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Résistance et aveu dans Les fous de Bassan d'Anne Hébert : le chemin vers la révolution

Aude Laurent-de Chantal

L'écriture implique invariablement le désir de dire, sans pour autant aboutir à un aveu. Mais, lorsque cet aveu constitue la source ou l'obsession de l'écriture, l'acte de dire ou de taire transcende le texte, matérialisant ainsi l'aveu lui-même. Cet article s'intéresse à ce geste de révélation scripturale dans Les fous de Bassan d'Anne Hébert, où il est motivé par un sentiment de responsabilité né du double assassinat des cousines Atkins et partagé entre les membres de leur communauté, celle de Griffin Creek, lieu imaginaire situé sur la côte de la Gaspésie. À partir des idées avancées par Michel Foucault dans l'Histoire de la sexualité et d'une exploration de l'Apocalypse de Jean, nous verrons comment, dans le roman, la force de l'aveu participe efficacement à la lutte féministe, si chère à l'écrivaine québécoise.