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Créateurs et créatrices d'innovation

Pr Jean-François Bryche : une nouvelle aventure qui débute

Portrait du Pr Jean-François Bryche, qui débute sa carrière en tant que chercheur.
Portrait du Pr Jean-François Bryche, qui débute sa carrière en tant que chercheur.
Photo : Fournie

Pr Jean-François Bryche est professeur associé au Département de physique de la Faculté des sciences de l’Université de Sherbrooke, en plus d’être chercheur chargé de recherche au CNRS, qui est rattaché au laboratoire LN2. Partez à la rencontre de ce nouveau chercheur motivé et impliqué qui débute tout récemment sa carrière en recherche.

Formation :
2020 – Postdoctorat à l’Université de Sherbrooke
2016 – Doctorat de Physique appliquée aux Nanosciences, Université Paris-Sud, Institut d’Optique Graduate School – Université Paris-Saclay
2013 – Maîtrise en physique appliquée et mécanique, Université Paris-Sud – Université Paris-Saclay

Arrivée au 3IT  2017


Quel est votre mandat actuel au 3IT?

Illustration schématique d'une mesure de spectroscopie pompe-sonde.
Illustration schématique d'une mesure de spectroscopie pompe-sonde.
Photo : Fournie

Je débute ma carrière en tant que chercheur. C’est donc une nouvelle aventure qui démarre avec des responsabilités et des opportunités plus importantes.

Mes activités de recherche s’inscrivent dans le domaine de l’optique, autant sur le plan fondamental qu’applicatif avec une composante expérimentale et numérique. Plus précisément, je travaille en plasmonique avec des études initialement menées pendant ma thèse dans le développement et l’amélioration de la sensibilité et de l’imagerie des biocapteurs via des méthodes de nanofabrication en salle blanche et des mécanismes de couplages inter-particules.

Tout en poursuivant ces développements, je m’intéresse aux aspects thermiques et aux échelles de temps extrêmement courtes (la femtoseconde, inférieure à un millième de millième de seconde qu’il faudrait diviser encore par mille, et encore ce n’est pas suffisant). À ces échelles de temps, les mécanismes physiques de thermalisation entrent en jeu et c'est sur lesquels je travaille.

J’encadre aussi plusieurs étudiants qui sont à la maîtrise et au doctorat, dont certains en cotutelle avec la France. J’aime apporter mon aide aux étudiants du groupe, notamment en instrumentation et en nanofabrication en salle blanche, ou pour leur donner un avis externe sur leur projet de recherche.


Comment l'interdisciplinarité se manifeste-t-elle dans votre recherche scientifique actuelle?

Pendant ma thèse et mes recherches postdoctorales, j’ai toujours eu à cœur d’étudier dans un domaine interdisciplinaire afin d’acquérir des compétences variées tant sur le plan pratique que théorique, tout en interagissant avec des personnes issues des milieux académiques et industriels. La variété des approches et des applications de mon domaine de recherche est propice à la création de collaborations et d’interactions avec de nombreux collègues.

Pour moi, la philosophie du 3IT s’exprime par la mise en commun des ressources et du savoir-faire des différents groupes. Ce concept est essentiel dans mes recherches, en particulier dans mon projet principal qui porte sur la thermoplasmonique.

C’est un travail en collaboration avec le Pr Paul Charette de la Faculté de génie et le Pr Denis Morris de la Faculté des sciences. L’ensemble des instruments utilisés dans mon projet principal est réparti dans ces deux facultés au sein de trois départements ainsi qu’au 3IT. Je mets ainsi un pied dans différents départements et laboratoires. Travailler au 3IT facilite mon travail puisque j’ai accès à de nombreux d’équipements de pointe et je peux échanger avec de nombreux spécialistes.


Qui représente votre chercheur ou votre chercheuse d'inspiration?

Ce n’est pas forcément une seule personne qui a influencé mon parcours. Dès le collège, j’ai eu des enseignants qui m’ont donné la fibre et la passion pour la transmission des connaissances.

Depuis ce moment, j’ai toujours su que je voulais évoluer dans le domaine académique. À force de progresser dans mes études, j’ai pris goût à la recherche, qui me permet continuellement d’attiser ma curiosité.

Pr Jean-François Bryche

De plus, mes deux directeurs de thèse, à travers leur personnalité, ont chacun apporté leur propre vision de la recherche : un dynamisme associé à l’approche interdisciplinaire et collaborative ainsi qu'une force tranquille associée à la minutie d’un domaine spécifique. J’ai aussi discuté avec d’autres chercheurs qui m’ont apporté leur propre vision de la recherche. J’essaie alors de prendre le meilleur de ces rencontres marquantes. En conclusion, ce sont toutes ces personnes ayant croisé mon chemin qui ont forgé petit à petit le chercheur que je suis devenu aujourd’hui!


