Le succès d'un nouveau concept traduit en plusieurs langues

Sébastien Charles, directeur du Département de philosophie et d'éthique appliquée, est le coauteur des Temps hypermodernes, livre écrit en collaboration avec le sociologue français Gilles Lipovetsky. Depuis sa parution en 2004, l'ouvrage a été réédité dans  la collection Livre de poche et traduit en plusieurs langues, notamment en anglais, en bulgare, en mandarin, en espagnol, en italien, et en portugais dans une édition brésilienne.

Au départ, Sébastien Charles ignorait que son œuvre voyagerait autant. Il se doutait qu'il y aurait quelques traductions, mais il a été agréablement surpris de voir son livre paraître dans une version chinoise. Cet honneur lui « donne la possibilité d'atteindre un autre public », a-t-il confié. Dernièrement, le Portugal a été conquis par la réflexion du Professeur Charles relative à la question de l'hypermodernité. C'est pourquoi son livre vient d'y être édité après avoir été traduit en portugais au Brésil deux ans plus tôt.

Un marché prospère

L'Europe est également un endroit de prédilection pour la publication d'essais philosophiques. Très intéressés par ce type de réflexion, les Européens ont fait bon accueil à l'ouvrage de Sébastien Charles.

« En Europe, les lecteurs s'intéressent plus spontanément à la philosophie, car elle occupe une place considérable dans leur système d'éducation, surtout au niveau préuniversitaire. Par ailleurs, il y a un souci de rendre la philosophie populaire auprès du grand public pour répondre aux questions existentielles de nos contemporains qui perçoivent dans la philosophie une réponse potentielle à leur désarroi. Conséquemment, les spécialistes de cette discipline sont régulièrement sollicités par les médias afin d'éclairer ces questionnements », rapporte-t-il.  D'ailleurs, la mise en place d'un nouveau doctorat en philosophie pratique à l'Université de Sherbrooke s'inscrit en partie dans une telle perspective.

L'individu dans l'hypermodernité

Fasciné par les concepts de la modernité et de l'hypermodernité, le Professeur Charles affirme que « de nos jours, l'individualisme est renforcé par les nouvelles technologies. Nous pensons interagir davantage avec autrui grâce aux réseaux sociaux, mais, en réalité, l'individualisme ne fait qu'augmenter. La modernité, qui s'est bâtie sur quatre grands principes (la technologie, le marché, la science et la démocratie) est en train de se radicaliser, de devenir hypermoderne, car on ne sait plus comment limiter l'application de ces différents principes.»

Sébastien Charles travaille actuellement sur un autre projet d'écriture, inspiré en partie de réflexions développées lors d'un cycle de conférences animé au Brésil l'automne dernier. Ce dernier devrait aborder "la question des malaises propres à l'hypermodernité, comme l'extension indéfinie de la logique mercantile dans nos existences, qui nous amène à considérer autrui comme un moyen plutôt qu'une fin", conclut-il.