner la danse en ouvrant sa propre école à Drummondville : Opus Variations Danse. En outre, cette discipline lui a aussi ouvert la porte d’un autre champ d’intérêt : la physiothérapie. Près de 86 % des danseuses et danseurs se blessent, et ce, dans une seule saison d’entraînement et de représentations. Justine a bien connu, elle aussi, les blessures et les douleurs. Afin de régler ses troubles musculosquelettiques, elle a consulté un physiothérapeute et a ainsi découvert cette profession où le lien avec le patient est privilégié. Il n’en fallait pas plus pour qu’elle prenne la décision de commencer ses études dans ce domaine.

S’ancrer dans son milieu

Justine Benoît-Piau procède à l'évaluation d'une patiente.
Justine Benoît-Piau procède à l'évaluation d'une patiente.
Photo : Fournie

La première conférence à laquelle elle a assisté au début de ses études était donnée par une physiothérapeute qui a travaillé douze ans avec les Grands Ballets canadiens : un signe pour Justine, qui souhaitait travailler avec les danseuses et danseurs. Elle s’est par la suite peu à peu spécialisée dans ce domaine plutôt marginal. Très peu de recherches sont réalisées en ce qui a trait à la santé des professionnelles et professionnels de la danse. Les facteurs de risques et les causes des maladies ont été très peu étudiés, alors que les danseuses et danseurs font partie des athlètes les plus blessés.

C’est difficile de faire changer les mœurs quand on n’a pas de preuves à l’appui. Ça fait des années en danse que la douleur est considérée comme essentielle et normale. Il y a beaucoup de choses à changer dans ce domaine, et ce sont de beaux défis qui s’en viennent.

Justine Benoît-Piau

Justine a donc travaillé à établir des facteurs de risques en effectuant des évaluations sur 118 danseuses et danseurs professionnels. L’avantage de cette approche est qu’elle permet, une fois les risques identifiés, d’apporter seulement de légers changements aux programmes d’entraînements préexistants. Même si les résultats de ses recherches ne sont pas encore complétés, les corrélations qu’elle a jusqu’ici établies la font demeurer confiante des progrès dans le domaine.

Une reconnaissance exceptionnelle

Avant la réception du prix Acfas IRSST-doctorat, Justine vivait un moment de découragement. La non-obtention d’une bourse lui a donné l’impression que l’importance d’aider les professionnelles et professionnels de la danse était incomprise. Elle s’est par la suite persuadée qu’elle devrait se battre durant toute sa carrière afin que la pertinence de ses recherches soit reconnue. Peu de temps après, la nouvelle de l’obtention du prix lui a redonné la motivation et le courage de persévérer.

C’est une belle reconnaissance, non seulement pour moi, mais aussi pour le milieu de la danse. Ce prix vient reconnaître que les danseuses et danseurs sont des travailleurs importants, et qu’on ne les laissera pas tomber.

Justine Benoît-Piau

Près de 86 % des danseuses et danseurs se blessent, et ce, dans une seule saison d’entraînement et de représentations.
Près de 86 % des danseuses et danseurs se blessent, et ce, dans une seule saison d’entraînement et de représentations.
Photo : Fournie

Justine désire poursuivre ses recherches dans le domaine de la danse afin de créer des programmes de prévention et renforcer ses liens avec les grandes écoles et les compagnies. Elle souhaite effectuer un postdoctorat, et éventuellement, décrocher un poste de chercheuse dans une université québécoise. Pionnière dans ce domaine au Québec, elle est en train de sceller un partenariat avec Nathalie Roussel, une physiothérapeute belge qui effectue aussi de la recherche sur les danseuses et danseurs. Un projet commun est en cours d’élaboration et, malgré la distance et la pandémie, celui-ci pourra sans doute voir le jour au courant des prochains mois.

Également lauréate du Concours de vulgarisation scientifique 2019
Justine a aussi remporté les honneurs en 2019 en étant une des gagnantes du Concours de vulgarisation scientifique. Elle avait alors vulgarisé ses recherches faites avec la professeure Mélanie Morin en vulvodynie et en incontinence urinaire chez les femmes. C’est d’ailleurs cette première expérience en recherche qui l’a poussée à s’inscrire au doctorat recherche en sciences de la santé.


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