À quand remonte la découverte de votre intérêt/passion pour la science?

Ma passion pour la science remonte au début de mon parcours universitaire, plus précisément lors de mes premiers travaux pratiques en laboratoire. J’ai vraiment eu l’opportunité de faire mes manipulations, de mener mon projet et de voir le résultat par moi-même, étant alors confronté à plusieurs questions scientifiques. Ce que j’aime de la science, c’est d’explorer l’inconnu et de découvrir de nouvelles voies qui n’ont encore jamais été exploitées.


Quelle habitude vous caractérise en laboratoire, en tant que chercheur?

Je peux être extrêmement minutieux et patient pour les expériences que je réalise, en particulier lorsqu’elles nécessitent parfois plusieurs heures, et même plusieurs jours. La recherche s’inscrit dans la durée et dans la continuité de plusieurs projets, et il ne faut pas l’oublier. La mise en place de certaines expériences (banc de mesure, modèle, réalisation en salle blanche) requiert de la patience et de la ténacité, mais ceci constitue in fine le terreau nécessaire à de futurs résultats scientifiques novateurs.

Je m’investis toujours pleinement dans mon travail, et j’espère que cela se ressent dans l’équipe et le laboratoire. Je suis toujours présent et dynamique, et j’essaie d’être aussi disponible que possible pour aider mes collègues.


Avez-vous un anecdote, un fait cocasse professionnel?

Dans l’un des laboratoires dans lequel j’ai travaillé pendant ma thèse, nous avons organisé un événement festif pour souligner la fusion de deux laboratoires. Il y avait des activités sportives et ludiques pour rassembler les étudiants, les chercheurs et les professionnels de recherche. Ce type d’événement organisé dans le cadre professionnel était l’occasion d’estomper la barrière entre les chercheurs et les étudiants. C’était vraiment une réussite de voir tous ces gens s’amuser ensemble lors des différentes activités.


Quel « impact » désirez -vous générer en société à titre de chercheur?

Je désire générer un double impact. D’une part, je souhaite promouvoir la formation des futures générations. J’ai à cœur l’enseignement et outre mes activités de recherches, je veux aussi transmettre ma passion!

Je désire favoriser la curiosité intellectuelle et scientifique des étudiants et étudiantes en explorant et en confrontant leurs propres hypothèses de travail. Je souhaite aussi encourager leurs démarches personnelles afin qu’ils deviennent les leaders de leur propre projet de recherche et de leur carrière.

PJean-François Bryche

D’autre part, je désire générer un impact concret dans mon domaine de recherche, la plasmonique, qui regroupe à la fois des éléments fondamentaux et expérimentaux. Par exemple, certains résultats de ma thèse constituent le socle sur lequel plusieurs projets actuels s’appuient. En particulier, pour la création d’un capteur spécialisé pour la COVID-19 (collaboration internationale) et un autre sur le don d’organe (collaboration avec le CIUSSS de l'Estrie CHUS), où nous détectons des marqueurs inflammatoires spécifiques dans chaque cas.

Par ces travaux, j’ai ainsi pu apporter une petite contribution à l’ensemble de la recherche du domaine. Je désire contribuer à la science de deux manières. La première, c’est d’aller explorer des phénomènes physiques inconnus. C’est très intéressant d’aller s’y confronter et d’apporter une preuve expérimentale de leur existence. La deuxième manière, c’est en amenant un petit élément à chaque fois, qui aide à améliorer les performances, ou qui mène à une compréhension plus précise d’un phénomène. Qui sait, peut-être qu’une belle surprise en découlera!


Outre la science, possédez-vous une passion?

Pendant le confinement, je me suis découvert une passion pour la cuisine. Cela me permet d’amener parfois des desserts au groupe, ce qui crée des moments conviviaux au 3IT. Depuis, chaque semaine, des membres de l’équipe apportent des pâtisseries maisons chacun à leur tour. Ça crée une belle dynamique!

De plus, je suis toujours partant pour faire une activité sportive. J’aime particulièrement le tennis, le « ping-pong », le vélo et depuis peu, le hockey. J’aime aussi jouer à des jeux de stratégie sur ordinateur.


À propos du LN2
Le Laboratoire Nanosystèmes et Nanotechnologies (LN2) est une Unité Mixte internationale (UMI) et un laboratoire conjoint entre le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et l'Université de Sherbrooke. Les tutelles du LN2 sont l'Université Grenoble Alples, l'INSA de Lyon, l'École Centrale de Lyon, l'Université Lyon 1, le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et l'Université de Sherbrooke


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